RODILHAN Dédo, entre humour absurde et humour noir
(Re)connu notamment pour son look de « métalleux », l’humoriste va bien au delà de cette apparence un peu hors norme (quoi que) et propose un spectacle de stand-up foisonnant, aux influences anglo-saxonnes dans ce qu’elles ont de meilleur : l’absurde et l’humour noir. Interview.
Objectif Gard : on commence par une question piège : de quoi parle votre spectacle Killing Joke ?
Dédo : c’est effectivement un piège et vous êtes tombé dedans ! Ce n’est pas évident de résumer ce spectacle. Il est assez dense. Ça va de l’actualité à la création du langage à la préhistoire. C’est très surréaliste et absurde. On parle de cinéma, de sport, de comparaisons avec le règne animal… c’est très dense. Après, il y a un sous-texte général qui est que l’Humain est plein de paradoxes.
Vous jouez beaucoup sur les incohérences, l’absurdité des choses. C’est votre côté stand-up américain ?
Oui, américain voire britannique. Une de mes références est Eddie Izzard. L’absurde m’a toujours plu, au même titre que l’humour noir. D’ailleurs, le spectacle est au confluent des deux. Mes références sont beaucoup plus anglo-saxonnes que françaises, dans un genre, le stand-up, qui ne s’est démocratisé en France qu’il y a une dizaine d’années, alors que là bas c’est depuis les années 1950 - 1960. Je suis rentré dans le stand-up au lycée, via le père d’un de mes potes qui voyageait souvent aux États-Unis et qui m’a ramené une cassette VHS de Richard Pryor. Ça a été un coup de foudre. Parler aux gens comme ça, avoir une vraie conversation avec le public et jouer un personnage tout en étant soi-même, en contact permanent avec les gens, c’est ce que j’aime le plus.
Il y a la scène bien sûr, mais on vous voit également pas mal sur internet. C’est là que ça se passe, l’humour en 2018 ?
L’humour se passe partout où il a accès. YouTube offre une possibilité de créer sans contraintes. C’est super intéressant et c’est un espace dans lequel je me sens bien aussi. On peut aller beaucoup plus loin sur le web qu’à la télé.
J’ai encore lu en préparant cette interview à votre sujet « la rock-star du stand-up français. » Ce n’est pas un peu fatigant qu’on vous ramène tout le temps à votre look ?
Je ne m’en plains pas. Quand on a une accroche visuelle différente de la norme, on aime bien vous mettre des étiquettes, et pour moi ça revient sur le métalleux. Ce n’est pas gênant. Si par exemple on m’appelait « la poubelle du stand-up français », là ce serait plus gênant ! Dans ce spectacle je n’aborde même pas cette thématique et je m’en porte très bien.
Le Gard qu’est-ce que ça vous inspire ?
Pas grand chose ! Certainement des spécialités culinaires mais j’avoue ne pas avoir potassé des masses… Vous pouvez m’aider ?
Disons le Pont du Gard, les Arènes…
(Il coupe) Oui, les arènes de Nîmes j’y suis allé pour des concerts. J’ai fait Depeche Mode et Rammstein. Après, je n’ai pas beaucoup joué dans le Gard, mais je me souviens que les gens sont très accueillants et les températures très agréables.
Vient le temps de la sempiternelle question des projets : il paraît que vous travaillez sur une bande dessinée ?
Oui, entre autres. Elle sortira chez Delcourt en octobre. Je l’ai écrite et dialoguée. C’est dans la veine de ce que j’aime. Une histoire fantastique mâtinée d’humour noir. Je suis un fondu de BD et je suis très flatté de pouvoir être chez Delcourt.
Sinon il y a la deuxième tournée de mon spectacle, et d’ici 2019 un troisième va commencer à se roder. Il y a aussi la troupe les Insolents qu’on a créé avec Pierre-Emmanuel Barré et Blanche Gardin. À part ça, avec Yacine Belhousse on a créé une troisième saison de l’Histoire racontée par des chaussettes qui sera visible à partir de mars sur YouTube. Par ailleurs, on termine une résidence pour un spectacle théâtro-musical, une sorte de mini Spinal-Tap toutes proportions gardées. Ce sera pour le courant de l’année. Sinon j’ai faim là, je vais sûrement manger après le spectacle. C’est un projet immédiat.
On vous verra au Festival Off d’Avignon cet été ?
Oui, avec Killing Joke sur tout le mois, et sans doute deux ou trois dates du projet théâtro-musical dont le titre sera Princesse Léïa.
Enfin, la dernière question est adressée au supporter de foot et plus précisément de la Squadra Azzurra (la sélection italienne) et du Milan AC. Ce n’est pas trop dur en ce moment ?
Pour l’Italie oui. Ne pas être à la Coupe du Monde c’est une blessure et une cicatrice qui mettra du temps à se refermer. Maintenant, pour le Milan ça va beaucoup mieux depuis que Gennaro Gattuso a repris l’équipe et on peut encore viser la Champions League.
Propos recueillis par Thierry Allard
Killing Joke, par Dédo, samedi 3 mars à 20h30 à l’espace culturel Bernard-Fabre de Rodilhan. Organisation Rakan Musiques, Onze Productions et ville de Rodilhan. Places de 16,80 à 18,80 euros, ouverture des portes à 19 heures, buvette et petite restauration sur place. Billetterie ici.
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