Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 02.02.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 231 fois

GARD PS : un militant veut "connaître le fin mot de l’histoire" sur l’affaire Bouvet

Photo : Coralie Mollaret / Objectifgard

L’affaire de détournement de fonds à la fédération gardoise du PS pourrait bien rebondir prochainement suite à l’action d’un militant socialiste membre du bureau fédéral, le Bagnolais Nabil Kadri.

La comptable de la fédération Nathalie Bouvet a été condamnée à deux ans de prison dont un avec sursis pour avoir détourné en tout 377 838 euros entre 2007 et 2012 au préjudice de la fédération.

La « faillite » du contrôle

Sauf que dans le jugement, daté du 25 avril 2014, la cour d’appel de Nîmes estime « que plusieurs organes de contrôle de son activité professionnelle ont failli », citant l’expert comptable, le banquier de Nathalie Bouvet, qui ne s’est pas alarmé de voir défiler de grosses sommes sur le compte de sa cliente qui touchait officiellement 1 305 euros par mois, et les organes institutionnels de la fédération du Gard du PS, « surtout à partir de 2011 date à laquelle la prévenue, installée dans sa pratique délictuelle et sûre de ne pas être inquiétée en l’absence de tout contrôle, s’affranchit même des opérations de faux en écriture qui pouvaient lui permettre de franchir un premier examen par des camarades investis de cette mission (trésorier, premier fédéral) ».

Nathalie Bouvet, la comptable de la fédération du PS, a été condamnée à deux ans de prison dont un avec sursis pour avoir détourné 377.000€. Photo T.D.

Le juge note que « à partir de l’année 2011, quiconque au sein de la fédération se serait penché a minima sur l’activité de Mme Nathalie Bouvet se serait aperçu de la nature frauduleuse de ses agissements, puisqu’elle utilisait ni plus ni moins le chéquier de la fédération. » Du coup, la cour d’appel a condamné Nathalie Bouvet, outre la peine de prison ferme, à rembourser au PS « seulement » 188 610 euros, du fait de « l’indigence des contrôles internes à partir de 2011. »

Alors pour Nabil Kadri, qui suit ce que dit le jugement, Nathalie Bouvet n’est pas la seule responsable : « il y a une triple responsabilité : le banquier, le trésorier et le premier fédéral de l’époque », qui n’était autre que Fabrice Verdier jusqu'à 2010 (suivi par Alain Taissère), élu député en 2012 avec comme suppléante… Nathalie Bouvet. Dans une interview publiée dans nos colonnes en septembre dernier, Fabrice Verdier avait expliqué que « mon boulot c'était de faire de la politique, pas de gérer les finances » avant de lancer « j'en veux à certaines personnes qui savaient et n'ont rien dit… »

Bouvet - Kerviel, même combat ?

Aujourd’hui, Nabil Kadri, qui se sent « floué en tant que militant » veut « connaître le fin mot de l’histoire. » Il a donc décidé de porter plainte sur la base de l’arrêt Kerviel du 19 mars 2014 qui stipule que « lorsque plusieurs fautes ont concouru à la production du dommage, la responsabilité des acteurs se trouve engagée dans une mesure dont l’appréciation appartient sereinement au juge du fond. » En clair, que Jérôme Kerviel n’avait pu monter sa fraude que suite à la défaillance des systèmes de contrôle de la banque. « Je demande donc l’extension de la responsabilité », lance le militant, qui « porte plainte pour faire appliquer le premier jugement. » Et pour lui, « il n’est pas normal qu’on ne cherche pas qui d’autre a bénéficié de ces détournements. »

Nabil Kadri précise également qu’il va envoyer « une charte à tous les militants actuels et passés pour souscrire à mon action. Je vais aussi l’envoyer à Jean Denat (le premier fédéral, ndlr) pour qu’il se positionne clairement. » Contacté, Jean Denat nous a simplement répondu « on verra quand les instances seront sollicitées. »

En attendant, Nabil Kadri prévient, il a « un dossier en béton armé » et compte « aller jusqu’au bout. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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