Publié il y a 1 an - Mise à jour le 27.04.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 865 fois

FOOTBALL Affaire FFF/Aulas : quand l'avocat de l'OAC interpelle la ministre des Sports

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La ministre des Sports interpellée par l'avocat de l'OAC.

- Capture d'écran Youtube / France Inter

Désireuse de médiatiser à l'échelle nationale l'affaire l'opposant à la Fédération française de football (FFF) et le "conflit d'intérêts" dont elle est victime, la direction de l'OAC muscle son jeu en interpellant par le biais de son avocat la ministre des Sports. 

Le feuilleton, avec pour acteurs principaux l'Olympique d'Alès en Cévennes et la Fédération française de football, n'en finit plus depuis que celle-ci, par le biais de la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), a décidé de retirer au club alésien la bagatelle de 5 points. De recours en recours, comme elle l'avait promis dès lors qu'elle a contesté une décision jugée "sévère" voire "injuste", la direction oacienne exploite toutes les failles potentielles du dossier, pendant que son équipe première poursuit sa remontada en tentant d'aller décrocher un maintien sur le terrain sportif. 

Ainsi, en plus du recours déposé auprès du tribunal administratif de Paris (relire ici), l'OAC a carrément fait le choix, par le biais de son avocat spécialisé en droit du sport, d'interpeller la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Dans un courrier de six pages, détaillé, argumenté et agrémenté de pièces jointes, maître Thomas Callen fait d'abord le récit des péripéties alésiennes depuis son accession en N2 et son passage devant la DNCG le 21 juin autorisant l'OAC à évoluer au quatrième échelon du football français, tandis que le 6 décembre, "cette même commission, sur les comptes annuels arrêtés au 30 juin 2022", a infligé au club une sanction de 5 points ferme.

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La ministre des Sports interpellée par l'avocat de l'OAC. • Capture d'écran Youtube / France Inter

L'avocat alésien indique alors à la ministre qu'après le refus en appel de la 3F, l'OAC a saisi le comité national olympique du sport français (CNOSF), lequel a, le 23 mars 2023, formulé une proposition consistant à modifier la sanction de cinq points en prévoyant d’assortir, sur les cinq points, deux points avec sursis. Dans un communiqué parallèlement adressé à la presse ce mercredi soir, la direction oacienne se souvient avec amertume que le 5 avril dernier, dans un procès-verbal publié sur son site Internet, "la Fédération Française de football refusait laconiquement cette proposition de conciliation".

Après quoi, la composition du comité exécutif ayant examiné le dossier alésien a été révélée au grand jour, faisant notamment apparaître le nom du poids lourd du football français qu'est Jean-Michel Aulas. Au grand dam de maître Callen qui le raconte ainsi à la ministre des Sports, le président de l'Olympique lyonnais "n’a pas craint de prendre part au vote d’une décision refusant de restituer deux points à une équipe évoluant dans le même championnat que sa propre équipe, et ce, dans un contexte où la 11e place est susceptible, à la fin du championnat, de faire l’objet d’une relégation".

"Mettre fin à cette situation indigne"

L'avocat du club oacien brandit alors un exemple récent pour le moins concret : "Cette situation est d’autant plus choquante que, le 27 juillet 2022, certains membres du comité exécutif de la Fédération Française de football ne prenaient pas part aux discussions, ni au vote d’une délibération relative au FC Girondins de Bordeaux, dans la mesure où ces derniers étaient intéressés." À ses yeux, la décision du 5 avril 2023 de la FFF qui a décidé de refuser la proposition du conciliateur a donc été adoptée "dans un contexte frauduleux et grossier de conflit d’intérêts".

D'autant qu'en plus de Jean-Michel Aulas, Éric Borghini, président de la Ligue de Méditerranée, et Pascal Parent, président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, ont également pris part à ce vote "alors même que ces ligues sont également intéressées dans la mesure où des équipes évoluant dans le championnat font partie de ces territoires". En fin de courrier, Thomas Callen déplore l'absence de réaction du comité exécutif de la FFF qui, en dépit de la réception d'un courrier de l'OAC, "n'a pas daigné lui apporter la moindre explication"

À l'heure de conclure sa lettre à l'attention d'Amélie Oudéa-Castéra, maître Callen ne manque pas de souligner à demi-mots l'urgence d'une intervention de sa part en rappelant que la dernière journée du championnat aura lieu le 3 juin prochain, tout en souhaitant que celle-ci sera en mesure de "mettre fin à cette situation indigne de nos principes et des valeurs les plus élémentaires de notre société".

Corentin Migoule

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