ÉCONOMIE Vincent Bastide, PDG du Groupe Bastide Médical : "Je n'aime pas l'échec"

Vincent Bastide devant le siège social du Groupe Bastide Médical
- Photo ASStratégie du groupe Bastide Médical, investissement au sein du Nîmes Olympique, deuxième édition du tournoi de tennis Bastide Médical UTS Nîmes : Vincent Bastide s'exprime sur tous les sujets.
Vincent Bastide organisait ce lundi matin, une conférence de presse pour faire le point sur la stratégie de son groupe Bastide Médical au cœur de l’année 2025. L’occasion aussi d’évoquer l’actualité sportive locale avec la situation du Nîmes Olympique et la seconde édition du tournoi de tennis dans les arènes, Bastide Médical UTS Nîmes. Verbatim.
La nouvelle stratégie du groupe Bastide Médical en 2025 : « Le groupe a fait de nombreuses acquisitions ces dernières années. Avec la volonté d'élargir le spectre de nos métiers en intégrant de nouvelles activités et aussi en s’élargissant géographiquement. Des implantations internationales entre 2015 et 2020 comme sur les territoires européens de la Belgique, la Suisse, l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas ou encore le Canada. Une époque de croissance assez riche. Depuis, le contexte économique a produit une évolution des taux d'intérêt, post-sortie de covid. De ce fait, le groupe avait embarqué beaucoup de dettes, jusqu'à 385 millions d'euros. Évidemment, le poids de cette dette a commencé à devenir une sorte de fardeau financier, sans impacter nos obligations que nous avons assumées pleinement. J’ai donc essayé d'entreprendre des démarches d'arbitrage stratégique, à travers un certain nombre de sessions, de manière progressive, et qui se sont intensifiées ces dernières semaines. La dernière en date étant ce matin pour l'Angleterre. Sur l’activité de l'oxygénothérapie. Nous sommes arrivés à maturité sur ce marché. Au maximum des parts de marché. Malgré la rentabilité très satisfaisante, elle offrait peu de croissance organique. Il se trouve que nous avons eu une offre d'un industriel italien qui nous a fait une proposition de rachat que l’on a jugée très pertinente, puisqu'elle était deux fois supérieure au montant d'acquisition. Pour autant, nous ne quittons pas l'Angleterre, parce que nous avons toujours une filière spécialisée dans la vente à distance de produits destinés aux personnes qui souffrent d'apnée du sommeil. »
L’ambition de Vincent Bastide : « On reste toujours au-dessus du seuil, pour moi, psychologique, fatidique de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec une croissance organique de 7 à 8% chaque année. Désormais, nous allons pouvoir faire de la croissance externe de nouveau. Deux cibles : la France et les pays de l'Est. Cela me fait plaisir de pouvoir repasser maintenant en mode conquête, après avoir cédé un certain nombre d'entités. L'objectif pour nous est de rechercher des synergies avec toutes les cibles potentielles. »
Les risques financiers liés au budget 2026 de l’État : « Le groupe est impacté par les décisions du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale, NDLR). Depuis sa naissance. Le seul moyen pour l’État de faire de l'économie, c'est de comprimer les dépenses tarifaires et donc de baisser notre panier moyen. Donc, on s'est toujours adapté à ces circonstances-là. Et d'ailleurs, on n'y déroge pas cette année, puisqu’on subit une baisse sur l’apnée du sommeil de 5% depuis avril dernier. Il y aura probablement aussi une baisse de remboursement sur l'allocation des fauteuils roulants pour les personnes à mobilité réduite à compter du mois de décembre. Est-ce qu'il faut qu'on soit, nous, centrés et obsédés uniquement par l'idée de la prise en charge et de la gratuité systématique dans la santé ? Non, je pense qu'il faut à terme qu'on essaie d'ouvrir un peu le spectre. On en fait déjà sur une partie de nos métiers en France, quand on vend des produits d'hygiène. Il n'y a pas de financement par l'assurance maladie. Cette culture intellectuelle de développer des activités non conventionnées, pour éviter un degré de dépendance trop lourd sur les activités financées par l'État, est donc primordiale. Toutefois, je ne pense pas que, malgré ce contexte budgétaire majeur, il y a une volonté, d'aller chercher une économie absolue sur le niveau de pathologie et de dépendance qui touche les patients dont on s'occupe. »
L’investissement du groupe Bastide Médical au sein du Nîmes Olympique : « Il n'y a pas de sujet. On restera partenaire... Étant fidèle de nature, je pense qu'il y a un attachement au territoire, un attachement au club qui est une marque à laquelle les Nîmois sont profondément investis. Je respecte ça et je veux accompagner cette logique. Après, est-ce que je m'implique personnellement ? Car mon groupe ne peut pas devenir actionnaire du Nîmes Olympique. S'il devait y avoir une implication capitalistique dans le club, ce serait moi, à titre personnel. Est-ce que ça m'intéresse spontanément ? Non. Parce que je n'ai pas d'affinité particulière pour ce sport. Et qu'en plus, je préfère rester à l'écart de ce type d'investissement parce que je vois d'expérience que ce sont quand même parfois des nids à surprise, pour ne pas dire autre chose. Maintenant, par solidarité, par envie de soutenir et d'aider, oui, pourquoi pas. Mais, comme je n'ai pas particulièrement à ce stade-là de connaissances précises de ce sport, je ne peux le faire qu'en m'adossant et en m'appuyant sur des gens qui maitrisent le sujet. Pour être sûr de réussir. Moi, je n'aime pas l'échec. Donc à le faire, je veux le faire, mais en étant dans le succès. Ce que je crois comprendre, c'est qu'aujourd'hui, vis-à-vis de la DNCG, ils ont besoin d'avoir des investisseurs qui peuvent rassurer. Si mon nom peut contribuer modestement à rassurer la DNCG, moi, je ne suis pas réfractaire à l'idée. »
La seconde édition du tournoi de tennis Bastide Médical UTS Nîmes : « C’est plutôt bien engagé. L'UTS est partant. La Ville de Nîmes aussi. Nous, on est en train de peaufiner notre budget. On aimerait en tout cas faire mieux que la fois d'avant. On veut des éléments de spectacle en plus. On a déjà des pistes sur l'artiste qui va venir. Avec une représentation plutôt le samedi. Le jour où on a la jauge pleine intégralement. D'autant que là, on pourrait peut-être faire monter la jauge à 13 000 personnes et non pas 12 500 et ainsi, gagner 500 places. Enfin, au niveau du plateau des joueurs, on va essayer de faire mieux. Casper Ruud est dans les tuyaux par exemple. Le début du tournoi pourrait se dérouler le 6 avril, durant le week-end de Pâques. Réponse définitive fin juillet. C’est donc imminent. »