FAIT DU SOIR La grève et la colère à l’EHPAD de Sommières

La manifestation s’est déroulée dans les rues de Sommières.
- Photo : Norman Jardin.Depuis trois semaines, les agents et les soignants de l’EHPAD La Coustourelle sont en grève. Ils dénoncent des conditions de travail indignes et une direction absente. Ce lundi, ils ont manifesté devant l’Hôtel de Ville de Sommières dans l’espoir d’être entendus et de pouvoir reprendre le travail dans des conditions décentes.
Cela fait 19 jours que le personnel de l’EHPAD de Sommières est en grève. Trois semaines que les soignants crient leur colère et leur exaspération face à la situation dans « La Coustourelle ». Ce lundi, ils étaient une vingtaine à manifester et cette fois, ils sont allés jusqu’à l’hôtel de ville. Le but était d’alerter « En lutte pour la dignité et la justice à l’EPAI (NDLR Établissement d’accueil pour personnes accueil intercommunal) Sommières/Calvisson » . Une partie des agents et des soignants a battu le bavé au cri de « Soignants en colère, des moyens pour nos ainés ! » et avec en tête de cortège une banderole sur laquelle était écrit « Ils souffrent…on soigne, elles fuient ».
« Il y a seulement deux soignants pour 80 résidents »
Cette dernière visait l’équipe dirigeante de l’EHPAD Sommièrois « « Dans l’EHPAD La Coustourelle, il n’y a plus de direction puisqu’elle s’est mise en arrêt maladie » souligne Edouard Gloavec. Le co-secrétaire du syndicat SUD santé sociaux Gard-Lozère estime que la direction de « La Coustourelle » n’est pas en règle avec la législation : « Il y a des problèmes de sous-effectif avec seulement deux soignants pour 80 résidents. Beaucoup d’agents travaillent sous des contrats CDD alors qu’ils devraient être titularisés. Enfin, en termes de salaire, la législation n’est pas respectée par la direction puisque les avancements n’ont pas été mis en place depuis plusieurs années ».
« Il fait parfois 30 degrés dans les chambres. C’est terrible pour les soignants et les résidents »
Si les manifestants ne sont pas nombreux, ils bénéficient du soutien de nombreux automobilistes qui klaxonnent amicalement à leur passage. Fumigènes mauves et drapeaux syndicaux en mains, les soignants s’installent devant la mairie. Pour Magali Celerault, aide-soignante dans l’EHPAD de Sommières, les conditions de travail sont inacceptables : « Afin de pallier le manque d’effectif, on nous demande de réveiller les résidents pour faire leur toilette à 5h du matin. Nous manquons de draps, de couverts et on est obligé d’amener des verres de chez nous pour les résidents. Le système D, ça va cinq minutes et puis il fait parfois 30 degrés dans les chambres. C’est terrible pour les soignants et les résidents ».
Cela fait trois semaines que la grève est enclenchée et elle n’est pas prête de s’arrêter, selon Edouard Gloanec « On est prêt à aller jusqu’à la sortie de crise la plus rapide. Depuis le mois de mai, nous tentons de contacter la direction qui n’a pas réagi et malgré notre rencontre avec l’ARS, nous n’avons pas de mesure concrète, mais on reste déterminé ». À suivre…