Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 07.11.2014 - baptiste-manzinali - 4 min  - vu 599 fois

FAIT DU JOUR Le Sporting Club Nîmois 113 ans et en pleine forme

Le Sporting Club Nîmois, club historique de la ville de Nîmes. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

C’est l’histoire d’une bande de potes amoureux du ballon rond qui décide de relancer le plus vieux club de football de Nîmes, le Sporting Club Nîmois après 75 ans d’inactivité. Un projet qui, au delà de l’ambition, a un sens.

Dimanche 2 novembre, 12h45 au domaine de la Bastide. Le temps maussade fait ressortir au loin des nuances d’un magnifique maillot rayé blanc et rouge porté par une quinzaine de joueurs. L’heure est à la plaisanterie et à l’entrainement pour ces jeunes d’une vingtaine d’années environ. “Le plus âgé a 37 ans, il a rejoint le club l’an dernier pour l’état d’esprit”. Ici, la hiérarchie est trouble mais existante. Il y a Sylvain Mazmanian, dirigeant, entraineur et joueur, Olivier Joze entraineur et par ailleurs secrétaire du club de supporters des Gladiators, Pierre Aylmer secrétaire, Anthony Alogna vice-président et Vincent Clarenc, le président. “L’idée est partie d’une bande de potes à laquelle d’autres se sont greffés. Aujourd’hui, on a 25 licenciés” précise Sylvain. L’adversaire du jour est La Calmette, pour le compte de la 5 ème journée de 2 ème division du district Gard-Lozère. Pour reconstruire ce club, il aura naturellement fallu repartir du plus bas. Deux ans d’activité auront suffit pour, aujourd’hui, survoler le championnat en ce début de saison. 5 matchs joués, 5 victoires. Le Sporting Club Nîmois caracole en tête avec 20 points au compteur, et une attaque redoutable qui a déjà concrétisé 26 buts.

le Sporting Club Nîmois sur le chemin de la victoire. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

“La différence avec les autres équipes, elle se fait au mental. On est là pour prendre du plaisir et produire du beau jeu” annonce Sylvain. Des qualités et des valeurs que le football amateur a malheureusement parfois oublié. Le jeu y est plus rugueux, le fair-play se perd aussi. Ce n’est pas l’état d’esprit du SCN qui ne répond à aucune provocation et se contente de produire un football sincère. Les joueurs sont investis, leurs sourires sont ceux d’une liberté retrouvée, “la plupart de nos joueurs étaient à un niveau supérieur dans leurs anciens clubs. Mais ils ont été lassés de l’état d’esprit et ont préféré jouer à un niveau inférieur, mais avec une équipe qui a des valeurs.” Cette maturité dans le discours, Sylvain l’a puisé dans son expérience personnelle, mais aussi dans celle du plus vieux club nîmois de l’histoire, bien avant que le crocodile ne vienne mordre le ballon.

L’histoire du SCN est celle du football avant le business

Parce qu’à l’origine du projet, le SCN a une histoire à raconter. Celle du plus vieux club nîmois fondé en 1901 par Henri Monnier, âgé de 21 ans à l’époque. L’idée lui vient d’un voyage en Angleterre où le football moderne est entrain d’éclore, (chaque équipe possédait ces propres règles), lentement codifié par la fédération anglaise de football depuis 1863 alors que, la FIFA – Fédération Internationale de Football Association – ne voit le jour qu’en 1904, le Sporting Club Nîmois existait déjà depuis 3 ans en tant que club amateur. L’histoire parle de moments clefs, faisant la renommée du club pour les plus nostalgiques. Il y a ce titre de champion du Languedoc acquis en 1908 face à l’Olympique de Cette (club de Sète de l’époque), une défaite en phase finale du championnat de France de football USFSA face à…l’Olympique de Marseille. Puis le titre de vice-champion en 1925 de la Division d’honneur du Sud-Est, l’inauguration du stade Jean Bouin en octobre 1931 en présence du Président de la République Gaston Doumergue.

Le Sporting Club Nîmois, rue du jeu du Mail, futur stade Jean Bouin. (Collection G. Taillefer)

Le club ne se professionnalise qu’en 1932 et se maintient en division 1 pendant trois ans, le temps de voir à Jean Bouin des pointures tâter le ballon comme Josef Silny qui rejoint le SCN pour la saison 1933-1934 et ira en finale de la Coupe du monde 1934 avec la Tchécoslovaquie. Des joueurs internationaux viendront durcir les rangs nîmois, mais rien n’empêchera la cruelle destinée de ce club qui mourra de ses problèmes financiers en 1937, suite à l’apparition d’un nouveau club nîmois aux reins plus solides, le Nîmes Olympique.

L’histoire du SCN est celle du football avant le business, de ses joueurs mythiques tombés au champ d’honneur en 14-18 comme Maurice Chabrol. Si le patrimoine, toutefois impalpable du club, est sauvegardé dans les registres du district Gard-Lozère afin de verrouiller toute récupération malvenue, il semblerait que la Fédération ait lâché du lest à ce sujet. “Nos statuts ont été validés par la Fédération Française de Football, donc ils savent qu’on a repris le flambeau” précise Sylvain. Un flambeau que bon nombre de nîmois rêvaient de revoir brandit, à l’image de Denis Cazorlas, premier supporter du club qui les suit partout et relate minutieusement les faits de match sur la page facebook du club. “Dans les années 80-90, j’ai tenté de remonter ce club, mais je n’ai pas eu les autorisations” précise Denis.

Aujourd'hui, le club est indéniablement entre de bonnes mains. Des jeunes joueurs passionnés, respectueux de l'histoire du club comme des valeurs que le football se doit d'inculquer. Un dimanche matin pluvieux sur une pelouse abimée ou un soir de novembre, les doigts gelés par le froid, le vrai football se joue ici. Immortel et intemporel.

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Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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