FAIT DU SOIR Au Centre hospitalier de Bagnols, de lourds travaux pour agrandir les urgences

Ce mardi matin, lors de la pose de la première pierre des travaux d'extension des Urgences du Centre hospitalier de Bagnols
- Thierry AllardDes travaux importants sont en cours au Centre hospitalier de Bagnols, et plus précisément aux urgences. Le but : agrandir et moderniser un service qui voit passer 28 000 patients chaque année.
C’est un service ô combien stratégique dans un Centre hospitalier, et celui de Bagnols avait besoin d’un coup de frais et de plus d’espace. Ainsi, les urgences du CH de Bagnols sont en pleins travaux, avec la construction d’une extension suivie de la réhabilitation de ses locaux existants. À terme, lorsque les travaux seront achevés en novembre 2026, les urgences seront passées de 1 000 à 1 597 mètres carrés.
« C’est extrêmement important, pose le directeur général de l’Agence régionale de la santé Occitanie (ARS) Didier Jaffre, ce mardi matin à Bagnols. L’activité ne cesse d’augmenter, et il nous faut avoir un outil de travail agréable pour les professionnels de santé, et adapté pour les patients. » Surtout vu le secteur géographique sur lequel l’établissement bagnolais se trouve, « avec de nombreux touristes, des périodes de chaleur, des axes autoroutiers », rappelle Didier Jaffre.
Six millions d’euros de travaux
Le tout dans une région « qui prend 50 000 habitants supplémentaires par an, 5 à 10 000 pour le Gard, ce sont des besoins de santé en plus », rajoute le directeur général de l’ARS Occitanie. Alors l’ARS, émanation de l’État, met 4,3 millions d’euros sur les 6 millions que coûtent les travaux des urgences de Bagnols. « Les opérations se font, malgré le contexte financier du pays et du système de Sécurité sociale, on mène à bien les opérations sur lesquelles nous nous étions engagés lors du Ségur », souligne Didier Jaffre. Outre les urgences, l’ARS a pris en charge l’intégralité des 700 000 euros nécessaires pour les travaux de l’hôpital de jour de médecine et a aussi subventionné le bâtiment qui accueille le troisième scanner de l’établissement, dont la construction a coûté 850 000 euros.
« Il faut constamment investir dans l’outil de travail, estime Didier Jaffre. C’est aussi un facteur d’attractivité pour recruter puis fixer des professionnels. » D’autant plus dans un contexte de désertification médicale, qui voit les principales villes du secteur, Bagnols et Pont-Saint-Esprit, manquer de médecins, et les Urgences de Bagnols régulées depuis des mois, la régulation obligeant à appeler le 15 avant de se rendre aux Urgences. Les urgences où « nous avons un problème d’engorgement, on peut aller jusqu’à six, voire sept heures d’attente », indique le directeur du Centre hospitalier de Bagnols, Jean-Philippe Sajus.
L’enjeu du désengorgement des urgences
Face à cette situation, « nous avons mis en place la politique territoriale des urgences, avec Nîmes et Alès, dans l’idée de recruter au maximum, explique Didier Jaffre. L’idée est de faire en sorte qu’il y ait une solidarité entre ces établissements, car quand un service est en difficulté, ça retombe sur les autres. » La régulation, qui réduit les flux, permet aussi de desserrer l’étau, comme l’entrée en fonction récente de deux infirmières de parcours, dont une avec l’hôpital de Pont-Saint-Esprit, « pour trouver des solutions de sortie aux patients », précise Jean-Philippe Sajus, le Centre hospitalier de Bagnols présentant une durée moyenne de séjour hospitalier très au-dessus de la moyenne.
Autre mesure : l’arrivée de trois PADHUE, des praticiens à diplôme hors Union européenne, « qui participent à l’organisation des urgences, c’est un vrai plus », affirme le directeur. Le tout en attendant l’impact de la fin du numerus clausus en 2020, « qui va porter ses fruits, dès l’année prochaine nous aurons 15 à 20 % d’internes en plus », avance Didier Jaffre. Des docteurs juniors vont aussi être mis en place pour leur dernière année d’internat, et « nous sommes très vigilants à ce que des docteurs juniors soient bien déployés dans des territoires et des Centres hospitaliers comme les vôtres, car nous sommes convaincus que les docteurs s’installent là où ils sont passés », rajoute le directeur général de l’ARS Occitanie, déterminé à mettre en avant « ce qui marche ».
« Un taux d’équipement assez exceptionnel pour une ville de cette taille »
Avec ses derniers travaux, le Centre hospitalier de Bagnols a donc vu son taux d’équipement augmenter, avec désormais 2 IRM et 3 scanners, « et nous ferons la demande pour une troisième IRM prochainement », avance Jean-Philippe Sajus, un équipement complémentaire du service d’Urgences. « C’est un taux d’équipement assez exceptionnel pour une ville de cette taille », souligne Didier Jaffre, qui rappelle que « l’imagerie, c’est du diagnostic, de la prévention, si vous ne faites pas les examens en temps voulu, vous pouvez passer à côté d’un cancer en phase de développement. » Or, il y a encore quelques années, « l’Occitanie avait le taux d’équipement le plus faible de France », souligne-t-il, avant de rappeler que « depuis trois ans, nous avons autorisé 70 scanners et 80 IRM supplémentaires dans la région, ce qui nous a permis de rattraper notre retard. »
Quant aux travaux des urgences, « ils n’ont aucun impact pour l’instant » sur le fonctionnement du service, affirme Jean-Philippe Sajus. Ça risque de ne plus être le cas à partir du mois de janvier, lorsque les travaux vont attaquer le site occupé, notamment l’accueil, le sas des ambulances ou encore les premières salles d’attente. « C’est un gros enjeu, pose l’architecte Véronique Toussaint, du cabinet BBG Architectes. Les urgences ne s’arrêtent jamais, donc nous avons phasé les travaux en réduisant les contraintes au maximum pour maintenir les services en activité quoi qu’il arrive. »