Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 13.04.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 499 fois

NÎMES Au Vulcain, un lien social se forge malgré les travaux

Hasnae et Colette, le lien se crée, l'aide et l'entraide sont de mise au Vulcain (Photo Anthony Maurin)

Le Vulcain a 51 ans et connaît quelques travaux (Photo Anthony Maurin)

Le Vulcain, un immeuble de 10 étages situé au Chemin-Bas d'Avignon et géré par Un toit pour tous connaît actuellement des travaux de changement d'ascenseurs. Pour que les riverains n'aient pas à monter leurs courses à pied, une jeune fille crée du lien social et fait travailler ses jambes pour les personnes les plus touchées.

"Actuellement est en cours une grande opération qui vise à changer les ascenseurs de l'immeuble. Notre démarche va dans le sens d'une aide aux personnes qui y vivent et qui ne peuvent pas trop se déplacer ou porter leurs courses sur plusieurs étages. Pour cela, Hasnae est présente dans le hall d'entrée et prend en charge les riverains qui le désirent. Tout est gratuit pour eux, c'est simplement un service! Cette aide au portage des courses donne une touche sociale, moins mercantile que d'habitude car Hasnae est du quartier" évoque Guillaume Tardieu, d'Un toit pour tous.

Pour Bernardo Pereira qui travaille au quotidien dans les quartiers afin d'y réaliser des missions sur-mesures, "on utilise les forces en présences grâce aux chantiers éducatif ou d'insertion. Au lieu d'une simple prestation, on essaie d'aller plus loin. En plus, ça fait un peu de travail, c'est bien pour le CV et ça rassure les personnes âgées".

Et Hasnae de reprendre, "oui, parfois, on me porte même le café! Les gens sont adorables avec moi. Ils ont besoin d'un lien relationnel, de contact et qu'on s'occupe un peu d'eux et de leur cadre de vie". C'est le cas depuis le début du mois de mars et cela se poursuivra jusqu'au mois de septembre, avec peut-être quelques heures en plus pour la jeune fille ou un contrat supplémentaire si les demandes deviennent plus nombreuses.

Car pour contacter Hasnae, pas besoin d'aller bien loin... La jeune fille habite l'immeuble d'en face et se positionne, les mardis et vendredis dans le hall de l'immeuble en chantier sur un tabouret gentiment prêté par Colette, une locataire qui lui fait souvent le café! Dans cet immeuble, 40% des habitants ont plus de 60 ans et 20% ont plus de 70 ans, autant dire que sur les 133 logements, de nombreuses personnes sont concernées par ce contrat bienveillant.

Depuis mars et jusqu'en septembre, les ascenseurs seront changés (Photo Anthony Maurin)

"J'ai remarqué que les gens n'osaient pas trop me demander alors je reste au pied de l'immeuble pour qu'ils comprennent que je suis là pour ça! Je peux m'occuper de 5 personnes par jour donc c'est très bien" avoue Hasnae. "Il y a 6 ascenseurs et les travaux durent entre 6 et 7 semaines par ascenseur... Il y a 20 ans, nous n'aurions certainement pas fait cette opération" brosse Guillaume Tardieu qui affirme qu'Un toit pour tous, pour la première fois de son histoire, n'a procédé à aucune augmentation pour ses loyers.

Même si les personnes les moins mobiles sont déjà parties dans leur famille ou au sein d'une maison de repos, quelques unes persistent et souhaitent demeurer chez elles. Pour cela, à raison de 2 jours par semaine pendant 4h entre 9h et 13h, Hasnae fait le job. Le mardi, jour du marché et le vendredi pour bien se préparer au week-end.

Des ascenseurs neufs, le gain d'une place, d'un miroir, il n'en fallait pas tant pour amuser les habitants, dont la fameuse Colette... "J'ai 80 ans et cela fait plus de 11 ans que je suis ici! Hasnae est très affectueuse, je lui descends le café ou le chocolat de temps en temps car il ne fait pas chaud et c'est humide ici... Elle a du courage!".

L'association ADPS, qui gère des jeunes en difficultés sociales, s'est occupée de ce contrat. Pour Mylène Marion, "nous sommes depuis 40 ans dans le quartier et nous nous occupons des jeunes entre 12 et 25 ans pour des actions collectives ou un suivi individuel au Chemin-Bas d'Avignon et au Mas de Mingue". 300 jeunes étaient concernés en 2015 mais la structure connaît des difficultés suites à la suppression d'une aide émanant du Conseil départemental. "Nous perdons 3 CDI et 1 CDD... Nous sommes à présents 7 éducateurs spécialisés dont un technique et un apprenti. Rien n'est facile mais nous continuons!".

Une belle démarche soutenue par le quartiers et les habitants de l'immeuble.

Anthony Maurin

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