Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 22.10.2014 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 244 fois

CHU DE NÎMES Ebola "Attention à la psychose"

L'urgentiste Renaud Asencio a essayé une combinaison de protection anti-Ebola. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

L'urgentiste Renaud Asencio a essayé une combinaison de protection anti-Ebola. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Lors d'un point presse donné ce matin au CHU de Carremeau, le professeur Delaccoussaye a mis en garde sur "cette période un peu folle. Attention à la psychose". Les services d'urgences sont bien équipés, et bien entrainés.

Afin de tester la fonctionnalité du dispositif d'intervention mis en place concernant Ebola, le CHU de Nîmes a procédé à un entrainement par téléphone. Selon la procédure habituelle, un patient doit appeler les services d'urgences en composant le 15, avant même de se rendre à l'hôpital. "Nous avons fait des essais avec une dame âgée de 68 ans qui a joué le jeu. Elle s'est plainte de fièvre et a insisté sur le fait qu'elle se sentait faible, qu'elle se vidait. Au bout du fil, un agent du SAMU a donc suivi une procédure très précise en demandant à cette personne si elle avait voyagé récemment, et où. C'est cette question qui nous permet d'enclencher un dispositif particulier par la suite, si nécessaire" a expliqué l'urgentiste Renaud Asencio. Un test qui permet de former une partie du personnel médical aux risques NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques), soit une cinquantaine de personne. Un protocole est à suivre lorsqu'un patient contact les urgences par téléphone, où des agents sont alors mobilisés et interviennent à son domicile équipés de combinaisons et de tentes. "On a des combinaisons pour faire intervenir une trentaine d'agents. Huit combinaisons sont mobilisées au CHU au cas où un patient se retrouverait dans nos services".

La consigne est claire : en cas de doute, rester chez soi et composer le 15

Car là est la crainte. Il arrive que des patients se rendent directement aux urgences, passent quelques heures dans les couloirs, en contact avec d'autres patients, avant d'être reçu par le personnel médical. "Il faut bien préciser que la consigne est de rester chez soi et de composer le 15". Le CHU de Nîmes s'est alors formé  au cas où ce genre de situation arriverait. En tout premier lieu, les agents doivent procéder à l'identification  de la personne afin de ne pas la toucher. "Ebola ne se transmet pas par voix orale, il faut un contact physique, notamment par les fluides comme la salive" précise le professeur Delaccoussaye. Puis vient ensuite l'isolement en zone NRBC et les agents revêtissent une combinaison à plusieurs. Sur les 50 agents formés, huit sont également expert en déshabillage, "Nous avons constaté qu'en Espagne, la transmission du virus s'est faite lors du déshabillage où des erreurs ont été commises". Chaque geste est minutieusement contrôlé, avant que la combinaison soit détruite définitivement. La dernière étape de l'identification du patient est ensuite la confirmation où l'infirmation des critères d'une potentielle contamination. Le patient est alors protégé dans une bulle. "Si le patient rentre dans ces critères, son cas devient éligible et il est transféré au CHU de Marseille" précise l'urgentiste M. Asencio.

Si cet impressionnant dispositif est mise en place, c'est par principe de précaution, d'avantage que pour un réel danger. Selon M. Asencio, "Pour vous donner un ordre d'idée, pour une grippe A H1N1, le virus est arrivé en France en seulement un mois. Ebola, cela fait déjà six mois qu'on en parle."

Baptiste Manzinali

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