Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 25.04.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1442 fois

ÉDITORIAL Mais que se passe-t-il chez Perrier ?

Vergeze musee source perrier (yp)
Photo Yannick Pons

Les mesures prises par Nestlé Waters France pour identifier et supprimer la source de pollution, n'ont pas permis d'obtenir une eau conforme aux normes bactériologiques.

Une communication de Nestlé Waters France, filiale du leader mondial de l'agroalimentaire, à nos confrères de l'AFP a jeté un sérieux trouble hier mercredi. Alors que le groupe est déjà empêtré dans une obscure filtration des eaux en bouteille, on apprend que par précaution, plusieurs lots de bouteilles issus de la source Perrier ont été détruits. La raison : des bactéries détectées "d'origine fécale" dans un de ses forages, après les fortes pluies du mois de mars dans le Gard. Le même jour, un arrêté préfectoral du 19 avril est rendu public portant suspension d'exploitation sans délai du captage d'eau minérale naturelle Romaine VIIII sur la commune d'Uchaud. Après les résultats des prélèvements effectués par les services de l'Agence régionale de santé les 14, 20 et 26 mars 2024. Sur plusieurs jours, des germes témoins ont confirmé la contamination du forage avec un risque pour la santé des consommateurs. Toujours selon l'arrêté consulté hier par notre rédaction, il est très clairement indiqué que malgré les mesures prises par l'exploitant pour identifier et supprimer la source de pollution, cela n'a pas permis d'obtenir une eau conforme aux normes bactériologiques. Le problème est complexe. Et la préfecture du Gard rappelle que ces épisodes de pluies intenses de type méditerranéens seront amenés à l'avenir à se reproduire fréquemment et probablement plus intensément. Quelles sont les solutions ? D'abord, mener des campagnes complémentaires et plus larges pour identifier précisément la source du problème. Mener des expertises aussi sur une période bien plus longue. Les services du préfet parlent de contrôles jusqu'à 12 mois. Ensuite, faire appel à un hydrologue agréé en matière d'hygiène publique avant d'imaginer toute nouvelle autorisation d'exploitation. En attendant, ces mauvaises nouvelles auront des conséquences économiques pour Perrier. Pas tout de suite, mais indéniablement dans les prochains mois si aucune solution n'est trouvée. En sus, cette marque centenaire aura bien du mal à retrouver du crédit auprès du consommateur avant longtemps. La suspicion, un mal légitime en pareille circonstance, aura des effets dévastateurs dans l'inconscient collectif. Reste que ces décisions des services de l'État sont toutefois une bonne nouvelle pour des questions de santé publique. Malgré les moyens limités et les difficultés de contrôles, il est rappelé ici que rien n'est laissé au bon vouloir des grands groupes de l'alimentaire. Probablement aussi, et c'est aussi un point positif, la pression exercée par le consommateur dans sa volonté d'une alimentation plus saine conduit à une prise en compte plus efficace du pouvoir public.

Abdel Samari

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