Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 12.08.2012 - tony-duret - 3 min  - vu 649 fois

LE PORTRAIT DU DIMANCHE : Victor Zvunka, itinéraire d’un homme de terrains

Victor Zvunka à la sortie d'un entraînement

C’est vrai, Victor Zvunka n’est pas gardois. Mais quand on passe du temps avec lui, on se dit qu’il aurait pu l’être sans aucun problème. Avenant, sympathique, souriant, très vite à l’aise aves ses interlocuteurs, si bien qu’il les tutoie tout de suite, Victor Zvunka a un tempérament méditerranéen dans l’âme. Son parcours de joueur y est certainement pour beaucoup.

Le footballeur Victor Zvunka fait parti d’une génération que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Il débute en professionnel à Metz avant de rejoindre, en 1973, l’Olympique de Marseille. Club dans lequel il restera presque huit ans, quasiment inconcevable aujourd’hui. L’OM, ça se voit, l’a énormément marqué : « Je me souviens que quand on perdait un match, je ne sortais pas de la semaine. Les rares fois où je suis sorti, il y avait toujours un supporter pour me demander : ‘Qu’est ce que tu fais là ?’ ». Joueur de l’équipe de France, il finira sa carrière au RC Paris en 1985 où il s’exercera pour la première fois au métier d’entraîneur.

Cette nouvelle profession va le faire voyager. L’homme, né au Ban-Saint-Martin en Moselle, va essuyer le banc de touche de nombreux clubs. Sauf que pour lui, c’est voulu. Fin des années 80, il entraîne pendant trois ans les Chamois Niortais avant d’enchaîner : Toulouse, Nice, Châteauroux, Guingamp… La liste est longue. Et ça dure depuis 25 ans ! Début juin, c’est au Nîmes Olympique de Jean-Louis Gazeau qu’il pose ses valises : « Avec Jean-Louis Gazeau, on est sur la même longueur d’onde. On s’appelle trois-quatre fois par jour. Ca se passe très bien. De plus, il m’a fait confiance donc je vais tout faire pour lui renvoyer l’ascenseur ». Que faut-il entendre par renvoyer l’ascenseur ? Un beau parcours en championnat, en Coupe de France ? Le coach, comme l’appelle ses joueurs, reste prudent, comme Guy Roux en son temps : « Cette année, en championnat, on va jouer le milieu de tableau. Mais, je vais être très franc, l’image que je garde de Nîmes, c’est celle des années 80-90 où le club évoluait en première division. Et puis je sais qu’ici le public, très connaisseur et exigeant, est derrière son équipe ». Une montée en Ligue 1 dès l’année prochaine ? Peut-être précoce mais, après tout, l’entraîneur des crocos a déjà accomplit cette performance avec Châteauroux en 1996-1997. Qu’il se rassure, aucun supporter du Nîmes Olympique ne lui en tiendrait rigueur s’il rééditait l’exploit.

Victor Zvunka, en conférence de presse, après la défaite des Nîmois contre Monaco en Coupe de la ligue

Quand il n’est pas sur un terrain de football, Victor Zvunka passe son temps entre Caveirac, où il vît, et les sorties qu’offre notre département. « Ma femme, qui est originaire du sud de la France, me fait découvrir de jolis coins. J’aime bien me promener dans la nature. Je suis un grand admirateur des flamands roses. Je pourrais m’arrêter dix fois pour les voir », confie-t-il avant de poursuivre : « La semaine dernière, je suis allé aux jeudis de Nîmes. J’ai vu les animations autour de la Maison Carrée, c’est vraiment pas mal. » Quand on lui demande si les gens le reconnaissent dans la rue, l’homme raconte une anecdote : « Oui, on commence à m’aborder et c’est toujours très sympa. Il y a deux semaines environ, à la gare de Nîmes, un supporter de Guingamp est venu me serrer la main et m’a remercié d’avoir fait gagner la Coupe de France à son équipe ! ». C’était il y a trois ans… Comme quoi, en football, les supporters n’ont pas la mémoire courte.

Ces résultats – deux finales de coupe de France, la montée des équipes qu’il entraîne – « coach Zvunka » la doit aussi à sa rigueur et à celle qu’il impose à ses joueurs. « Le football d’aujourd’hui demande certaines exigences. En plus du jeu sur le terrain, je m’attache aussi à la vie cachée de mes joueurs. Je leur donne quelques infos comme éviter de prendre trop le soleil et d’être vigilant sur les sorties nocturnes… Je ne les surveille pas parce que je leur fait confiance. Mais faut pas qu’un des gars me glisse dans les pattes. Il ne faut pas trahir ma confiance. » C’est certainement cette rigueur qui a valu à l’entraîneur de découvrir de sacrés talents : Florent Malouda, Stéphane Dalmat, Philippe Violeau ou un dénommé Fabien Barthez. A cette liste s’ajoutera peut-être un jour celle d’un croco. On ne demande que ça !

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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