Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 28.01.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 207 fois

NÎMES Auschwitz, sa libération et la lutte pour ne rien oublier

Auschwitz (Photo Archives Anthony Maurin : ObjectifGard)

Le 27 janvier est la date choisie pour la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité. Cette date est aussi celle de la libération du camp nazi d'Auschwitz. Une conférence était organisée à cette occasion à l'Auditorium du Conseil Départemental.

En ces périodes de troubles, de divisions et de malheurs, ne pas oublier les enseignements de l'Histoire est une chose indispensable à la survie des libertés que nous chérissons tous. Racisme ou antisémitisme, le doute ne se pose pas, ces valeurs n'ont rien à faire dans le pays des Droits de l'Homme.

Auschwitz (Photo Archives Anthony Maurin : ObjectifGard)

Après un mot émouvant, en ouverture de la manifestation, concernant le décès d'Isaac Bornstein plus connu sous le raccourci "Isi Borne" qui était le dernier témoin juif du Gard de la Shoah, la parole se libérait et les mots (maux) revenaient.

"Il y a un an, nous étions encore dans les hommages à Charlie Hebdo et nous n'imaginions pas la suite... La société, la démocratie et les valeurs de la République, tout comme la liberté sont visées. Face à cela, il faut plus de tolérance et de justice. Il faut réfléchir sur les valeurs fondatrices de l'Humanité moderne. Notre mémoire est notre sang mais l'histoire offre plusieurs modèles face à ces atrocités" évoque le Président du Collectif Histoire et Mémoire dans le Gard.

Le terme de génocide ou celui de crime contre l'Humanité sont quelque peu galvaudés, employés trop souvent pour désigner d'autres horreurs. Ces mots sont entrés dans le langage courant mais il faut savoir les replacer dans un certain contexte historique et législatif. Ils sont à la base des valeurs communes de l'Europe du 21ème siècle.

"La transmission de l'Histoire et de la mémoire constitue un socle à l'avenir mais se souvenir, c'est aussi s'engager. Renoncer c'est reconnaître que ces morts sont morts pour rien. Il faut être fidèle à l'esprit de la Révolution, à celui de Voltaire et des Lumières" ajoute le président de l'association qui est parvenue à faire traduire et à vendre le livre illustré d'Ella Liebermann-Shiber, une artiste rescapée du camp d'Auschwitz.

Auschwitz (Photo Archives Anthony Maurin : ObjectifGard)

Les ministres européens de l'éducation ont adopté, le 18 octobre 2002, la déclaration qui institue une journée de mémoire de l'Holocauste et de prévention des crimes contre l'humanité. La date a été laissée libre de choix à chaque pays mais la France et l'Allemagne ont choisi le 27 janvier.

Pour Francine Cabane, "il existe une différence entre Histoire et Mémoire. La Mémoire, c'est le souvenir, l'émotion, on est dans l'intime et la notion d'oubli n'est jamais loin. L'Histoire, c'est l'objectivité, la distance, c'est factuel mais cette notion se base souvent sur la mémoire. Si le devoir d'histoire existe, existe-t-il un devoir de mémoire? Oui". Et la prof d'histoire de reprendre "les citoyens ont leur mot à dire sur le devoir de mémoire, il faut en parler car qui peut échapper à la hantise de voir l'Homme reproduire ce genre d'acte? Le travail de mémoire est indispensable car il donne de la force".

Auschwitz (Photo Archives Anthony Maurin : ObjectifGard)

Pour Isabelle Fardoux-Jouve, Conseillère départementale et représentante de Denis Bouad pour l'occasion, "le 27 janvier est une journée de réflexion et de travail. De Sarajevo à Sarajevo, le 20ème siècle s'est ouvert et refermé sur des crimes. Aujourd'hui, les attentats touchent le monde dans sa globalité et la France en particulier. En cette période difficile, il faut savoir se tourner vers l'Histoire car les derniers témoins disparaissent les uns après les autres mais nous avons des atouts et de l'espoir!"

Pour la première sortie officielle avec discours du nouveau Directeur de cabinet de Didier Lauga le Préfet du Gard, lui aussi récemment nommé dans le département, Carl Accettone, 26 ans, rappelait, "qu'un million de personnes furent déshumanisées puis exterminées à Auschwitz, le plus grand camp nazi. Le Gard est une terre de résistance et de liberté et il existe un élan collectif pour ne pas oublier ces atrocités".

Anthony Maurin

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