« Il y a une certaine forme d’hypocrisie dans le discours », regrette Francis Foussard, secrétaire général CGT du Conseil départemental. Alors que le rapport d’orientation budgétaire s’est tenu en novembre dernier, « la présidente Françoise Laurent Perrigot nous a assuré que les économies ne se feraient pas sur le dos du personnel. Nous, on veut la croire mais… » Le syndicaliste explique avoir déposé un préavis de grève depuis le 3 novembre : « Le 30 octobre, nous avons rencontré la présidente. Des engagements ont été pris et n’ont pas encore été tenus ». Dans le viseur par exemple : « le plan d’austérité proposé par la Chambre régionale des comptes ». À l’intérieur dudit rapport : « la collectivité prévoit une économie de 500 000 € sur les frais de repas », en le payant au réel : « Aujourd’hui, un agent qui ne peut pas rentrer chez lui pour sa pause repas bénéficie d’un forfait de 20 €. C’est le cas notamment des agents des routes. C’est un acquis social relatif à leurs conditions de travail. »
Dans les rangs de cette mobilisation, des éducateurs spécialisés, dont les missions sont également financées par l'État au travers de l'ARS (Agence régionale de santé) : « Nous n’avons plus les moyens de faire notre travail correctement », alerte Franck Walther, employé dans l’ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) des Garrigues. En cause, là-aussi, « le manque de place dans des établissements spécialisés pour les enfants atteints d’un handicap ou encore le manque de moyens relatif à l’inclusion scolaire dite en milieu ordinaire ». À ses côtés, Natacha Angelini, déléguée syndicale Sud et éducatrice au Comité de protection de l’enfance et de l’adolescence Gard-Lozère, livre de tristes chiffres : « Les mesures ordonnées par le juge des enfants sont compliquées à mettre en place… Aujourd’hui, nous avons plus de 500 dossiers en attente ! » Le manque de psychologues et de psychiatres est également pointé du doigt : « Nous n’arrivions plus à suivre les enfants correctement. »
Ces situations « entraînent des difficultés pour l’ensemble des acteurs du système avec des burn-out », conclut Franck Walther, qui a rendez-vous, à 16 heures, avec la direction du Conseil départemental et de l’ARS (Agence régionale de santé).