Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 04.09.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 271 fois

FAIT DU JOUR Rythmes scolaires : les tarifs qui changent dans votre commune

Photo d'illustration. EL/OG

Les nouveaux rythmes scolaires ont définitivement été mis en place il y a un an tout juste. Une année test durant laquelle certaines mairies ont décidé de réajuster les tarifs à la hausse pour la rentrée 2015. D'autres en revanche ont maintenu leur dispositif, rognant sur d'autres budgets pour financer la réforme.

C'est l'une des conséquences malheureuses de la réforme des rythmes scolaires. En fonction de sa taille et/ou de sa volonté politique, chaque commune gère le dispositif différemment, au détriment de certaines familles qui doivent mettent la main à la poche. Dans le Gard, c'est désormais le cas à Nîmes, Villeneuve-les-Avignon, Uzès et Beaucaire, où les temps d'activités péri-scolaires (TAP) étaient gratuits jusqu'à l'année dernière. Sans surprise, un seul argument : les baisses de dotations de l'Etat.

Dans la Rome française, la nouvelle est tombée lors du dernier conseil municipal. En juillet, Valérie Rouverand, adjointe à l’enseignement scolaire, annonce que la mairie ne peut plus, à elle seule, assumer toutes les dépenses liées à la réforme. "150 animateurs ont été recrutés pour répondre à la hausse du taux d’encadrement. Les familles doivent nous aider à prendre en charge une partie du coût d’un élève", justifiait-elle. Jean-Paul Fournier se voulant rassurant : « La tarification reste encore à la charge de la ville à 80% ». Selon les revenus, la participation des familles varie donc désormais de 43€ à 135€/an.

Même constat à Beaucaire où le maire FN Julien Sanchez avait déjà prévenu les contribuables en 2014. "L’Etat ne finançant pas l’intégralité de sa réforme, cela constitue de la part de la majorité municipale un effort considérable. La commune ne rendra ces TAP payants à partir de la deuxième année", précisait la majorité. Et la note sera plutôt salée : 108€ par an et par bambin. "C'est énorme pour un foyer de 3 ou 4 enfants. Beaucoup de parents ne pourront pas payer", avance une maman engagée contre la réforme, tandis que de nombreux élèves modestes quitteront de fait l'école à 15h45, sans solution de repli. "Si les activités étaient de qualité, ce serait différent. Mais ce n'est pas le cas. Je préfère inscrire ma fille à l'école de danse, où il y a une véritable projet avec un spectacle en fin d'année", ajoute-t-elle.

Photo d'illustration Eloïse Levesque / Objectif Gard

A Villeneuve-lez-Avignon, ville très à droite, des activités périscolaires sont en place depuis les années 90. Ces dernières vont devenir payantes à hauteur de 128,25€ par an tandis que les TAP issues de la réforme vont rester gratuites, pour l'instant. A l'inverse des communes plus modestes, ce sont les parents eux-mêmes qui ont demandé il y a quelques semaines à faire participer le contribuable pour soulager la commune à partir de l'an prochain.

Enfin, même si leur part sera moindre, 50€ par an, les habitants d'Uzès vont subir le même sort à partir de ce mois de septembre. Le maire Jean-Luc Chapon invoque des auto-financements insuffisants, les parents sont partagés. Certains comprennent tandis que d'autres fustigent les choix politiques du maire. Selon un sondage de la fédération des parents d'élèves, seuls 6 parents sur 10 continueront de mettre leur enfant en TAP si ces derniers deviennent payants.

Le Vigan et Bagnols-sur-Cèze maintiennent la gratuité

A chaque maire sa priorité. A l'inverse de ses confrères du Gard Rhodannien, le premier magistrat de Bagnols-sur-Cèze maintiendra coûte que coûte la gratuité des TAP. "On m'a reproché de ne pas avoir fait de feu d'artifice cette année. Voilà à quoi ça sert", insiste Jean-Christian Rey, qui assure refuser de faire des économies sur l'éducation. Mieux, la commune va tenter d'améliorer l'encadrement. "On est passé de 1 animateur pour 18 enfants, à 1 pour 14 cette année, grâce à plusieurs embauches de temps partiel", ajoute Emmanuelle Crépieux, adjointe à l'éducation et à la laïcité.

Emmanuelle Crépieux, adjointe à l'éducation à Bagnols, Jean-Christian Rey, maire de Bagnols et Christine Pretceille, inspectrice de l'éducation nationale. EL/OG

Au Vigan, les activités d'origami, qi gong, clarinette et contes seront également maintenues gratuitement sur le créneau 13h15-14h15. "Financièrement, on a rogné de 5 à 10 % les autres budgets de la ville pour financer les 250€ de coût par enfant. Les aides de l'Etat, à hauteur de 50€ par élève, sont pas suffisantes", précise Sylvie Arnal, adjointe à l'éducation.

Alès, le cas particulier

Enfin, à Alès, la réforme a été mise en place a minima l'an dernier et les TAP n'existent pas. Les élèves bénéficient simplement d'un accueil gratuit, et qui le restera. Pour donner le change, la municipalité met en avant les accueils péri-scolaires en place depuis 2002. Ces derniers sont payants, non-systématiques, et organisés de manière inégale dans les 25 écoles de la ville, même si "chaque établissement a au moins un projet", insiste Sandrine Costa, coordinatrice au service éducation à la mairie. Les tarifs de ces activités restent inchangés cette année : de 48 à 65 € par an en fonction du quotient familial.

Eloïse Levesque

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