Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.02.2017 - eloise-levesque - 2 min  - vu 736 fois

FAIT DU JOUR Le Vigan : hôpital en danger...

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Centre de soin rural, l'hôpital du Vigan est un acteur économique important des Cévennes méridionales. Son avenir serait-il compromis ? C'est en tout cas l'inquiétude de certains élus locaux.

Niché dans les montagnes, l'hôpital du Vigan emploie 150 personnes et couvre un bassin de 18 000 habitants. C'est un établissement rural "à taille humaine" avec des services de rééducation, médecine, soin à domicile, et maison de retraite. Aucune activité de pointe, ni urgences, ni chirurgie, n'y sont pratiquées. Un avantage pour la proximité avec le patient, un inconvénient financier. "Nous avons perdu des dotations de l'État en 2015 et 2017 : entre 30 000 et 50 000 € à chaque fois. Un déficit a été annoncé en 2016", explique Marc Taillade, directeur des ressources humaines au CHU de Nîmes et délégué à la gestion du Vigan depuis juillet dernier.

90 000 € sur un budget global 6 millions d'€, "ce n'est pas énorme, mais il ne faudrait pas le creuser", constate Sylvie Arnal, première adjointe au maire du Vigan, président du conseil de surveillance. Pour redorer son blason, l'administration a décidé de miser sur un service mal optimisé et non rempli : médecine. Sur 20 lits, 10 ont été gelés au 1er janvier et trois aides-soignantes n'ont pas été renouvelées. En échange, un premier praticien a été embauché. "Un secteur médecine sans docteur ne peut pas fonctionner !", s'exclame Sylvie Arnal. Désormais, c'est "sur ses épaules" que repose l'avenir du service et des finances de l'hôpital : plus de qualité, c'est plus de patients, et donc plus d'argent.

L'arrivée de Cap Santé : quitte ou double ?

Avec cette cure de jouvence, le directeur par intérim assure l'équilibre pour la fin de l'exercice en cours. Mais la commune du Vigan se dit toujours "inquiète de l'avenir". En cause : le rachat de la clinique de Ganges par le groupe héraultais Cap Santé en janvier 2016. Plusieurs élus et habitants craignent une concurrence au bénéfice du privé, qui a annoncé de nombreux investissements sur la clinique. L'épine, c'est surtout le service rééducation, qu'ont en commun les deux établissements. "On ne pourrait pas continuer sans ce secteur. Il est rempli à 100 % et propose une offre de qualité renommée", assène la mairie.

De son côté, Cap Santé confirme une extension de son service. "On a une demande pour améliorer le confort et l'activité. On va donc ajouter quelques chambres particulières", souligne Laurent Ramon, directeur du groupe. Pourtant, après une réunion publique tenue au Vigan en novembre dernier, ce dernier se veut pleinement rassurant : "On est prêt à une collaboration poussée, et même que nos médecins interviennent sur place. Il n'est pas question que nos chirurgiens arrêtent d'adresser nos patients au Vigan", avance-t-il.

Comme de nombreux hôpitaux de proximité, Le Vigan n'est pas épargné par les conséquences de son isolement et la valorisation des établissements de pointe. Néanmoins, il reste des sillons à creuser. "Aujourd'hui, un tiers des personnes opérées à Ganges se dirigent vers Nîmes ou Montpellier pour une réadaptation particulière, il faut peut-être proposer aux kinés des compléments de formation pour les faire rester sur le territoire", propose Laurent Ramon. Une table ronde est prévue prochainement.

Eloïse Levesque

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