NÎMES Privés de l'odorat et du goût, des handicapés réapprennent à cuisiner

Depuis trois ans l'association APSH 30 organise des ateliers pour réapprendre à cuisiner aux personnes souffrant de lésions cérébrales.
Difficile de reprendre le cours de sa vie après un accident. Un accident qui a causé des lésions cérébrales, privant ainsi la victime de différents sens comme l'odorat ou le goût. Ce handicap invisible change radicalement le quotidien. Depuis trois ans, l'association APSH 30 (Accompagnement des personnes en situation de handicap du Gard) organise des ateliers culinaires. Objectif : réapprendre aux personnes touchées par ce handicap à cuisiner tout en continuant à se faire plaisir grâce à d'autres sens.
Chaque cycle se compose de douze séances encadrées par l'ergothérapeute Gilliane Darré, et Katarzyna Boualamm, neuropsychologue. "L'objectif est d'abord d'aider nos participants à suivre une recette en repérant les aliments nécessaires et les différentes étapes pour celle-ci", expose Gilliane Darré. Ensuite, vient tout un travail sur les textures, la couleur des produits cuisinés. "Pour repérer un plat qui brûle, il y a l'odeur. Mais nous, nous mettons en place d'autres systèmes d'alerte", poursuit l'ergothérapeute.
Ce jeudi, le chef étoilé Anne Majourel du restaurant La coquerie à Sète a honoré de sa présence le dernier atelier de l'année. "Le rapport à la nourriture passe par d'autres sens comme l'imaginaire. Il y a beaucoup de livres et de films qui traduisent cela parfaitement", explique Anne Majourel, fan du dessin animé Ratatouille. Enfin, "la mise en oeuvre du repas et les émotions autour du partage fait qu'avant même de manger, on a déjà vécu tant de choses…".
Coralie Mollaret