NÎMES Le COBATY tente, peut-être en vain, de résoudre les blocages
Pour résoudre les problèmes liés aux blocages politique ou administratif, fallait-il inviter politiques et administrations? Le COBATY a peut-être permis une prise de conscience en le faisant.
Avec la fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi -Pyrénées, les acteurs économiques peuvent craindre que le Gard se retrouve isolé, à l’extrémité Est d’une très grande Région. C'est pourquoi le COBATY, fédération regroupant des chefs d'entreprise, organisait une grande messe avec pour liturgie "Quels blocages aujourd’hui?".
Sens du devoir, tolérance, solidarité, exigence professionnelle, partage, savoir-faire ou encore diversité sont les raisons de vivre de la fédération. Pour Eric Rodier, Président de COBATY Nîmes Gard, "cette soirée est un vrai succès d'affluence car ce débat est pertinent et obligatoire. Nous avons la volonté d'unir les entreprises locales, notre territoire a un rôle économique majeur à jouer et cette nouvelle Région ne fait que confirmer cela". Pour l'occasion, chefs d'entreprise et élus remplissaient les 400 places de l'auditorium de l'Atria.
Le journaliste tout-terrain Bernard de la Villardière prenait à son compte l'amination des débats en lançant la soirée, "Cette crainte d'isolement est logique... Cette nouvelle Région fait la taille d'un pays européen, y trouver sa place ne va pas être facile et les blocages risquent de s'agrandir!". Trois tables-rondes étaient au programme. La première d'entre elles, sur la gouvernance partagée, voyait Didier Lauga, Préfet du Gard, Catherine Eysseric, Conseillère régionale PS, Denis Bouad, Président du Département du Gard, Franck Proust, Député européen, Jean-Marc Roubaud, Maire de Villeneuve lès Avignon, Président du Grand Avignon, Daniel Jean Valade, adjoint à la culture à la Ville de Nîmes, Julien Devèze, Directeur du cabinet d'Yvan Lachaud président de Nîmes Métropole, Stéphanie Sagnard, PDG d'une entreprise immobilière et Nicolas Grégut, architecte, débattre du sujet.
Mais finalement, les réponses aux questions posées n'allaient pas tout à fait dans le sens des débats premiers. Et oui, il est difficile de parler de sujets qui touchent particulièrement sa raison de vivre. Présents autour de la table, les élus connaissaient les problèmes reprochés. Il s'y frottent au quotidien mais parfois, les résistances opposées aux enjeux économiques sont salvatrices à en croire les paroles raisonnées d'un Rudy Ricciotti, architecte, passionné. La salle pensera fort aux travaux en centre-ville et à la gare TGV de Manduel-Redessan pour ne citer que les plus récentes.
Mais dans d'autres cas, bien que là aussi souvent fondées, elles irritent les élus qui ne peuvent pas réaliser les projets pour lesquels ils sont... élus! Pour Daniel Jean Valade, les choses sont claires, "la loi permet à n'importe quel citoyen un peu allumé de poser des recours administratifs sans risque pour lui mais qui en posent de nombreux pour celui qui veut lancer un projet!". Franck Proust, au sujet de la gare avouera que "si on veut des TGV qui s'arrêtent à Nîmes, il faut a minima une gare TGV... Avec les Etats Généraux du rail, j'ai rajeuni de 20 ans, c'est redevenu un combat!".
Le Gard compte aujourd'hui 735000 habitants et sa population est en hausse constante de 2% chaque année. Il est le deuxième département industriel de la Région et recèle des ressources telles que le tourisme ou le patrimoine, qui ne demandent qu'à connaître la croissance. Lenteurs administratives, bureaucratie, restrictions budgétaires et contraintes hydrauliques renforcées (1/3 des habitants est soumis aux inondations), font que le Gard est à la traîne. "Si vous connaissez les problèmes et que vous parvenez à vous entendre sur de nombreux points quand vous gouvernez, pourquoi ne pas arriver à régler ces problèmes une bonne fois pour toutes? C'est simple quand on le dit! Nous, nous sommes à votre disposition!" lâchait Stéphanie Sagnard. La salle applaudissait à tout rompre.
Nîmes se lance dans la quête d'une labellisation à l'UNESCO. La longue errance du terrain sur lequel le Musée de la Romanité sera construit est le reflet de certaines problématiques. L'intérêt de notre territoire est total, encore faut-il le faire vivre, l'exporter et le renouveler sans cesse. Comme le disait le pharmacien Jean-Marc Roubaud, "il y a toujours des remèdes! Arrêtons de voir le verre à moitié vide, c'est déjà une source de blocage! Organisons une union sacrée pour faire sauter les verrous de ces chicayas, c'est d'une stupidité d'un autre âge!".
Enfin, la grande nouvelle de la soirée était sans aucun doute l'annonce de Didier Lauga, "le ministre m'a demandé de pousser le dossier de la gare TGV de Manduel-Redessan. Ça ne doit plus traîner, je dois aller vite et régler le problème avant l'été prochain".
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