30 ans après la marche des beurs, cette marche antiraciste pour l'égalité qui avait traversé la France durant l'automne 83, le quartier nîmois de Valdegour organisait hier une réunion au titre explicite :"30 ans de rendez-vous manqués avec les quartiers populaires". Dans la salle Galilée, une vingtaine de personnes est venue dire son exaspération face aux difficultés du quotidien. L'une d'entre elles, peut-être la principale après l'emploi, c'est le logement. Un vieil homme, par exemple, vit depuis plus de dix ans avec sa femme malade dans un appartement mal isolé. Il vit dans le froid et tous ses appels à l'aide restent lettre morte. A bout, il attaque en justice Habitat du Gard.

Marzuk Madani, l'une des personnes présentes, est révolté et s'adresse à Jean-Paul Boré, seul homme politique à avoir fait le déplacement :"C'est courageux d'être venu Monsieur Boré et on vous remercie. Mais comprenez-nous, on est seuls ! Aujourd'hui, on s'organise par nous-mêmes. On ne va pas rester les bras croisés". Jean-Paul Boré rebondit :"J'ai deux propositions à vous faire : on discute tous ensemble pour savoir qui pourrait être sur une liste citoyenne. Et on travaille à ce que les quartiers de Nîmes soient interdépendants. Je veux recréer des centralités dans les quartiers". Les propositions de l'élu ont été entendues et appréciées. D'autres réunions sont d'ores et déjà prévues dans ce quartier nîmois. L'approche des élections pourrait faire venir d'autres politiques. A moins qu'ils ne craignent de s'afficher auprès de cette population qui est loin d'être dupe...