Publié il y a 5 jours - Mise à jour le 02.11.2025 - Propos recueillis par Abdel Samari - 5 min  - vu 6990 fois

FAIT DU JOUR Jordan Bardella : "Je pense que les Nîmois choisiront un maire patriote"

Jordan Bardella

Jordan Bardella est à Nîmes ce dimanche.

- Photo DR Objectif Gard

"Jean-Paul Fournier a été un maire apprécié, c’est indéniable. Mais tout le monde s’accorde aussi à dire que les deux candidats de sa famille politique sont des candidats par défaut. Ils ne sont ni naturels, ni plébiscités par les Nîmois."

Jordan Bardella
Jordan Bardella accorde une interview à Objectif Gard & Arles à l'occasion de sa venue à Nîmes ce dimanche après-midi. • Photo DR Objectif Gard

Le président du Rassemblement national est à Nîmes ce dimanche 2 novembre à partir de 14 heures à La Grande Bourse pour dédicacer son nouveau livre « Ce que veulent les Français ». Jordan Bardella nous a accordé une interview sur Objectif Gard & Arles avant son arrivée dans la capitale du Gard.

Objectif Gard & Arles : Après le succès de votre premier livre, Ce que je cherche, vous évoquiez votre parcours politique, vos origines et votre amour pour la France. Cette fois, ce sont les Français qui s’expriment. Pourquoi ce choix ?

Jordan Bardella : Il fallait que les Français sachent d’où je viens pour savoir où je vais. Désormais, c’est à eux que j’ai voulu rendre la parole : à cette France humble, travailleuse, silencieuse, qui supporte les efforts de toute la société sans que son mérite soit reconnu. C’est le récit d’un véritable voyage dans les profondeurs du pays, aux côtés de nos compatriotes qui ont accepté de se livrer, et de parler de leur quotidien. Ce sont ces millions de Français qui payent et qui subissent l’absurdité des décisions prises à Paris que je veux aujourd’hui mettre en lumière. Ce livre n’est pas le mien, il est celui des Français ! C’est un plaidoyer pour la France du travail et un réquisitoire contre la France d’Emmanuel Macron.

Vous évoquez dans « Ce que veulent les Français », le quotidien de ces citoyens qui souffrent. Que vous ont-ils dit précisément ?

Ils m’ont confié leur solitude face aux décisions prises par nos dirigeants politiques, leur incompréhension. Ils ne comprennent pas pourquoi le pouvoir politique s’acharne sur eux, pourquoi ils sont accablés de normes, de taxes, d’impôts. Pourquoi personne ne les écoute, alors qu’ils sont le cœur battant de la France, alors qu’ils sont la raison pour laquelle le pays ne se disloque pas. Ce que veulent les Français, c’est le retour du bon sens à la tête de l’État. Ils veulent laisser à leurs enfants un pays prospère, où l’on peut vivre dignement de son travail, préservé dans son identité millénaire.

"Le pouvoir d’achat et la revalorisation du travail seront les sujets cardinaux des prochaines élections nationales."

Cette France qui travaille. Elle n’arrive plus à joindre les deux bouts. Avez-vous des nouvelles solutions pour offrir un meilleur avenir aux Français sans impacter l’économie des entreprises ?

Le pouvoir d’achat et la revalorisation du travail seront les sujets cardinaux des prochaines élections nationales. L’un des chantiers que nous aurons à mener est précisément la simplification normative, qui permettra de libérer notre économie. Ces normes coûtent chaque année 60 milliards à la France, elles engloutissent à la fois de la valeur pour les entreprises, de l’emploi pour la Nation et du salaire pour tous les travailleurs. Nous permettrons également aux Français et aux entreprises de bénéficier d’un prix français de l’électricité. Ces deux grandes propositions concilient relance massive du pouvoir d’achat et liberté retrouvée des entreprises.

Vous avez un responsable de la situation de la France : le chef de l’État Emmanuel Macron. Qui a manqué de bon sens, dites-vous. Face aux crises successives (covid, Ukraine, inflation, etc), qu'auriez-vous fait de mieux ?

Il serait bien sûr trop facile de dire que nous aurions tout fait parfaitement, et que nous pourrions demain tout régler d’un coup de baguette magique. Mais une chose est sûre : nous n’aurions pas laissé le marché européen de l’énergie devenir fou, au point de faire flamber artificiellement les factures. Nous n’aurions pas laissé les Français seuls face au mur de l’inflation, car nous aurions baissé les taxes sur l’énergie et les carburants. Pour une raison simple : contrairement à Emmanuel Macron et à ses soutiens, nous aimons les Français, nous les respectons, nous les considérons, et nous ferons donc tout pour remettre notre pays sur le chemin de la raison et de la grandeur.

"Je sais qu’à Nîmes, notre équipe se prépare à diriger la capitale gardoise."

La question de la juste fiscalité traverse la société française depuis des mois. Comment faire contribuer ceux qui ont le plus sans que l’impôt soit confiscatoire ?

Il est tout à fait normal que les Français les plus fortunés contribuent davantage, particulièrement en période de crise. C’est pour cela que nous proposons de transformer l’impôt sur la fortune immobilière en impôt sur la fortune financière, qui permettra une meilleure justice fiscale et exonèrera la résidence principale, qui est souvent le fruit d’une vie de travail. Mais l’essentiel, c’est la manière dont l’État utilise l’argent : si rien n’est fait pour lutter contre les gaspillages, si rien n’est fait pour améliorer l’efficacité de la dépense publique et diminuer son montant, toute contribution fiscale sera vaine. On ne peut pas éternellement augmenter les impôts, au risque de détruire l’activité économique.

Vous êtes à Nîmes ce dimanche pour présenter votre livre. Qu'êtes-vous venu dire aux Nîmois ?

Je suis venu parler de leurs préoccupations. Défense de notre identité nationale, protection face à l’insécurité, revalorisation du pouvoir d’achat, lutte contre le budget de boucherie sociale présenté par les macronistes avec le soutien des LR et du Parti socialiste. Je suis aussi venu leur dire que l’on peut faire de la politique autrement. Notre pays peut choisir la voie du redressement et du bon sens, si les Français en décident. En attendant, j’ai un message à leur faire passer : tenez bon. Des jours meilleurs viendront.

Les élections municipales approchent. Nîmes où vous êtes ce dimanche ne connait pas encore le nom du candidat du RN. Pourquoi ?

Cette campagne des élections municipales a pour le moment été un peu éclipsée dans toute la France par la chute des gouvernements successifs et la potentielle dissolution, c’est un fait. Pour autant, nous y travaillons depuis maintenant près d’un an, nous investissons des candidats aux municipales dans toute la France, qui se déclarent quand ils le souhaitent. Je sais qu’à Nîmes, notre équipe se prépare à diriger la capitale gardoise. Le programme est en cours de finalisation. La campagne va commencer.

"Nous dévoilerons la tête de liste à Nîmes dans les prochaines semaines."

Le nom de l’eurodéputé Julien Sanchez, ex-maire de la 4ᵉ ville du Gard, revient avec insistance. Tout comme le député Yoann Gillet. Est-ce que ce sera l’un des deux ?

Tous deux s’impliqueront bien évidemment dans la campagne, et ils préparent ensemble, ainsi qu’avec Sylvie Josserand, la campagne à venir. Ils n’ont pas attendu le début des élections municipales pour être constamment sur le terrain. Nous dévoilerons la tête de liste dans les prochaines semaines. Jean-Paul Fournier a été un maire apprécié, c’est indéniable. Mais tout le monde s’accorde aussi à dire que les deux candidats de sa famille politique sont des candidats par défaut. Ils ne sont ni naturels, ni plébiscités par les Nîmois. L’alternative est claire : le prochain maire de Nîmes sera soit issu du Rassemblement National, soit communiste. Nîmes est une ville magnifique, une ville de traditions, dotée d’un patrimoine séculaire. Je pense que les Nîmois se choisiront pour les six prochaines années un maire patriote, qui agira de manière volontariste sur la sécurité, contre le communautarisme, qui sera proche des acteurs économiques pour amplifier l’attractivité de la ville, comme cela a été fait à Beaucaire.

Jordan Bardella
Jordan Bardella enchaîne les villes de France pour présenter son livre "Ce que veulent les Français" • Photo DR Objectif Gard

L’annonce des têtes de liste dans de nombreuses grandes villes du Gard n’est pas faite. On a l’impression sur cette élection locale vous intéresse moins que votre destinée nationale. Vous en pensez quoi ?

C’est tout l’inverse : nous avons de grandes ambitions pour les élections municipales, et particulièrement dans le Gard. Julien Sanchez est d’ailleurs notre directeur national pour cette campagne. Nous avons déjà dévoilé plusieurs candidats, comme au Grau-du-Roi, ou à Vergèze. Début novembre, nos candidats à Comps et Jonquières-Saint-Vincent seront dévoilés. Nous annoncerons aussi notre tête de liste à Bagnols-sur-Cèze prochainement. Nous avons à ce jour investi davantage de têtes de liste pour 2026 qu’en 2020. Nos candidats dans le Gard sont des candidats expérimentés : si les électeurs se mobilisent, le Rassemblement National peut remporter plusieurs communes importantes du Gard. Les élections municipales auront lieu dans moins de cinq mois maintenant, l’heure de la mobilisation a sonné !

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