FAIT DU SOIR Le début d’un nouveau chapitre pour Nîmes Olympique

Jean-Paul Fournier, Franck Proust, Thierry Procida et Yannick Liron ont retrouvé le sourire
- Photo Romain CuraDépart d'Assaf, passage à la DNCG, composition de la nouvelle SAS, conseil des sages... Ce qu'il faut savoir sur le renouveau du Nîmes Olympique.
« Je le dis avec franchise, je regrette les choix faits ces dernières années. Mais aussi, on regarde vers l’avenir d’où l’implication de la ville de Nîmes », c’est avec ces mots que Jean-Paul Fournier, faisant sûrement référence à la vente du stade des Costières à Rani Assaf en juin 2019, a commencé sa prise de parole ce mercredi matin dans la salle des mariages de l’hôtel de ville. Une conférence de presse très attendue après le passage réussi, hier, en appel devant la DNCG évitant de peu la quasi-disparition du club, rétrogradé en R1 en première commission.
Les acteurs de ce sauvetage étaient donc réunis. « Le 12 juin, Yannick Liron reçoit un appel de Rani Assaf qui lui fait part de ses décisions : cessation d’activité, démontage des tribunes, vente de la Bastide et non-inscription des équipes, c’était la mort du club », rappelle chronologiquement Franck Proust. Derrière, une visio d’une heure et demie est organisée avec le désormais ex-principal actionnaire du club pour lui proposer que la ville de Nîmes redevienne propriétaire des infrastructures. Dans un premier temps, le temps d’obtenir l’estimation des Domaines, il s’agit d’une location. La collectivité a débloqué 600 000 euros, votés la semaine dernière en conseil municipal et autant en décembre, pour les frais de location et de maintenance du centre d’entraînement de la Bastide et du stade des Antonins. Une somme de 1,2 M€ qui comprend une subvention doublée pour l’association du NO.
Rachat de la Bastide et des Antonins en janvier
« Avec un engagement auprès de Rani Assaf d’acheter les deux équipements au plus tard le 31 janvier », précise le premier adjoint. Sauf que le 24 juin dernier, patatras ! La DNCG ne souhaite pas juridiquement que l’Association s’occupe de l’équipe première, l’exclusion de toutes compétitions nationales est prononcée. Quelques jours plus tard, Franck Proust fait la rencontre de Thierry Cenatiempo, à la gare TGV d’Avignon. Un entrepreneur au cœur du projet de reprise sportive qui amène 300 000 euros pour fonder la SAS « Nîmes Olympique Ensemble » en compagnie d’une centaine d’entrepreneurs locaux (400 000 euros récoltés), d’anciens joueurs et de la municipalité.
« Tout a abouti vendredi dernier quand on a eu la fameuse signature de Rani Assaf sur la vente de la marque Nîmes Olympique pour 75 000 euros », abonde celui qui a aussi la casquette de président de Nîmes métropole. Un dossier béton qui convainc le gendarme financier de conserver Nîmes en N2. Les protagonistes ont pu compter sur le soutien du Nîmois François Pesenti, ex-patron des sports de RMC et Luc Dayan, spécialiste des sauvetages, pour mener à bien ce dossier. Deux personnes proches de Thierry Procida, l'adjoint aux Sports. Une mobilisation générale qui a permis de sauver le club avec près de 250 entreprises qui ont pré-réservé leur place en tribune VIP et plus de 2 000 supporters qui ont signé un pré-abonnement. Il faut désormais que tout cela se concrétise officiellement. Les nouveaux dirigeants visent les 3 000 abonnements.
Les sociétés Eldera et Iforce au capital
Ces derniers assurent que tout ce qui avait disparu au club va revenir : des partenaires économiques, le public, un guichet physique au stade, des actions sociales à travers la ville et dans les quartiers. Et même le rattachement de l’équipe féminine sous la bannière Nîmes Olympique avec un rapprochement entamé dès cette saison et le logo du club apposé sur le maillot à partir de la saison 2026/2027. Les joueuses, qui évoluent en R1, s’entraîneront à terme à la Bastide. Pour participer à l’effort de guerre, Franck Proust, a lancé un appel aux autres collectivités pour aider sur la partie infrastructures, « tout le monde doit mesurer combien ce club est important ». La Région Occitanie a pour le moment versé 35 000 euros et 100 000 euros pour le Conseil départemental du Gard.
Retenu à Bordeaux, Thierry Cenatiempo, a présenté, en visio, la composition des parts de la nouvelle SAS. Patron de la société GT Formation, d’un chiffre d’affaires annuel de 6 M€, il détient 55% des parts. Il est associé à Philippe Noyer, ancien joueur du club, qui a créé la société Eldera, un équipementier sportif. C’est lui qui équipera les effectifs nîmois cette saison. Elle a 10,5% du capital comme l’entreprise Iforce, le groupement des chefs d’entreprise locaux et la Génération Costières avec les anciens joueurs (Ripart, Valls, Poulain, Depres, Briançon). Enfin, les supporters, à travers le collectif Sauvons Nîmes Olympique ont 1,5% tout comme l’Association Nîmes Olympique.
Des anciens joueurs au Conseil des sages
Le nouveau président a donc présenté un budget de 3,1 millions d’euros pour la saison à venir. « On envisage de ramener le NO là où il doit être avec un centre de formation agréé, un statut pro retrouvé et des infrastructures de qualité », a assuré Thierry Cenatiempo qui se donne trois ans pour que le club redevienne professionnel. Volonté de Franck Proust, un conseil des sages, composé de 8 à 10 anciens joueurs, sera finalisé fin août pour guider ce nouveau projet. Anthony Briançon, Alain Espeisse, Patrick Champ, Éric Castagnino, Claude Goudard font partie des noms cités tout comme Michel Mézy, Gilles Morisseau ou encore René Girard. Certains doivent encore confirmer leur engagement.
« Je milite pour que chacun d’entre eux parraine une équipe des U7 à la N2 et nous accompagne dans la formation », propose le nouveau président en accord avec ce conseil des sages. Une idée qui plait forcément à Yannick Liron, issu de la formation à la nîmoise. Il est évidemment heureux d’écrire, en collaboration avec cette nouvelle SAS, un nouveau chapitre de l’histoire de Nîmes Olympique en espérant qu’il soit plus apaisé que le précédent.