Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 03.03.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 158 fois

GARD La laïcité en débat au Parti Socialiste

Lundi soir au siège de la fédération PS du Gard. Photo : Coralie Mollaret.

La section PS Nîmes République* a organisé au siège de la fédération un débat sur « la laïcité », en présence du rapporteur de l’Observatoire éponyme, Nicolas Cadène.

Des conflits sur la laïcité, "il y en a toujours eu", assure Nicolas Cadène. Le rapporteur de l'Observatoire de la laïcité sait de quoi il parle. Il y a quelques semaines, ce dernier a suscité la polémique avec un tweet virulent à l'endroit d’Élisabeth Badinter. Sur France Inter, la philosophe, figure d’une laïcité combative, critiquait vertement une gauche qu’elle juge trop conciliante. « C’est terrible de voir les socialistes se battre entre eux pour l’interprétation de la laïcité », s'offusque un militant nîmois. Si pour certains la réaction de Nicolas Cadène fut maladroite, elle aura eu le mérite d’impulser le débat dans le Gard.

À la manoeuvre, le jeune secrétaire de la section PS Nîmes République, Ahmed Laraaj : « après cette polémique, nous avons voulu éclaircir les choses et revenir aux fondamentaux du principe de laïcité ». Élisabeth Badinter et Nicolas Cadène sont toutefois d’accord sur un point : « le FN manipule le concept de laïcité ». Et la gauche n'est pas étrangère à ce constat : « pensant peut-être la laïcité comme une évidence, le PS a laissé filer le débat ». Au passage, le socialiste tacle les « positions anti-laïques » de Marion Maréchal Le Pen, rappelant que « pendant les Régionales, elle estimait qu’une union religieuse pouvait se substituer à une union civile ».

Qu'est-ce que la laïcité ?

Devant les militants socialistes, le Nîmois tient à rappeler la définition de la laïcité qui garantit « aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions ». Ce principe puise notamment ses fondements dans la loi de 1905, dite « loi de la Séparation de l’Église et de l’État ». « Elle n'est ni anti-cléricale, ni anti-religions mais qui permet de fixer un cadre commun à tous, croyants ou non », insiste le socialiste.

Au quotidien cette liberté se vit à des degrés différents, selon l’espace dans lequel le citoyen se trouve : chez soi (espace total de liberté) ou dans la rue (la liberté est garantie dans la limite de l’ordre public). Depuis 1905, la situation cultuelle de la France a changé. Le voile musulman s’est substitué à la soutane et autre voile chrétien, obsessions de l’époque. Dans l’assistance, plusieurs questions portent sur la religion musulmane.

- « J’étais à la clinique Kennedy et j’ai vu un homme refuser qu’un médecin examine sa femme sur le point d’accoucher parce que c’était un homme (...) Il a fallu qu'une sage-femme viennent l'examiner », s’indigne un militant. 

- « Il faut être ferme, dire non et rappeler les règles », répond Nicolas Cadène, « on ne choisit pas son médecin. D’ailleurs, sur le sujet des transfusions sanguines, il y a une jurisprudence. En situation d’urgence, le médecin ne sera pas poursuivi s'il transfuse son patient ».

Certains comportements traduisent parfois un repli communautaire. Pour Nicolas Cadène, celui-ci peut s’expliquer par « l’absence de mixité sociale et scolaire dans certains quartiers » corollaire du sentiment « de rejet par une partie de la société ». Et d’en référer à Jaurès : « La République doit être laïque et sociale, elle restera laïque si elle sait rester sociale ». Avec des références pareilles, nul doute que la gauche finira par trouver un terrain d’entente…

Coralie Mollaret

* À Nîmes, les sections PS sont découpées suivant les quatre cantons.

Lire aussiGARD Le Big Bang des sections du Parti Socialiste

FAIT DU JOUR Le Parti Socialiste à « L’heure de vérité »

FAIT DU JOUR Nicolas Cadène : un espoir pour le Parti Socialiste du Gard

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio