RÉGION Les plantes aromatiques et médicinales, nouvelle filière d'avenir
Dimanche, la traditionnelle foire bio de Barjac mettait à l'honneur les cosmétiques naturelles, produit de plus en plus convoité mais dont l'origine reste floue. En région, la filière se développe avec parcimonie, pour répondre à la demande. Tout reste encore à faire.
Helycris, lavande, lait d’ânesse... les produits agricoles destinés aux cosmétiques sont nombreux et la demande explose depuis plusieurs années. Pourtant, en France, les cosmétiques naturels et bio ne représentent que 3% du marché global. La faute à une filière peu développée et encore désorganisée. Les labels de qualité sont quasi-inexistants et le consommateur n'a guère d'autre choix que de faire confiance à sa marque de référence. "Tous les produits sont écrits en latin. Entre naturel et chimique, il est difficile de s'y retrouver", observe Gérard Deleuze, directeur du CIVAM bio Gard (Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural).
Un "véritable défi"
Afin de développer ce marché en Languedoc-Roussillon, le CIVAM - association d'agriculteurs - tente depuis plusieurs années d'inciter les exploitants à diversifier leur production. Entre 60 et 80 ont déjà franchi le cap. "250 ha de plantes aromatiques et médicinales sont cultivées sur la région, il en faudrait 700 de plus pour répondre à demande des firmes de cosmétiques", annonce Gérard Deleuze, par ailleurs chargé de mission Plantes à parfum aromatiques et médicinales LR.
Si le besoin global concerne surtout la lavande, l'helycris et le romarin, c'est le thym qui offre la perspective la plus intéressante sur le territoire. "Il pousse naturellement dans nos garrigues et on aimerait obtenir une spécificité au niveau national. L'idéal serait de créer une palette de 20 variétés avec des thyms hybrides. C'est possible si on arrive à faire bouger la recherche", rappelle Gérard Deleuze.
Autre frein et non des moindres : la technique. Le cahier des charges exige une grande précision et un savoir-faire avéré. "Il faut commencer petit, puis élargir la production", conseille Gérard Deleuze. Enfin, le produit doit être transformé et les investissements sont importants : 30 000 € pour les plantes sèches. La Région peut proposer une aide à hauteur de 40 %.
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