Le dojo du Centre socio-culturel Simone Veil porte désormais le nom de Mohamed Latarsa. Un hommage solennel lui a été rendu ce lundi matin par la ville de Nîmes, en présence de ses enfants Driss et Imen, de nombreux adjoints municipaux et du sous-préfet Mathias Nieps. La salle, inaugurée et remise aux normes, accueillera de nombreuses compétitions sportives.

"Derrière ce nom, il y a un homme. Un homme avec un parcours, une présence, une histoire d'engagement et de transmission", s'exprime le maire Jean-Paul Fournier. "Ce geste est important, dans un moment où souvent, quand on parle d'habitants de quartier prioritaire, tout le monde voit un jeune encapuché, assis sur une chaise en train de faire le guetteur. Ça, c'est les 0,0001%. Et dans nos quartiers, il y a des Mohamed Latarsa", affirme le sous-préfet Mathias Nieps.

Reconnu de tous

En 1988, Mohamed Latarsa fonde l'association AJRONAA avec une idée simple mais puissante : offrir aux habitants un espace d'accueil, d'écoute et de solution, un endroit où les familles pourraient venir parler, se sentir entendus, chercher ensemble des moyens d'avancer. Avec le temps, l'association s'est équipée et modernisée, en mettant en place des ateliers numériques. "Elle
est devenue l'une des seules structures du quartier à permettre aux habitants d'accéder à un accompagnement pour leur démarche administratif qu'elle soit écrite ou en ligne", précise Imen Latarsa, sa fille.

"Mon père, c'était aussi un professeur de technologie passionné. Dans cette salle-même, il a formé et accompagné de nombreux jeunes, avec des valeurs qui allaient bien au-delà du sport. Avec mon grand frère Driss, nous avons eu la chance de vivre ces moments à ses côtés, de partager avec lui ces instants d'apprentissage, d'efforts et de liens", développe-t-elle. Mohamed Latarsa a également travaillé pendant 35 ans pour la ville de Nîmes, en tant qu'îlotier puis a terminé en tant que concierge dans les écoles. Son humilité, sa générosité et sa force tranquille ont marqué les esprits de chacun. 

Un moment particulièrement émouvant pour Driss, dont les souvenirs sont encore vifs et les émotions toujours présentes. "C'était un rassembleur, un homme de cœur qui aimait créer du lien et partager des moments comme celui que nous vivons ici", ajoute son fils. Ses convictions, il les puisait notamment dans le taekwondo, un sport qu'il a enseigné dans la salle qui porte désormais son nom. À travers cette pratique, il transmettait les valeurs qui l'animaient : le respect, l'humilité, la rigueur et toutes les valeurs de l'éducation populaire.