Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 08.10.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 499 fois

INONDATIONS Un an après, St-Laurent-le-Minier panse toujours ses blessures

Au bord de la Crenze, la maison de gauche est détruite et l'association "La Fabrique" a perdu une partie de son bâtiment. EL/OG

En septembre dernier, les eaux en furie avaient dévasté le village de St-Laurent-le-Minier, faisant un mort et des dizaines de maisons sinistrées. Aujourd'hui, la vie a repris son cours mais de nombreux travaux restent encore à effectuer.

St-Laurent-le-Minier, ses cascades rafraîchissantes, son charme méridional et ses rivières traversantes. Situé contre-bas des Cévennes, le village offre une grande quiétude. Sa simplicité donne presque une impression d'abandon. Mais le visiteur non averti ne doit pas s'y tromper. Loin d'être un hameau comme les autres, St-Laurent-le-Minier a vécu l'enfer. Englouti sous plusieurs mètres d'eau le 17 septembre dernier, il a dû se reconstruire. Aujourd'hui, la sérénité retrouvée masque encore de nombreux travaux à effectuer.

Des infrastructures en attente de réhabilitation

L'école, qui a été inondée à un mètre de hauteur, a été nettoyée dans l'urgence et les 20 élèves de l'établissement ont pu reprendre les cours au bout de 8 jours seulement. Elle a ensuite été réhabilitée dans l'année. "La solidarité des fournisseurs nous a aidé", précise le maire André Rouanet. Dans la cantine, toujours inutilisable, les travaux en cours devraient s'achever pour la rentrée. C'est en tout cas ce qu'espère le maire. Un projet d'amélioration de la sécurité est également en cours d'élaboration pour proposer une salle de repli en cas de sinistre, accessible par escalier direct. "Le risque est statistiquement faible mais ces événements peuvent se reproduire", rappelle André Rouanet.

L'épicier du village est dans un pré-fabriqué depuis plusieurs mois. EL/OG

D'autres infrastructures importantes du village ont été touchées, comme l'épicier et le studio d'animation "La Fabrique". Dans le premier cas, la commerçante a été provisoirement installée dans un pré-fabriqué mais la situation n'est pas durable. "On aimerait lui proposer un endroit déjà existant. Reconstruire en dur coûterait trop cher", précise le maire. Dans le second cas, l'avenir est bien plus noir. "Cette maison de production est capitale pour notre image. Elle a aujourd'hui de grosses difficultés. On va reprendre la main sur l'édifice pour essayer de le reconstruire". Mais rien n'est moins sur pour la petite commune qui ne dispose que de 300 000 € de budget de fonctionnement par an.

Des délocalisations d'habitations envisagées 

Les travaux ne s'arrêtent pas là. Les routes arrachées ont été réparées à l'aide d'une subvention de 600 000 € de l'Etat. ERDF devrait enterrer plusieurs lignes dans les mois à venir, avant le grand froid. "Un transformateur avait failli passer à l'eau", se souvient le maire qui attend également une réponse de demande de subventions pour l'assainissement. "Le réseau a été réparé dans l'urgence mais il a de nombreuses faiblesses. La baignade, l'eau potable, les enjeux sont importants. J'ai récemment déclaré une interdiction de baignade sur la Crenze. Le trop plein de bactérie est probablement dû aux problèmes d'assainissement", fustige le premier magistrat de la commune.

Le préfet du Gard en visite dans le village hier, en compagnie du maire. EL/OG

Enfin, quatre demandes de délocalisations ont été formulées par André Rouanet pour des maisons submergées ou qui avaient fait obstacle à l'écoulement des eaux. Trois d'entre elles ont été jugées susceptibles d'aboutir. Même si le préfet du Gard Didier Martin se veut prudent pour éviter un trop plein de sollicitations d'autres communes sinistrées. "On rachète des maisons aux frais du contribuable, il s'agit de sommes considérables. On utilise ce dispositif en dernier ressort, quand rien d'autre n'est possible".

Un village ressoudé

L'ancienne place du Salet, reconstituée de bric et de broc. EL/OG

Du côté des habitants, on se veut désormais serein. "On est fatigué, on a beaucoup travaillé pendant l'hiver pour tout remettre en état", explique un riverain. "Des voisins ont restauré une partie de leur maison pour la louer à une amie qui avait perdu son logement. De vrais liens se sont tissés. Je garde un souvenir positif des quinze jours qui ont suivi la catastrophe", sourit Chantal.

Une association se bat actuellement pour réhabiliter la place du Salet, surnommée la place de l'amitié, disparue lors de la crue. En attendant, des sièges en palettes de bois ont été installés en lieu et place de l'ancienne adresse. Une initiative plus que symbolique.

Eloïse Levesque

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