Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 27.02.2018 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 295 fois

EN DIRECT Carole Delga : « Nos agriculteurs sont inquiets »

La présidente de la Région est en visite aujourd'hui et demain au Salon de l'agriculture à Paris. Entre les aides tardives de l'Europe et la nouvelle carte des « zones défavorisées », la profession craint pour son avenir.
Carole Delga, présidente socialiste de la Région Occitanie. (Photo : Coralie Mollaret)

Objectif Gard : Quelle saveur a pour vous le Salon de l’agriculture 2018 ?

Carole Delga : Il est différent cette année de part la situation que connaissent les agriculteurs. Nous sommes dans une période d’inquiétudes concernant les aides européennes et la carte des zones défavorisées. C'est difficile. Mais parallèlement, c’est aussi la première année où la Région a fait de l’alimentation sa grande cause régionale. En 2018, nous allons mettre 2 M€ supplémentaires dans le budget agricole qui représente 80 M€.

À quoi va servir cet argent supplémentaire ?

Nous allons développer un plan pour la restauration collective des lycées. Un appel à candidature vient de s’achever. Début avril, nous allons aider les établissements dans les formations des cuisiniers pour l’utilisation de produits frais. Nous apporterons aussi une aide pour que les marchés publics permettent de favoriser les productions locales et biologiques. Et nous aiderons bien entendu nos filières à se structurer pour y répondre.

Parlons les difficultés. Que fait la Région concernant le retard des versements des aides de la PAC (Politique agricole commune) ?

Le problème ne vient pas de la Région, mais de l’État ! C’est lui qui, à travers des modules qu’il nous transmet, nous permet de verser ces aides. On a deux ans de retard ! Moi, dès que j'ai eu ces modules (au titre de l'année 2015, NDLR) j’ai recruté 15 personnes de façon temporaire pour verser les sommes. Je sais que pour les agriculteurs c’est incompréhensible et inaudible… Mais l’argent public ne se verse pas comme ça. Il y a des règles.

Les agriculteurs sont aussi remontés contre la modification de la carte des « zones défavorisées. » Quel est le problème et comment la Région peut y répondre ?

Il y a une réforme de cette carte permettant à l’Europe de délivrer des aides aux agriculteurs. Seulement, le dernier zonage de l’État français ne nous satisfait pas. Qu’on m’explique : nous avons le revenu agricole le plus bas de France et nous devrions avoir encore plus d’agriculteurs. Dans un même temps, on nous annonce des baisses d'aides dans notre région. Ce n’est pas acceptable ! Il y a un problème de critère. Selon moi, le critère au rendement est le bon critère.

Que peut faire la Région ?

C'est le gouvernement qui transmet cette carte à l’Union européenne. Le commissaire européen est ouvert à des critères spécifiques. Mais c’est au pays membre de faire des propositions. Alors moi, j'alerte et je sensibilise. J’espère que le ministère de l'Agriculture va entendre le désespoir de nos agriculteurs. Des rendez-vous sont déjà programmés. La carte sera transmise sous 15 jours pour être publiée en septembre.

Comment le Gard est-il perçu  au sein de la Région Occitanie ?

Je vous parlais de la grande cause de l’alimentation… En la matière, le département a un temps d’avance. Vous disposez d’une unité de conditionnement de légumes sur laquelle on pourra s’appuyer pour développer notre plan de restauration collective dans les lycées. Il y a aussi une association « Un plus bio » qui réalise un travail de qualité. Par ailleurs, l'agriculture du Gard est riche, elle relie la terre et la mer. C’est incontestablement un atout.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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