Objectif Gard : Vous êtes maire depuis 18 ans à Vallabrix. Qu'est-ce qui vous plaît en particulier dans cette fonction ?
Bernard Rieu : Je crois que ce qui m'a animé, c'est de faire bouger le village dans quelques directions : l'éducation, l'accès au logement et agir pour le développement durable. Je sens que nous sommes utiles à la population. Nous sommes l'oreille du village. Car le maire est le référent pour les villageois.
Quelles sont vos habitudes au quotidien ?
J'habite près de la mairie. Quand j'arrive, je donne quelques coups de fil, consulte mes mails. Je suis toujours disponible. Je suis souvent au village, je vais souvent voir les gens. Pendant les périodes scolaires, je vais fréquemment à l'école. Le quotidien, c'est nous qui le gérons. Sachez que du vendredi à 12h au lundi à 8h, nous n'avons plus d'agents, ni de permanences. On gère par exemple encore l'eau. Il faut réagir très vite.
Certains élus se plaignent parfois d'être trop sollicités. Est-ce votre cas ? Trouvez-vous cela logique ou trop intrusif ?
Je dirais que cela fait partie du job. Je suis très attaché à l'agriculture et à la viticulture. Il va y avoir des arrachages massifs. Que ce soit au niveau national ou local, aujourd'hui, les responsables politiques ne prennent pas la mesure de ce séisme. Nous faisons des discours, mais rien de concret. Il faudrait un plan Marshall. La première mesure que l'on devrait prendre, c'est de supprimer l'impôt foncier sur les terres agricoles.
(La première adjointe, Odile Pernin-Vidal, rejoint le maire et répond aussi à nos questions)
Être maire d'une commune de moins de 500 habitants est-il plus ardu que d'être maire d'une grande ville ?
Odile Pernin-Vidal : C'est un peu différent. Dans une grande ville, nous avons une spécificité. Nous sommes adjoints sur une question très précise et on agit dans le domaine dans lequel nous sommes élus. C'est un investissement j'imagine très important. Dans une petite commune, très rapidement, nous sommes emmenés à être complètement polyvalents. Car c'est la nécessité et que nous devons agir au quotidien en fonction des besoins qui s'expriment. Mon rôle est de m'occuper de la communication, notamment avec Orange car nous sommes souvent en panne. On gère aussi les fuites d'eau.
Bernard Rieu : La mairie joue un rôle majeur dans la vie du village. Les gens viennent demander une photocopie, discuter, demander des renseignements.
Une échéance arrive : les municipales de 2026. Comptez-vous vous représenter ?
Bernard Rieu : Avant d'être maire, j'étais élu comme conseiller municipal depuis 30 ans. Je pense que l'on a donné pas mal de temps à la commune. Il faut laisser la place et ne pas s'inscruter. La mobilisation était intense. Je ne pense pas que cela soit sain de rester des décennies. On ne va pas se mettre dans un cocon. On suivra l'actualité locale.
O.P.V : La démocratie, c'est aussi accepter la possibilité que les choses passent dans d'autres mains, avec d'autres idées et d'autres façons de faire. Il faut savoir laisser sa place. On sait que d'autres personnes insuffleront de nouvelles idées.
Et la vie d'après, vous y songez ?
Ma vie est bien occupée. J'ai des enfants, des petits-enfants, des oliviers. Je fais du jardin et m'intéresse à la vie politique locale.
O.P.V : Il y a beaucoup de possibilités d'investissements dans la vie sociale dans l'Uzège.
Vos projets et missions à mener durant la fin de votre mandat à Vallabrix ?
O.P.V : Nous avons un projet autour des énergies renouvelables pour l'école. Elle a un toit large orienté d'est en ouest. Cela sera sans doute le dernier projet du village. Nous sommes en train de nous investir. C'est fait avec la coopérative Citre, sous la forme d'un système par autoconsommation. À terme, il devrait y avoir plusieurs producteurs d'énergies.
B.R : Une production de 50 MW alimentera l'école. Nous permettrons après aux personnes qui sont dans un périmètre de deux kilomètres de se connecter à cette production, à un tarif plus intéressant par rapport à EDF. Autre projet : nous souhaitons finir l'éclairage public en mettant des LED. Enfin, il faut qu'il y ait des éléments attractifs. Quand les touristes viennent à Vallabrix, ils sont contents de trouver un producteur de cerises, d'huile d'olive, de vin. Ils trouvent des producteurs locaux, et non une station balnéaire. L'Uzège a réussi jusqu'à présent à maintenir cela.
Une résidence inaugurée en novembre
Bernard Rieu et son équipe municipale inaugureront le jeudi 13 novembre à 11h à Vallabrix, la résidence "Le Brugas". Comme annoncé, ce projet s'inscrit dans une volonté de la part du maire de renforcer l'accès aux logements. Un toît pour tous a été le maître d'ouvrage.