Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 23.03.2016 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 467 fois

RING POLITIQUE Amal Couvreur : "Je ne ferai qu'un seul mandat au Département"

Amal Couvreur, vice-président au Département, en charge de la politique de la ville et de la jeunesse. Photo : Coralie Mollaret.

Ce mois-ci, Objectif Gard vous propose une interview complète d'Amal Couvreur*, vice-présidente du Département en charge de la politique de la ville et de la jeunesse. Toute la journée, l'élue (sans étiquette) répond aux questions de la rédaction : personnalité et politique (7h) ; politique de la ville (11h) et quiz sur Nîmes (15h). Restez connectés !

Objectif Gard  : Alors, on dit merci à Hollande ?

Amal Couvreur, étonnée, garde le silence.

S'il n'avait pas changé le mode de scrutin des Départementales (binôme partiaire), vous ne seriez certainement pas là…

Ah ! Oui, je veux le remercier ! Il aura fallu une loi pour que les choses évoluent. Le pouvoir donné aux femmes est en lien avec celui donné aux autres : aux citoyens, aux jeunes… Sans ce texte, on aurait des hommes, des hommes et encore des hommes !

Capture d’écran 2016-03-22 à 14.49.29À qui devez-vous votre début de carrière ?

À mon engagement associatif que j'ai depuis de nombreuses années, aux personnes SDF que j'ai accompagnées pendant des années, et aux centaines d'associations et d'habitants que j'ai rencontrés… On est venu me chercher : je n'avais aucune légitimé de parti, j'avais une légitimé de terrain.

Qui est venu vous chercher ?

Il y a eu d'abord, la députée PS Françoise Dumas pour les Municipales. Puis, Jean Denat et Christian Bastid pour les Départementales. Il y a un an, j'étais à une période de ma trajectoire professionnelle où je me suis dit que si je n'y allais pas, c'était la politique qui viendrait à moi. C'est bien de râler, mais il y a un moment où il faut agir.

Vous n'êtes pas encarté, pourquoi ?

C'est pas une logique de parti, c'est une logique d'individus et de rencontre. Aujourd'hui, je m'envisage pas de m'encarter car je crois que cela me laisse une grande liberté de paroles et d'actions. Et puis je n'ai pas d'autres ambitions politiques.

Votre premier mandat au Département sera t'il le dernier ?

Oui. Je ne ferai qu'un seul mandat au Département, puisque je suis contre le cumul. À mon petit niveau, un mandat est quelque chose de lourd. On doit passer le relais… un mandat c'est pas un travail, les gens m'ont fait confiance, comptent sur moi, croient en moi. Ils se sont engagés pour moi pour une durée limitée. Dans 5 ans, je vous fais confiance pour me rappeler cet engagement de ne pas aller plus loin !

Quel regard portez-vous sur le président du Département, Denis Bouad, ou Christian Bastid, votre binôme, qui sont élus depuis des décennies ?

On a un avis différent, mais je respecte leurs choix. Je ne suis pas une professionnelle de la politique. Il faut travailler en France sur le statut des élus, que l'on détaille de manière précise le nombre de mandats, quel mandat, ... La loi sur le cumul des mandats en 2017 doit aller plus loin. Nul d'entre nous n'est indispensable.

Dans le fond, qu'est-ce qui vous dérange ?

Quand on est élu depuis longtemps, on prend des habitudes… On fonctionne pour préparer les prochaines échéances même si vous vous l'interdisez.

Vous êtes contre le cumul... Mais cela ne vous empêchera pas, par la suite, de vous présenter dans une autre collectivité ?

C'est vrai. Mais très franchement, je ne sais pas.

Nîmes, par exemple : souhaitez-vous participer à la reconquête de la gauche ?  

Le challenge de 2020, c'est l'union de la gauche. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l'union de la gauche dès le premier tour. Ces divisions, pour moi, c'est une douleur. Que ce soient les communistes ou les socialistes, il y a des valeurs partagées. Si les uns et les autres faisaient fi de leurs désaccords sur la politique nationale, on aurait une gauche forte à Nîmes. Ce n'est pas un jugement de valeur, c'est un regard extérieur en dehors des partis.

Photo : CM.

Enfin, un an après votre élection, comment interprétez-vous votre victoire ?

Ce n'est pas une victoire, c'est une élection. Je pense que les gens m'ont fait confiance pour porter leurs voix. L'une des promesses que j'ai faite, c'est de tenir des permanences. Malgré mon agenda surchargé, je l'ai fait :  23 permanences pendant lesquelles j'ai reçu 179 personnes jusqu'à février et 108 associations. Quand je me suis engagée, ce n'était pas avec l'envie de tout changer, je voulais plus de justice sociale. Au Département, j'ai voulu la délégation de la politique de la ville, car c'est la compétence que je connais le mieux…

On vous sent sincère, est-ce que vous pensez avoir fait des déçus ?

Pendant la campagne on a beaucoup travaillé, rencontré beaucoup de gens et je pense que les habitants de ce canton ont décidé de nous faire confiance car je crois que je leur ai donné l'espoir et l'idée que j'allais me battre pour eux. Les gens viennent me voir, les jeunes et les moins jeunes, car ils ont besoin d'opportunité, de réseaux. Est-ce que j'ai fait des déçus ? Je n'en sais rien, j'espère que non.

*Amal Couvreur est élu sur le canton de Nîmes 2 avec le communiste Christian Bastid. 

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret.

Coralie Mollaret

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