Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 24.02.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 535 fois

ACCUSÉE À TORT DE LA MORT DE SON BÉBÉ, SABRINA VEUT RETROUVER "UNE VIE NORMALE"

Sabrina vit désormais dans un logement social de 13 m² au coeur de Nîmes. Photo DR/S.Ma

Soupçonnée de négligences après le décès de son bébé, Sabrina, une jeune maman de 32 ans a bénéficié d'un non-lieu après deux années de procédure. À présent, elle réclame la garde de ses trois filles et attaque l’État pour dysfonctionnement.

Sabrina, 32 ans, veut maintenant "retrouver une vie normale". Pour le comprendre, il faut remonter le temps jusqu'à la date du 25 décembre 2009. Ce jour de Noël, la jeune femme originaire de Saint-Nazaire mais résidant dans le Gard, à Nîmes découvre sans vie, son bébé âgé de trois mois seulement, Lolita. "Mon pauvre bébé. J'ai immédiatement appelé les secours" lance-t-elle les larmes dans la voix, le regard figé vers le sol. Mais l'enfant ne pourra être sauvé. Les médecins auraient alors relevés de faits de négligence : "les oreilles sales, des traces de sueur dans le cou, des excréments dans la couche" rapporte Me Carmelo Vialette sur ce qu'il a pu entendre lors de l'enquête. Et puis, il y a ce biberon que Sabrina est soupçonnée d'avoir oublié dans la bouche de son bébé qui "aurait été victime d'une fausse route alimentaire." La jeune femme est immédiatement placée en garde à vue et mise en examen pour "délaissement de mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort" qui se transformera après un travail acharné de l'avocat en "homicide involontaire par maladresse, négligence ou imprudence."

Une maison insalubre

"On m'a accusé de négligences. Je sais que là où je vivais, chez le papa de mes deux premières filles, Mélissa 9 ans et Manon 7 ans, ce n'était pas propre. Après avoir quitté mon compagnon à Saint-Nazaire, le papa de mes deux filles les plus petites, Océane 4 ans et Lolita, je suis revenue vivre à Nîmes, chez mon ex qui avait la garde de Mélissa et Manon. Lorsque j'ai poussé la porte pour la première fois, j'ai trouvé que l'appartement où mes filles vivaient, était dégoûtant. Il y avait des cafards de partout. J'ai bien essayé de le nettoyer mais il m'aurait fallu des mois." Les problèmes d'hygiène ne semblaient pas gêner le papa de Mélissa et Manon. Sabrina a bien tenté de trouver un nouveau logement à Saint-Nazaire, sa ville natale afin d'y élever ses quatre filles dans un univers plus sain. "Mais les services sociaux ont laissé traîner l'affaire et puis il y a eu le drame." Un drame pour lequel la jeune maman sera pointée du doigt par la Justice, les services sociaux, les riverains et même par son propre père. "Je savais que ce n'était pas une fausse route alimentaire qui avait tué mon bébé. Je l'ai vu à 4 heures, elle bougeait encore alors que les médecins m'ont précisé dans leur rapport qu'elle était décédée à 1 heure. Je lui avais donné le biberon à 21 heures." La cause de la mort est donc ailleurs.

"J'ai vécu deux années très difficiles. On m'a enlevé mes trois filles" s'emporte gentiment Sabrina. Mélissa et Manon ont été placées à Bordeaux, chez leur oncle, le frère de leur père, ce dernier ayant perdu la vue après s'être fait tirer dessus. Mais ça s'est une autre histoire. Océane quant à elle a été placée dans un centre puis dans une famille d'accueil à Nîmes. "Lors de la procédure, j'ai été placée sous contrôle judiciaire. Je n'ai pu voir mes filles que quatre fois en deux ans. C'est terrible pour une mère de ne pouvoir voir ses enfants que sur rendez-vous."

Deux ans d'enquête et un non-lieu

"Sabrina a été victime d'un acharnement. On ne lui a pas laissé le bénéfice du doute. Lors de sa garde à vue, elle a été traitée comme un chien.  Il aura fallu plusieurs expertises, pour prouver qu'il s'agissait bien du syndrome de la mort subite du nourrisson. Malgré tout sa bonne volonté de maman, Sabrina n'aurait pu éviter la mort de son enfant. Suite à un appel du Parquet, la chambre d’instruction a confirmé le non-lieu le 10 février 2012", précise l'avocat. La jeune maman est donc lavée de tout soupçon, en théorie. Car en réalité, Sabrina actuellement au RSA est toujours regardée d'un coin de l’œil par les services sociaux "qui ne veulent pas me rendre mes filles." Elle, toujours soutenue par son avocat, demande réparation et attaque l’État pour dysfonctionnement, ce qui devrait l'aider psychologiquement et financièrement à démarrer une nouvelle vie. "Maintenant, je veux quitter ce logement de 13m² pour en trouver un plus grand où mes filles auront leur chambre et où je pourrais bien m'occuper d'elles." Former à nouveau une famille avec Océane, Manon et Mélissa, le nouveau compagnon de Sabrina, une relation qui dure depuis 1 an et demi, et le petit garçon qui ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez.

Stéphanie Marin

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