Le rituel se répète avec précaution et sensibilité. En cette fin de parcours politique, Jean-Paul Fournier coupe ses derniers rubans, prononce ses derniers discours. Que ce soit lors de l’inauguration du Palais des congrès ou pour la présentation des vins primeurs, les larmes sont les mêmes. Jean-Paul Fournier vit les derniers instants de sa vie publique. Pour l’occasion, il a publié un livre, « Une vie pour Nîmes », aux éditions du Diable Vauvert. Un entretien conduit par le journaliste François Bachy.
L’édile a dédicacé, ce jeudi, son livre à la librairie Goyard. Dans la foule, des élus actuels et passés. Son premier adjoint et candidat LR à sa succession, Franck Proust, en a acheté deux, pour sa mère France et son père, Guy. Dans la file, Jean-Marie, qui fut conseiller municipal délégué à l’hygiène, se souvient avec humour : « J’avais un rôle très ennuyeux… Il fallait chasser les pigeons afin que ces derniers ne déversent pas leur fiente sur le costume de Jean-Paul… » Sûrement qu’à l’époque, François Hollande aurait aimé avoir pareil collaborateur. Pour Jean-Marie, Jean-Paul Fournier est surtout « un homme droit, qui n’a jamais dévié. Il est resté un quart de siècle à la tête de Nîmes, qui est devenue une ville magnifique. »
Assis à la table des dédicaces, Jean-Paul Fournier enchaîne les autographes… Un exercice pas toujours simple : « Je vois des gens dont j’ai parfois oublié le prénom… Je suis obligé de leur redemander ! Au bout de 25 ans de vie publique, j’ai croisé beaucoup de monde. » Jean-Paul Fournier fera-t-il une Michel Sardou ? Ce chanteur qui a annoncé à plusieurs reprises prendre sa retraite pour mieux remonter sur scène ? « Non, je ne reviendrai pas. Je ne suis plus candidat », assure-t-il.
Et l'après ?
À l’entrée, son amie Hélène, membre des Grognards, observe la scène avec tendresse : « Jean-Paul Fournier a vraiment mal au cœur de partir… C’est quelqu’un de sensible, même s’il paraît renfermé. » Elle et quelques proches seront à ses côtés le soir du réveillon. Le 31 décembre, ils passeront la soirée ensemble, loin des discussions politiques, laissées symboliquement derrière la porte.