Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 03.12.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 796 fois

FAIT DU JOUR Les voix du seigneur sont réparables

Le grand orgue de la cathédrale de Nîmes vient tout juste d'être restauré. Un chantier à son image, gigantesque.
Lorgue de la cathédrale de Nîmes.

De loin, on ne dirait pas que l'orgue est presque un ogre tant il est grand (Photo Anthony Maurin).

Sa construction date de 1643 et quelques tuyaux du 17ème siècle font encore partie de l’ensemble monumental. L’orgue de la cathédrale de Nîmes fait peau neuve et propose un instrument d’une qualité exceptionnelle pour les fêtes de fin d’année.

De par sa taille, il est peu fréquent de voir un orgue dans un salon ou un restaurant... Celui de la cathédrale de Nîmes est l'un des plus beaux de la région. Classique mais avec l’apport d’un clavier expressif du 19ème siècle, c’est tout le répertoire romantique qui peut être ainsi joué. "C’est rare! Avec les travaux, l’orgue a retrouvé ses sonorités. Notre travail n’a pas été de modifier les choses mais plutôt de retrouver ce qui avait été fait dans les années 1980 lors de sa dernière restauration" avoue Roland Galtier, le facteur d’orgue (oui on dit comme ça) qui s’est chargé de cette belle cure de jouvence. Et l’artisan de l’exceptionnelle manufacture Muhleisen de reprendre, "Il y avait quelques grosses fuites scotchées ou rafistolées, on a même vu un trou de 10 cm et les peaux de moutons qui n’avaient pas été changé dans les année 1980, sont aujourd’hui entièrement neuves".

Pour Luc Mellet, curé de la cathédrale de Nîmes "Cela fait deux ans et même un peu plus que le grand orgue est muet. Habituellement, il sert aux célébrations et aux grands moments liturgiques et avec la proximité de Noël… En tout cas, merci à la DRAC qui nous a permis de réaliser ce gros chantier. L’orgue est un objet mobilier c’est donc l’Etat qui en a la charge mais il est toujours difficile d’obtenir les crédits nécessaires à ces travaux". Coût du chantier, environ 185000 euros TTC.

Michel Reynard, titulaire des orgues de la cathédrale de Nîmes et forcément premier intéressé par ce mélodieux lifting, est déjà aux anges. "L’orgue a déjà été restauré mais il y a 35 ans mais en-dehors de l’entretien courant, la poussière s’est accumulée. On a dû faire nettoyer chaque tuyau puis accorder l’orgue. Il y aura plusieurs manifestations mais un concert inaugural sera donné le 17 décembre". Au programme? En matinée, la bénédiction de l’orgue dès 10h. En effet, l’évêque de Nîmes dialoguera avec l’instrument, dans le dynamisme de celui de Saint-François d’Assise qui aimait parler aux oiseaux. Un Te Deum moderne sera joué par Michel Reynard. L’après-midi aura lieu un grand concert. Rappel, seules mille personnes peuvent entrer dans la cathédrale…

Mais revenons au chantier, "Un instrument comme celui-ci a pour vocation d’être mis à la disposition des artistes, il doit vivre. Il pourrait également être utilisé en Master Class pour enseigner, ici à la cathédrale. La qualité de cet instrument le permet totalement. On veut retrouver le brillant terni par la poussière, le côté scintillant tout en ayant une meilleure précision et une amélioration notoire de dix des tuyaux les plus graves" révèle Michel Reynard.

"Les sonorités se ternissent, les sons sont moins clairs et les tuyaux changent de sonorité. Ce qu’on voit de l’orgue, c’est seulement 10% de l’instrument, c'est immense en réalité! Il y a plus de 3000 tuyaux qui mesurent entre un centimètre et cinq mètres de long. C’est le seul instrument à avoir une tessiture aussi importante allant de 32 hertz à plus de 14000!" avoue quant à lui Roland Galtier.

au pied de l'orgue, la cathédrale dévoile sa grandeur et son élégance.

Pour estimer et décrocher l’appel d’offre, "15 jours de travail et deux kilos de paperasse!" poursuit Roland Galtier. 3000 heures de travail acharné (travail pourtant estimé à 2500 heures donc, grosso modo, 17000 euros offerts), parfois avec l’utilisation d’une nacelle, ont été nécessaires au réveil de la belle au bois dormant. Un traitement insecticide a été réalisé sur le buffet en noyer (classé monument historique en 1968). "La garantie décennale s’applique si l’entretien est correctement réalisé et nous avons un contrat de trois ans pour l’assurer" conclut le facteur d’orgue qui ne doute pas de son excellence.

Dès lors, c’est un ensemble d’événements qui vont se décliner grâce à l’animation "Orgue à midi". Les premiers samedis de chaque mois, et maintenant les troisièmes samedis entendront sonner des récitals d’une trentaine de minutes dès le mois de janvier.

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Grand concert inaugural organisé par les Amis des Orgues de la Cathédrale de Nîmes, le 17 décembre à 16h, tarif 15 euros, réduit 10 euros pour entendre Luc Antonini et Michel Reynard à l’orgue et Frédéric Presle et Stéphan Vaillant à la trompette.

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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