Un futur casse-tête pour les professionnels de santé ? Depuis ce 1er décembre, les fauteuils roulants sont désormais pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie. Ce remboursement est une simplification sur le papier, mais une énigme à trois chiffres, pour celles et ceux qui fournissent le matériel. C'est le cas de Christophe Roux. Installé dans son commerce depuis plus de 5 ans, ce spécialiste bien rodé, doit s'adapter tant bien que mal.
Un logiciel en rodage
Cette annonce, bénéfique pour les personnes handicapées, fait l'effet d'un cadeau empoisonné. Le responsable de Matériel Médical Rhodanien, à Bagnols/Cèze, s'interroge sur la durée de prise en charge : "Sur le principe, c'est très bien. Mais le délais pour avoir un fauteuil roulant, va être long. Mon logiciel n'est pas prêt, n'est pas à jour. Combien de temps vont-ils mettre pour financer le fauteuil roulant ?" se questionne t-il.
"Ils vont devoir faire preuve de pédagogie"
Avant de demander des comptes : "Ce sont des annonces, mais je veux voir du concret. Le médecin généraliste n'aura plus le droit de le prescrire. Ils vont devoir faire preuve de pédagogie". D'autant que le système s'est complexifié selon ce professionnel de santé : "Ils ont divisé les fauteils roulants en 5-6 catégories différentes, avec 16 prix variants. La semaine dernière, je le vendais à 603 euros, aujourd'hui à 360 euros", constate t-il. Pour le moment, Christophe Roux est dans le flou. Il préfère "temporiser" la première semaine, pour voir comment tout se met en place. Les sollicitations n'ont pas tardé : un bagnolais l'a contacté lundi matin pour recevoir un fauteuil roulant. Le risque de demandes accrues est soulevé.
À savoir : pour obtenir un remboursement intégral, le médecin devra être prescrit par un médecin ou un ergothérapeute. L'Assurance Maladie se chargera de régler directement le montant au prestataire de service et distributeur de matériel s'il est conventionné. En ce qui concerne un fauteuil sportif, un remboursement est possible jusqu'à 2400 euros.
Mise en place pour réparer "une injustice énorme", a indiqué Emmanuel Macron sur ses réseaux sociaux, la mesure doit faire ses preuves pour convaincre.
