NÎMES Après les attentats, les responsables religieux appellent à ne pas céder à la défiance

Pour la cinquième année consécutive, les représentants des cultes protestant, musulman, catholique et juif ont présenté ensemble leurs voeux pour l'année 2016.
"J'en ai les larmes aux yeux", confie sans pudeur Paul Benguigui, président de la communauté juive de Nîmes. Entouré par Driss El Moudni, président du CRCM (Conseil régional du culte musulman) et par l'évêque du Gard Robert Wattebled, les responsables des cultes ont présenté hier soir leurs voeux 2016. Serrés les uns contre les autres, l'instant est empli d'émotion. Depuis cinq ans, le CIRN (Comité inter-religieux nîmois) se réunit chaque début d'année. Après le quartier du Mas de Mingue en 2015, l'association s'est déplacée dans le gymnase Jean Rostand. Une démonstration de fraternité qui vise à donner l'exemple à leurs fidèles mais également et plus largement à la société.
Après les attentats perpétrés par le fanatisme religieux, le message est clair : "ne pas céder à la défiance et à la méfiance vis-à-vis de l'autre". Une attitude empêchant tout simplement de "construire une société". De même que la vengeance est décrite comme un "cercle infernal" dont s'éloigne le CIRN : "chaque fois que des hommes se lèvent pour la paix, d'autres font l'apologie de la guerre (…) Nous devons être des éclaireurs, un autre regard est possible".
La jeunesse au coeur de leur action
Cet "autre" monde passe par l'éducation et la jeunesse. "C'est tout petit que la tolérance et le respect s'apprennent", martèle Paul Benguigui. L'année dernière, le CIRN est allé à la rencontre des collégiens de Valsainte et à participer à la quinzaine républicaine du lycée Albert Camus. Désireux d'inventer "une nouvelle façon de faire se rencontrer les cultures dans la symphonie", les responsables ont clôturé leurs voeux en récitant une prière composée, ensemble, suite aux attentats du 13 novembre.
Coralie Mollaret