DOMESSARGUES Visite des chantiers de sécurisation des eaux potables de la Gardonnenque

Nouveau forage à Boucoiran
- Sacha VirgaAvec un nouveau forage et de nouvelles installations, la SIAEP Domessargues Saint-Théodorit prépare l'avenir et fait de la question de l'eau une priorité pour ses habitants.
En 1939, sept communes (Aigremont, Cannes-et-Clairan, Domessargues, Mauressargues, Savignargues, Saint-Bénézet et Saint-Théodorit) s'associent et créent le SIAEP de Domessargues Saint-Théodorit. Ce service de distribution de l'eau potable permet de créer des connexions sécurisées entre les villages et s'est développé au fur et à mesure des décennies pour répondre à des demandes toujours plus croissantes de la population, qui s'est élargie. Il agit aussi pour préserver l'état du Gardon et un niveau d'étilage suffisant en période sèche.
En 2025, il compte 2555 abonnés soit une population desservie de 5700 habitants. Le dispositif sera certainement voué à s'agrandir. La gestion de la ressource en eau est entouré d'un cadre très rigoureux à respecter. Le SDAGE Rhône Méditerranée Corse prévoit la mis en place d'un Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) dans l'objectif de tendre vers un retour à l'équilibre sur les territoires en tension.
Depuis le début des années 2000, le Conseil général (ex-conseil départemental) du Gard, en collaboration avec le Syndicat des eaux de Domessargues Saint-Théodorit, a lancé des études de prospection de la ressource, notamment dans les nappes karstiques. Sur le site de la Plaine à Boucoiran, une série d'études d'une vingtaine d'années s'est déroulée. En 2005, une première recherche en eau sur le terrain, un forage de reconnaissance, a été effectuée. Elle a fini par déboucher sur un premier forage d'exploitation, avec plus de précaution pour protéger la source.
Très vite, le lieu a été considéré propice à une exploitation importante en raison de sa quantité d'eau. Les essais de pompage ont permis de valider la quantité et la qualité de cette ressource. Cette année, à proximité, un deuxième forage d'exploitation a été lancé, pour répondre aux besoins futurs, sur un volume autorisé de 120 m3 par heure. "Elle pourrait obtenir le titre d'eau minérale naturelle", plaisante Bernard Clément, maire de Domessargues. Un réservoir alimenté en partie par les eaux du Gardon, en perte et en partie par les flus en provenance du ludien amont.
Des travaux très importants
En complément de ce nouveau forage à Boucoiran, s'accompagnent un nouveau réseau hydraulique de huit kilomètres en fonte, entre Boucoiran et Saint-Bénézet, entre Maruéjols-les-Gardon et Saint-Bénézet en abandonnant la station actuelle et entre Maruéjols-les-Gardon et Cassagnoles. Le puits de la dernière commune citée sera supprimé, modifiant l'alimentation des réservoirs en conservant seulement le réservoir de tête. La chambre de vannes à Saint-Bénézet sera entièrement rénovée, un poste de traitement de l'eau par chloration sera créé. Enfin, un dispositif de contrôle permanent de la turbidite et de la chloration sera mis en place. Un investissement très lourd d'un montant de 3 450 938 euros est évoqué.
Ces installations apportent avec elles leur lot de difficultés techniques : traversée du canal de Boucoiran, franchissement du pont de Ners et de la 2x2 voies, mais aussi de la ligne du chemin de fer avec l'accord de la SNCF, sans oublier les terrassements en zones difficiles. C'est peut-être le projet le plus difficile et le plus coûteux du maire Bernard Clément, mais qui en vaudra la chandelle.