Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.02.2021 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 535 fois

ÉDITORIAL Le Gard n’en a pas fini avec Donald Trump !

Des bouteilles des vignerons gardois qui auraient dû être exportées aux États-Unis (Photo : Coralie Mollaret)

Défaits aux récentes élections, le président le plus controversé des États-Unis est encore dans les esprits. Surtout ceux de nos vignerons gardois. Le 10 janvier, juste avant son départ de la Maison blanche, Donald Trump leur a offert un petit cadeau… empoisonné. Une extension des droits de douane sur l’ensemble des vins français ! Terminées les exportations d’un Costières de Nîmes ou d’un Côtes-du-Rhône outre-Atlantique. Là où jadis, la taxe atteignait doucettement les 15 centimes par bouteille, elle bondit à 8 dollars. Et du coup ce sont les Gardois qui ont la gueule de bois. D'autant que nos voisins Italiens, eux, ne sont pas impactés par cette hausse. En réalité, cette mesure confirme le coup de poing fiscal à 25%, donné en 2019, par Donald Trump. Des représailles à peine voilées au conflit Airbus-Boeing, dans lequel l’Europe et les États-Unis s’accusent mutuellement d’avoir indûment soutenus leur géants de l'industrie aéronautique à grands renfort d'aides publiques. Plus passionnés par les cépages que les avions, nos vignerons paient les dommages collatéraux d’une guerre commerciale qui les dépasse. C’est ainsi qu’à Saint-Hilaire-d’Ozilhan, Frédéric David, a perdu 30% de parts de marché, soit 150 000€ en moins. Idem à Rochefort-du-Gard où Pierre Jauffret enregistre une perte de 200 000€. Si pour l’instant ils accusent le coup, la pérennité de cette injuste punition fiscale mettra en péril le secteur viticole et avec lui, tout un pan du tourisme gardois. N'oublions pas que l'exportation de nos produits convainc chaque année des touristes de venir les déguster chez nous. Nos paysages de carte postale, aménagés par le monde viticole, charment aussi les visiteurs en quête de dépaysement. Reste à savoir si la France réussira à forcer les États-Unis à mettre de l’eau dans leur vin et de l'huile dans les rouages de leurs échanges commerciaux. Dans le cas contraire, entre la mandature du pisse-vinaigre Trump et la crise sanitaire, le vin gardois pourrait bien tourner à la piquette.

Coralie Mollaret

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