Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 02.06.2016 - thierry-allard - 2 min  - vu 358 fois

UZÈS Plusieurs centaines de personnes dans les rues contre la loi Travail

Cet après-midi, dans les rues d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La paisible cité ducale était plus bruyante que d’habitude cet après-midi.

Il faut dire que les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires avaient appelé à la manifestation à Uzès. Plusieurs centaines de personnes, 700 d’après les organisateurs, ont participé dans une ville symbolique pour eux.

« Si nous avons choisi de délocaliser la manifestation aujourd’hui, c’est pour trois raisons : la poursuite de la lutte contre la loi travail et la logique libertaro-mortifère du gouvernement, pour le respect du fait syndical et l’obtention de locaux et de moyens pour les syndicats du pays d’Uzès et pour soutenir les salariés d’Haribo, dont les actionnaires, grands capitalistes patentés, veulent appliquer la loi El Khomri avant l’heure », a lancé le secrétaire départemental de la CGT Simon Gévaudan, faisant allusion au plan de suppression de 110 postes chez Haribo France, dont la moitié pour le site uzétien, pour lequel la direction du groupe a mis en place un référendum malgré l’opposition de la CGT.

Si la direction affirme qu’elle retirera son plan si le « non » l’emporte, l’usine d’Uzès irait dans ce cas vers une baisse de production : « les salariés doivent choisir entre se faire couper la tête ou les deux bras » a estimé Simon Gévaudan, appuyé par le secrétaire CGT Haribo Michel Mirabel. « Outre les 110 emplois supprimés, il y a le gel des salaires, le pointage des pauses ou encore le fait de devoir demander la permission à un supérieur hiérarchique pour aller aux toilettes » a ainsi évoqué le secrétaire cégétiste uzétien, avant de parler de « chantage à l’emploi. »

Un plan qui provoque des remous aussi côté syndical : le délégué syndical FO du site, qui était pour le plan, vient d’être démis de ses fonctions représentatives par son syndicat, comme le secrétaire départemental FO Gilles Besson l’a confirmé avant de motiver ses troupes en prenant les exemples des raffineries, des cheminots, des enseignants ou encore des policiers municipaux, dont les sections FO ont voté la grève. « C’est le moment d’y aller ! » a poursuivi Gilles Besson, avant de qualifier ce mouvement d’« irrépressible » et François Hollande de « roi nu. »

Le secrétaire départemental FSU Emmanuel Bois a quant à lui fait un rappel historique, en cette année des 80 ans du Front populaire alors que le co-secrétaire départemental de Solidaires Jérémie Berthuin a estimé que « la mobilisation se maintient, depuis le 49.3, ce gros cadeau que nous a fait Manuel Valls, la radicalisation est de retour dans la lutte des classes, et nous en sommes heureux. » Une représentante de Nuit Debout Uzès a ensuite pris le micro pour appeler à la « résistance » quand des lycéens ont estimé vivre « dans une dictature camouflée. »

Le cortège a ensuite quitté l’esplanade pour descendre l’avenue Georges Pompidou, puis remonter par le boulevard Maréchal-Foch au son des porte-voix, « bombardes » et sirènes et enfin de manifester devant la mairie, lançant « on veut des locaux ! » en direction du maire, devant les grilles (fermées à clé) de l’hôtel de ville.

Une chose est sûre, près de trois mois après le début de la contestation de la loi travail, les syndicats ne comptent pas s’arrêter là. Prochaine étape le 14 juin, pour une manifestation nationale à Paris.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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