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Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 30.04.2017 - elodie-boschet - 3 min  - vu 394 fois

FAIT DU JOUR D’une ferme à l’autre, les producteurs ouvrent leurs portes

Sabine et Jean-Michel, producteurs à la châtaigneraie du Cure Bousso.

Des Cévennes à la Camargue, 59 fermes gardoises proposent des visites gratuites et pédagogiques de leur exploitation, ce week-end. Découverte de la châtaigneraie du Cure Bousso, à Lamelouze, et de la chèvrerie d'Emilie, à Roquemaure.

On se croirait au bout du monde. Pourtant, la châtaigneraie du Cure Bousso n’est qu’à vingt-et-un kilomètres d’Alès, soit trente minutes de routes sinueuses surplombant la vallée du Galeizon et ses forêts de pins et de châtaigniers. Un peu plus de trois kilomètres après le petit village de Lamelouze, où vit une centaine d’habitants, un petit panneau « Accueil paysan » apparaît. Encore quelques lacets avant d’atteindre la propriété de Sabine et Jean-Michel, dressée sur des faïsses au milieu des châtaigniers.

Le couple s’est installé ici en 2002, à la retraite de Sabine. « Depuis 1975 on faisait des allers-retours ici pendant les week-end pour traiter la châtaigneraie. Il y avait des pins partout, on a fait énormément de travaux », explique l’ancienne dirigeante d’un service de maintien à domicile à Montpellier. D’une maison de vacances, le Cure Bousso est devenu la résidence principale de Sabine et Jean-Michel, mais aussi un lieu d’accueil puisque deux chambres d’hôtes sont mises à disposition.

Tri des châtaignes.

Chaque automne, la récolte bat son plein. Plus d’une tonne de châtaignes cultivées en agriculture biologique et issues de variétés traditionnelles sont ramassées : pellegrine, figarette et marron dauphine. Après plusieurs étapes, elles sont transformées en marrons cuits au naturel, confiture, brisures, farine, sirop, etc. Produits qui sont revendus et utilisés pour l’élaboration de repas gourmets 100% bio servis en table d’hôtes. Mais Sabine ne se contente pas de « faire que de la châtaigne » : elle propose aussi des sirops bio (thym, sureau, griotte, cerise, mûre, framboise…), des tisanes (verveine, menthe, tilleul), des plantes aromatiques et médicinales, etc. « Je fais pas de grosses quantités, mais je fais un peu de tout », commente-t-elle.

Labellisée « Accueil paysan », la châtaigneraie du Cure Bousso participe depuis trois ans à l’opération « De ferme en ferme ». Une belle occasion, pour Sabine et Jean-Michel, de partager leur amour de la terre, leur passion pour la châtaigne et leur assiette fermière garnies de produits des Cévennes.

Partager une passion

De nombreuses familles viennent visiter l'exploitation d'Emilie Magrez, à Roquemaure, à l'occasion de De Ferme en Ferme (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Direction Roquemaure, et la Chèvrerie d’Emilie, perdue entre les vignes et le village. C’est ici qu’il y a neuf ans Emilie Magrez a démarré son exploitation, où elle travaille seule, seulement épaulée par une stagiaire en ce moment et son mari, « quand il ne travaille pas », précise-t-elle. Ici, on fabrique une large gamme de produits, de la faisselle au fromage frais, du crémeux au sec en passant par le demi-sec le yaourt, la tomme ou la tartinade.

Emilie Magrez a démarré avec quelques bêtes et se retrouve aujourd’hui à la tête d’un cheptel de 130 chèvres et une trentaine de cochons : « on s’est mis à l’élevage de cochons pour transformer le petit-lait », explique-t-elle. C’est que les cochons raffolent de ce nectar produit par les chèvres et complètement indigeste pour l’homme… Alors ici rien ne se perd, et les cochons sont nourris par le petit-lait, puis des fruits et légumes invendables donnés par des agriculteurs amis.

De nombreuses familles viennent visiter l'exploitation d'Emilie Magrez, à Roquemaure, à l'occasion de De Ferme en Ferme (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Pour Emilie Magrez, De Ferme en Ferme, c’est avant tout l’occasion de transmettre sa passion : « je ne suis pas du tout issue du milieu agricole, c’est une passion de gamine. » Alors pour ce week-end de portes ouvertes, l’éleveuse souhaite « montrer notre métier aux gens, inculquer les valeurs du monde agricole, la manière dont on travaille avec les animaux et comme on les respecte, affirme Emilie Magrez. Ici, les gens peuvent voir d’où viennent nos produits, on utilise des produits naturels, on ne cache rien. » C’est aussi une manière de faire consommer différemment : « on veut expliquer que le local n’est pas plus cher que la grande surface et qu’il faut le favoriser, sinon dans peu de temps l’agriculture française n’existera plus », s’inquiète-t-elle. Emilie Magrez vend sa production en vente directe, mais aussi sur la marché de Roquemaure le mardi, via le réseau La Ruche qui dit oui à Villeneuve, Avignon et Nîmes et dans des épiceries de Laudun et des Angles.

L'éleveuse vend également sur place sa production (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Reste que sur place, l’ambiance est familiale et conviviale et de nombreuses familles viennent à la rencontre des bêtes et de l’agricultrice, qui accueille l’événement pour la deuxième année. L’année dernière, 850 personnes avaient fait le déplacement, et Emilie Magrez en attend au moins autant cette année.

Le Gard de Ferme en Ferme se poursuit encore ce dimanche toute la journée. Plus d’informations ici.

Elodie Boschet et Thierry Allard

Elodie Boschet

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