Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 26.10.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 780 fois

MARCOULE Ce robot unique au monde qui intéresse les Japonais pour Fukushima

Le nouveau robot d'Areva Temis (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est la star du jour, ou plutôt des deux jours : le nouveau robot d’Areva Temis, TeΩ600, est présenté en ce moment sur le site de Melox, à Marcoule, aux partenaires et clients potentiels de la filiale du géant du nucléaire français.

Ainsi, 100 à 150 personnes étaient attendues hier et aujourd’hui pour ces « journées robotiques ». L’occasion de faire connaissance avec le dernier né de la gamme.

Un robot solide et intuitif

Le problème avec les sites nucléaires, c’est que l’humain ne peut pas aller partout, et on comprend aisément pourquoi. Il a donc fallu trouver un moyen d’intervenir tout de même dans les zones fortement irradiées, et c’est là que les robots ont un rôle à jouer.

Fruit d’un développement conjoint à Areva Temis, Areva NC et le CEA, le TeΩ600 est spécialement conçu pour intervenir dans des conditions difficiles : « il est très résistant aux irradiations, il tient 1 méga Gray », explique le directeur général d’Areva Temis Stéphane Lemonnier. Pour comprendre ce que ça signifie, sachez qu’un seul Gray provoque déjà des signes cliniques dus aux irradiations, qu’une irradiation à 10 Gray est quasiment systématiquement mortelle et qu’au dessus de 40 Gray, la mort est instantanée. « On est très au dessus de ce qui se pratique sur le marché, où la plupart des robots tiennent 10 kilo Gray, poursuit le directeur général. Un robot à 10 méga Gray, à ma connaissance, il n’y en a pas d’autres. »

Un matériel extrêmement « durci », comme on dit dans le nucléaire, « qui permet d’intervenir des des zones très irradiantes, et d’avoir une durée de vie du robot très conséquente », affirme Stéphane Lemonnier. Il faut savoir qu’un robot classique se transforme rapidement en un encombrant déchet contaminé une fois que les rayons ont eu raison de lui.

Les clients potentiels ont pu essayer le bras (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Autre point fort de ce robot présenté par Areva : son bras maître à retour de force. En termes non savants, « ça permet à l’opérateur qui se trouve à l’extérieur de la cellule d’interagir avec l’environnement actif comme s’il y était », explique le directeur général d’Areva Temis. Concrètement, l’opérateur a le « feeling » de ce qu’il est en train de faire. Et il peut être en train de faire de la découpe au plasma ou d’attraper des éléments avec une pince, le robot étant modulaire. « C’est très intuitif, un opérateur met seulement trois jours pour se former », affirme Stéphane Lemonnier.

« On est en train de construire un deal » avec les Japonais

Autant d’arguments que l’équipe d’Areva Temis est allée présenter à la fin de l’été au Japon : « on est allés au Naraha Center de Fukushima faire une démonstration avec ce type de bras monté sur plateforme mobile », raconte le directeur général. Il affirme ensuite que l’alliance du retour d’effort et de la tenue aux irradiations a séduit les Japonais : « on est en train de construire un deal, on espère conclure. » Si l’affaire se conclut, voir une technologie française utilisée au pays du robot roi ne manquerait pas de saveur…

En attendant, des clients potentiels comme le CEA, Airbus ou encore EDF, mais aussi des donneurs d’ordres étrangers étaient attendus hier et aujourd’hui pour découvrir ce nouveau robot, qui coûte la bagatelle de 500 000 euros minimum. « Mais il y a une vraie demande dans tout ce qui est démantèlement et assainissement où on recherche une certaine dextérité et une technologie électrique pour des raisons de sûreté nucléaire », précise Stéphane Lemonnier. De quoi inciter Areva Temis à développer cette activité, qui ne représente pour l’heure que 5 % de son chiffre d’affaires.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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