En cette rentrée littéraire, les dérives des crèches privées sont pointées dans plusieurs ouvrages. À la CCPU, on veut rassurer et montrer que ce service public fonctionne bien. "On se donne les moyens d'accueillir correctement les enfants avec des investissement mais aussi sur le plan humain", assure le président de la CCPU, Fabrice Verdier. Il insiste : "À budget constant, on pourrait avoir 20 places de plus. Mais ce serait au détriment de la qualité. On ne fait pas de la garderie. On considère que la période de 0 à 3 ans est déterminante et donc, il faut accompagner le petit en adéquation". 

Tout un travail est fait sur l'éveil de l'enfant, et Sophie Marinopoulos le reconnaît : "C'est très difficile de monter des projets de qualité pour les tout-petits." À la fois élue à la CCPU, psychanaliste et experte nationale sur l'éveil culturel et artistique des enfants, l'Uzétienne se penche depuis l'année dernière sur le projet Ô destiné aux tout-petits du pays d'Uzès, soutenu par la CAF (Caisse d'allocations familiales) et la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles).

De 0 à 3 ans : "Il se passe beaucoup de choses mais c'est totalement invisible"

Elle explique : "Ce projet Ô permet d'éveiller l'enfant sur sa construction interne. Le sensibiliser, c'est lui donner les moyens d'être acteur de sa croissance. Il construit à ce moment-là l'estime de lui-même, les capacités de donner et de recevoir... Il se passe beaucoup de choses mais c'est totalement invisible. Il faut qu'on accompagne nos enfants afin qu'ils puissent être en harmonie avec eux-mêmes et pacifiés dans leurs relations." Ce projet Ô concerne aussi les professionnels de l'enfance qui sont en formation continue et qui sont ainsi davantage reconnus dans leurs missions, "dans leur capacité créative auprès des enfants".

Concrètement, le projet va se traduire par plusieurs actions, notamment des temps d'immersion et de création d'un spectacle à l'Ombrière auprès des tout-petits... "C'est à ce moment-là qu'on voit à quoi ils sont réceptifs, si on les perd sur une musique, sur un tempo...", précise Marie-France Lleti, coordinatrice Petite enfance à la CCPU. Une représentation tout public est programmée le 6 décembre à l'Ombrière sur le thème de l'eau, avec des danseurs, des musiciens et qui peut rappeler la vie in utero. 

"Aujourd'hui, il n'y a pas un enfant sans solution"

La petite enfance constitue donc un des pôles les plus importants de la CCPU où 56 agents travaillent. Entre les différentes structures, le territoire dispose de 98 places en crèches. Il y a les crèches à Uzès (43 places) et à Saint-Quentin-la-Poterie (38 places) ainsi que des micro-crèches à La Bruguière et Foissac (avec 10 places chacune). Aujourd'hui, il reste deux places vacantes à La Bruguière, même si le plus gros de la demande est à Uzès. Plusieurs familles ont d'ailleurs été accompagnées dans la recherche d'un mode d'accueil individuel (45 places sont connues chez les assistantes maternelles du territoire, NDLR).

"Le jour où il y aura des besoins identifiés et de véritables tensions, on construira une crèche supplémentaire. Mais aujourd'hui, il n'y a pas un enfant sans solution", assure Fabrice Verdier. Un partenariat avec la crèche de Méjannes-le-Clap est d'ailleurs envisagé pour les familles vivant au nord du territoire. Pour l'heure, la Communauté de communes continue d'améliorer ses crèches et ses ALSH (Accueils de loisirs sans hébergement) pour conserver son éco-labellisation. 

La Mifa, un lieu pluriel dédié à la famille

Mais la CCPU propose un accompagnement jusqu'à l'adolescence avec la Mifa (Maison intercommunale des familles et des adolescents). Ce lieu dédié à la famille accueille "Les pâtes au beurre", un concept d'accueil imaginé il y a 25 ans par Sophie Marinoupoulos et qui s'est développé en France : "C'est gratuit et anonyme. Il y a des psys qui sont dans une cuisine. Ils sont diplômés et sont accessibles toutes les semaines (le jeudi, NDLR)", rappelle-t-elle. La Mifa, c'est aussi un lieu où les parents un peu désemparés peuvent chercher de l'aide, un lieu où les jeunes peuvent passer l'inter-cours, peuvent monter des projets à l'espace jeunes intercommunal... 900 jeunes ont été accueillis à la Mifa sur une année, la fréquentation est croissante.

À l'intérieur des locaux, il y a aussi la Maison des adolescents (MDA) où les jeunes peuvent venir parler librement et partager leurs questions, leurs inquiétudes. La CCPU propose aussi comme service aux familles la ludothèque itinérante qui tourne dans les différentes communes pour rassembler toutes les générations et renforcer le lien parent-enfant. Sans oublier les séjours d'été pour les enfants qui cet été, ont permis à 22 filles et 18 garçons de passer un bon moment dans la basse Ardèche à tarif préférentiel. Et la CCPU a aussi pour projet d'aider les futurs majeurs en proposant une aide au permis de conduire, qui est encore en cours de réflexion.