Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 31.03.2024 - La rédaction - 9 min  - vu 3254 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !

Qui est Emmanuel Le Pargneux ? Jusqu'ici simple attaché parlementaire du député Rassemblement National (RN) du Gard Pierre Meurin, il est aujourd’hui la tête de liste des amis de Marine Le Pen aux élections partielles intégrales de Pont-Saint-Esprit qui se dérouleront à la fin du mois d’avril 2024. Jeune homme de 24 ans, il est bien connu dans la galaxie de la « Manif pour tous », en particulier pour sa présence à plusieurs rassemblements et même à une conférence de presse organisée il y a quelques années par le mouvement ultraconservateur Alliance Vita, notoirement connu pour ses positions hostiles à l'avortement, à l’euthanasie et à la procréation médicalement assistée (PMA). Le 6 octobre 2019, pour le collectif « Marchons enfants », croisement de la Manif pour tous et de l’extrême-droite radicale, il rappelait son opposition la plus forte à la PMA sans père. Lui qui a perdu le sien dès son plus jeune âge, rappelait à cette occasion que « l’on est issu d’un homme et d’une femme ». Selon lui, on assiste à « un déni de paternité ». Ainsi, Emmanuel Le Pargneux a créé une association baptisée « La voix des sans père ». Président, il a pris aussi régulièrement la parole contre le mariage homosexuel voté en France sous la présidence de François Hollande. Ironie de l’histoire, c’est désormais à Pont-Saint-Esprit qu’il espère prendre sa revanche contre la Gauche progressiste. Diplômé de sciences politiques en Vendée, il est bien plus stratège que son jeune âge pourrait laisser croire. Encarté au RN depuis deux ans seulement, ses engagements à l’extrême-droite n’ont rien d’opportunistes. Ils sont au contraire ancrés dans son ADN politique. Interrogé par nos soins, il n’hésite pas à dire que l’avortement est « un sujet complexe exclusivement réservé aux femmes » et que les avancées sociétales dans notre pays « n’ont rien à voir avec le progrès. Moi, je sais au fond de moi pourquoi la PMA n’est pas une avancée ». Patriote, il se conformera à la loi si d’aventure il devenait le prochain maire de Pont-Saint-Esprit. Ainsi, les mariages entre personnes du même sexe auront bien lieu, mais au moment de savoir s’il assurera lui-même les célébrations, une nouvelle fois, il botte en touche. Les électeurs feront-ils la même chose dans quatre semaines à son égard ? Difficile de se projeter. Seule certitude à ce stade, la commune gardoise de 10 000 habitants risque de basculer dans l’inconnu avec à sa tête, une vision rabougrie et rétrograde des enjeux sociétaux de notre pays et du monde.

Bordes-Vincent, le clash final ? Thierry Vincent avait défrayé la chronique à Bagnols il y a deux ans en acceptant le poste de collaborateur parlementaire de la députée RN Pascale Bordes alors qu’il s’était présenté en tant que chef de file de la liste Alliance citoyenne aux élections municipales de 2020, équipe plutôt orientée à Gauche. Selon nos informations, il y aurait de l’eau dans le gaz avec la députée RN. La nouvelle a déjà fait le tour du Gard Rhodanien et Thierry Vincent est, lui, aux abonnés absents. Peut-être faut-il le chercher du côté de Pont-Saint-Esprit où un poste d’attaché parlementaire pourrait bientôt se libérer... 

Ma famille d’abord… La députée RN de la troisième circonscription a renforcé depuis quelques mois son équipe. Sans lien avec la nouvelle ci-dessus, elle a embauché sa sœur Fabienne en tant qu’attachée parlementaire. Alors qu’elle a mis à jour sa déclaration en septembre 2023 à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, on ne trouve pourtant aucune trace de ce membre de sa famille… Il s’agit pourtant d’une obligation. Le cœur sur la main le Rassemblement national assure que la députée a écrit au déontologue de l’Assemblée nationale pour l’informer. La députée a-t-elle bien précisé que sa sœur Fabienne travaille aussi à son cabinet d’avocat en tant qu’assistante juridique ? Alors que Marine Le Pen et de nombreux membres du parti sont renvoyés devant le tribunal en septembre prochain pour s’expliquer sur les activités des assistants parlementaires européens, on peut raisonnablement faire confiance à Pascale Bordes pour avoir pris les précautions d’usage…

Plantier-Rouverand, le deal 2026 ? Le premier adjoint au maire de Nîmes est candidat à la succession de Jean-Paul Fournier. Ce n’est un secret pour personne, encore moins pour le maire. Mais la situation politique nîmoise actuelle peut-elle l’emmener à la victoire dans deux ans ? « Ce sera compliqué d’autant que Julien Plantier aura bien du mal à convaincre l’entièreté de sa famille politique Les Républicains, une bonne partie étant acquise à Franck Proust, le président de Nîmes métropole et patron de la fédération gardoise », glisse un élu nîmois. Sans compter que les électeurs de Droite risquent d’être volatiles en 2026 faisant le choix, pour certains, du Rassemblement national. Alors, quelle marge de manœuvre pour le Nîmois ? D’autres y pensent déjà pour lui du côté des Macronistes. Et ne ferment pas la porte à un accord pour rassembler derrière le proche de Fournier, le Centre droit et le Centre gauche. Et pourquoi pas Valérie Rouverand, première adjointe de Julien Plantier ? Elle qui sera sur la liste des Européennes de Renaissance en juin prochain mais en position non éligible compte sur Nîmes pour revenir dans le jeu politique. Mais le maire acceptera-t-il demain de soutenir une liste avec ses ennemis d’aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr.

Proust sans l’accord de Fournier ? Le temps est à l’orage chez les LR dans le match qui s’ouvre entre le premier adjoint de la Ville et le président de Nîmes métropole pour les municipales 2026. Ce dernier commence à comprendre que le maire de Nîmes refusera de lui laisser les clés de sa succession sans une place prépondérante pour Julien Plantier. Ainsi, du côté de Franck Proust, on se prépare à l’affrontement, y compris avec Jean-Paul Fournier. « Ce n’est pas le maire de Nîmes qui décidera de la tête de liste à Nîmes pour LR en 2026. C’est Paris. Et si Jean-Paul Fournier ne retrouve pas la raison, on sera contraint d’y aller sans lui. Franck Proust est déterminé et ne reculera plus. Il veut la mairie et l’Agglo. Et ne laissera pas de place à Julien Plantier », explique un proche du patron du Colisée. La bataille qui s’annonce à Droite risque de laisser des plumes…

Le lapin de Dati. Non, la ministre de la Culture n’a pas offert de chocolats pour Pâques au maire de Nîmes. Elle lui a surtout posé un beau lapin, au Sénat, où ils avaient rendez-vous avec Sophie Roulle, l'adjointe à la Culture pour évoquer les différents sujets culturels nîmois. Reçu par les conseillers de Rachida Dati, le sang du maire n’a fait qu’un tour. Surtout que Franck Proust, le président de Nîmes métropole, ami de Rachida Dati, avait proposé d'organiser la rencontre. Mais ni Sophie Roulle ni Antoine Roger n'ont voulu de son aide. Dommage. Encore davantage quand le directeur de cabinet a oublié de confirmer le rendez-vous la veille malgré les recommandations de plusieurs élus de la Ville. « Jean-Paul Fournier ne voulait pas monter à Paris. On lui a forcé la main, assurant d’une réunion de travail avec la ministre. Finalement, il a été humilié et a compris que Nîmes ne comptait plus pour l’exécutif national depuis que Françoise Dumas n’est plus là. »

Le traumatisme ? Vice-présidente de Territoire de progrès, très proche de l’ancien ministre du Travail Olivier Dussopt, l’ancienne députée Françoise Dumas reste influente dans les arcanes du pouvoir parisien. Conseillère de la Garde nationale, elle est en phase avec la ligne du président de la République sur ses décisions internationales et son autorité européenne dans le contexte de guerre entre l’Ukraine et la Russie. Mais comme de nombreux ex-socialistes qui avaient cru en Macron en 2017, elle est davantage sur la réserve aujourd’hui après les dernières décisions du gouvernement, notamment la loi Immigration de décembre dernier ou les prochaines mesures contre les demandeurs d’emploi. « Il est évident que ses convictions politiques de progressiste de Gauche se heurtent aux mesures gouvernementales orientées à Droite depuis plusieurs mois », glisse un de ses proches. Est-ce que cette défiance pourrait la conduire comme d’autres à ne pas renouveler son adhésion chez Renaissance ? 

Pont-Saint-Esprit, la nuit des longs couteaux ? Au Conseil départemental du Gard, il y a un sujet tabou depuis plusieurs jours, c’est Pont-Saint-Esprit. La majorité départementale ne partageant pas la même vision sur le soutien qui doit être apporté à la maire sortante Claire Lapeyronie, en difficulté dans le cadre de l’élection partielle intégrale. « Il y a d’un côté ceux qui considèrent qu’il faut sauver le soldat Lapeyronie et vont mouiller la chemise. Notamment les vice-présidentes Nathalie Nury ou encore Amal Couvreur. Et de l’autre, Christophe Serre, le premier vice-président et Carole Bergeri, sa colistière sur le canton de Pont-Saint-Esprit. Ces deux derniers refusent de soutenir la maire sortante considérant qu’elle a mis dehors des socialistes de sa majorité », explique un conseiller départemental. Et qu’en pense la présidente Françoise Laurent-Perrigot ? « Elle ne bougera pas la petite oreille jusqu’au second tour. Elle ne veut pas rajouter de la pression dans sa majorité ». Cette position est-elle tenable ?  « Le problème, c’est Christophe Serre qui joue avec le feu. En cas de victoire ou de défaite de Claire Lapeyronie, ce sera règlement de compte à O.K. Corral », assure une source départementale.

Le fond des dossiers. Au milieu de la semaine, Olivier Bonné, l'adjoint au maire de Nîmes en charge de l'ANRU a préféré décliner l'invitation du sénateur Laurent Burgoa pour rester à Nîmes. À la différence de plusieurs élus, il est au travail pour les quartiers populaires nîmois. Ainsi, il a reçu dans la capitale du Gard, la directrice générale de l'ANRU, le maire de Villeurbanne et un conseiller du ministère du Logement pour travailler au prochain dossier de renouvellement urbain national, ANRU 3. Après un long échange avec les différents services de l'État, Olivier Bonné a fait la visite des quartiers Nîmes-Ouest et animé une réunion avec les associations et comités de quartier. Personne ne connaît encore les dates de l'ANRU 3 et les budgets conséquents qui seront débloqués mais il est évident que Nîmes sera en bonne place une nouvelle fois. On peut remercier Olivier Bonné...

Campello, le sketch. Le vice-président aux Transports à Nîmes métropole n’en est pas à son premier fait d'arme. Mais lundi dernier au sein du conseil communautaire, on a atteint le paroxysme de la caricature politique. Alors qu’il était question du vote pour entériner le choix du nouvel opérateur de transport de l’Agglo, à savoir Keolis, Jean-Marc Campello a préféré sécher la présentation de la délibération. Donc de répondre aux élus de la majorité ou de l’opposition qui se posaient, légitimement, des questions techniques sur ce choix. Mais surtout, sur l’augmentation tarifaire prévue pour la rentrée de septembre. « L’exécutif a fait le choix d’un administratif pour s’éviter des bourdes ou calembours auxquels nous a habitué le vice-président. Jean-Marc (Campello) a pu ainsi occuper son temps à commenter les réactions de l’opposition par SMS avec ses amis », indique une source dans les couloirs du Colisée. La politique du rire, c’est pour certain devenu une vocation…

Aide immersive. Depuis quelques mois, Chantal Barbusse, adjointe au maire de Nîmes déléguée à l’Action Sociale, et présidente du CCAS intervient le mardi matin auprès de l’association nîmoise Le Pain Partagé. Julien Plantier, le premier adjoint, informé de cette initiative a proposé à sa collègue de l’accompagner en immersion. Cette semaine donc, il a mis la main à la pâte avec les bénévoles de l’association pour préparer une centaine de repas pour les plus démunis dans le quartier de la Rue de la République. Et envisage désormais de renouveler l’expérience régulièrement avec plusieurs associations culturels, sportives et sociales avec le concours des élus de la majorité municipale. « Dans cette période difficile pour les associations avec un risque de baisse des dotations de l’État, c’est crucial de montrer que la Ville de Nîmes reste au rendez-vous en toutes circonstances » explique le Nîmois.

Le PS à l’Europe, enfin des winners ? Les derniers sondages sur les intentions de vote pour les élections européennes du mois de juin prochain montrent que la liste Place Publique avec Raphaël Glucksmann devance toujours celle de LFI portée par Manon Aubry. Cette confirmation a de quoi redonner le sourire aux socialistes. Et enterrer un temps la hache de guerre au sein de la fédération gardoise ? En tout cas, un comité départemental vient de se constituer dans lequel Arnaud Bord, l’ancien premier fédéral est en bonne place avec ses soutiens. Plusieurs porte-paroles ont été désignés notamment l’uzétien Nicolas Ferrière. L’organisation entre Place publique et le PS ne semble pas souffrir non plus de tensions. « On travaille bien ensemble même si on croise des cultures différentes. Leurs référents sont soit des déçus du PS, soit des profils hors politique engagés sur des causes européennes », explique un socialiste nîmois. La semaine prochaine, un premier comité de campagne devrait entériner l’organisation des tournées de tractages et des réunions publiques avec les citoyens. Enfin, le PS gardois ne perd pas espoir de convaincre plusieurs personnalités de venir dans le département pour faire campagne. Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, pourrait en être. Même si Chloé Ridel, présente sur la liste de Glucksmann, n’a pas toujours été reconnaissante du travail incroyable et de la solidité de la patronne de la Région…

Mission efficace ? Alors que Melynda Maufroid a été nommée directrice de la Mission locale de Nîmes métropole depuis le mois de février, un plan de licenciement a été annoncé pour cet été, après validation du plan de sauvegarde  de l’emploi (PSE) par l’État. Le nombre de poste supprimé devait être de 17. Finalement, selon nos informations, il serait moindre. Une dizaine maximum. Pourquoi ? « La mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi induit des coûts extraordinairement élevés. Aussi, cette solution de neuf licenciements nous permet de rentrer dans l’objectif », explique un membre de l’équipe de direction. En sus, un retour à l’équilibre financier est prévu dès cette fin d’année. Les mesures exceptionnelles de redressement et le tour de table des partenaires permettant d’y voir plus clair plus tôt que prévu. « Avec les économies de fonctionnement déjà réalisées, et le non-renouvellement des CDD déjà opéré, on devrait tenir la barre et revenir à une situation conforme. » 

Les indiscrétions du dimanche prennent quelques jours de vacances à l’occasion des vacances de Pâques. Rendez-vous le dimanche 21 avril 2024 pour de nouvelles coulisses de la vie politique gardoise…

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