GARD Exécution filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, corps calciné : le point sur l'enquête

Photo illustration. B.DLC
Le corps d'un jeune homme a été découvert mardi soir, 15 juillet, sur la commune de Saint-Bénézet.
Des promeneurs ont fait la macabre découverte dans un endroit isolé entre la garrigue et un champ sur la commune de Saint-Bénézet. La piste criminelle a immédiatement été privilégiée. Il faut dire que le corps était calciné et que des douilles ont été retrouvées sur place par les techniciens en investigation criminelle des militaires. Les gendarmes d'abord saisis du dossier ont laissé l'enquête ce mercredi matin aux services de la DCOS du Gard et de l'Hérault, la division de la criminalité organisée spécialisée de la Police Nationale. Un service gardois qui s'occupe en particulier des nombreuses fusillades qui surviennent à Nîmes dans la cadre de la guerre autour du trafic de stupéfiants. Ces deux dernières semaines, les armes ont parlé à cinq reprises dans la capitale gardoise avec deux morts et des blessés.
Si au départ de la macabre découverte d'hier soir, toutes les pistes étaient possibles, ce mercredi la thèse d'un règlement de comptes lié à la drogue est sur toutes les lèvres. Car la victime partiellement calcinée a été identifiée ce mercredi matin, il s'agit d'un garçon de 19 ans.
Si le parquet d'Alès était compétent hier, celui de Nîmes gère maintenant le dossier dans le cadre d'une affaire criminelle, et le lien avec les épisodes de tirs nîmois de ces derniers jours à Nîmes est probable... "S’agissant de faits pouvant être en lien avec une succession de faits de nature criminelle survenus ces dernières semaines dans les quartiers nîmois de Pissevin, Valdegour, Némausus-Jonquilles et Mas de Mingue dans un contexte de rivalité ultra-violente entre groupes criminels locaux". "Une enquête de flagrance est ouverte pour meurtre en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime", souligne dans un communiqué la procureure de Nîmes, Cécile Gensac. Parmi les actes en cours, une autopsie sera réalisée prochainement à l'institut médico-légal du CHU de Nîmes.
La guerre entre le Mas de Mingue et Pissevin
Car dans ce dossier, en dehors de l'homicide, circule depuis mardi après-midi des vidéos d'une violence extrême où l'on peut voir un homme être ligoté puis exécuté. Des vidéos qui ont ensuite été diffusées sur les réseaux sociaux. Dès, hier soir, un commentaire dans une vidéo indiquait qu'il fallait chercher "le corps" vers Alès.
L'homme retrouvé tué et calciné à Saint-Bénézet, une commune située entre Nîmes et Alès est-il celui qui a été séquestré puis tué face aux caméras des trafiquants qui commentent l'exécution ? Le lien est possible, mais il faut rester très prudent à cette heure, indiquent plusieurs sources ce mercredi alors que des examens approfondis des images et vidéos sont en cours d'exploitation.
Une chose est certaine, la guerre des clans autour du trafic de drogue qui n'a jamais vraiment cessé depuis des années à Nîmes connaît un regain de violences ces derniers jours. Des bons connaisseurs du contexte criminel nîmois autour de la drogue affirment que "le quartier du Mas de Mingue et celui de Pissevin se livrent actuellement une guerre pour contrôler totalement le trafic de drogue et ses nombreux points de deal sur toute la ville de Nîmes" ."Pissevin est un peu isolé même s'il s'agit d'une structure bien organisée depuis des années, tandis que le clan du Mas de Mingue se trouve des alliés de circonstance en s'aidant du quartier de Valdegour mais aussi d'équipes venues de Marseille et proche de la DZ mafia", indique un policier des Bouches-du-Rhône au courant des alliances gardoises.
Les investigations se poursuivent…