Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 19.09.2018 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 3381 fois

GARD Le policier invente une fausse agression des gendarmes !

(Photo archive / Objectif Gard)

Un policier national, âgé de 44 ans, en poste à Montpellier, a été condamné mardi soir par le tribunal correctionnel de Nîmes à un an de prison avec sursis.

Pourtant l'affaire est grave, "avec des accusations inadmissibles", estime le procureur adjoint, Stanislas Vallat. Le prévenu, qui était au moment des faits fonctionnaire à la brigade des délits routiers, a été sanctionné pour « dénonciation calomnieuse » et « dénonciation mensongère à une autorité judiciaire ou administrative entraînant des recherches inutiles ».

Les faits se sont déroulés le 14 mars 2017, à Calvisson. Dans la nuit, les gendarmes ont été appelés pour un homme "qui parle au mur", selon des témoignages et surtout qui "ne parvient plus à suivre en scooter la ligne droite". Deux gendarmes décident de procéder à un contrôle du deux roues et de vérifier l’alcoolémie. "Mais l’affaire va prendre une dimension très inattendue", estime le président du tribunal, Jean-Pierre Bandiera. Car le contrevenant insiste sur sa fonction de policier national et il estime que ses collègues, de la gendarmerie ne sont pas "sympas" en relevant l’infraction et en l'obligeant à se rendre à la brigade.

Dans la nuit, alors qu'il peut retourner chez lui, le policier va carrément se rendre au commissariat de Nîmes pour déposer plainte contre les gendarmes. Il affirme qu'il a été frappé par les militaires ! Il a fait constater plusieurs blessures qui pourraient attester sa version.

Une enquête préliminaire diligentée sous l’autorité du procureur de Nîmes va entendre les gendarmes suspectés qui vont être rapidement mis hors de cause après bien des tracas. Un dossier qui sera classé sans suite. Mais le policier persiste et signe à l'audience en expliquant qu'il a été frappé par un militaire, mais qu'il ne se souvient pas comment, et à quel moment à cause de son degré d'alcoolémie qui a été mesurée ce soir-là, à près de 2,10 grammes d'alcool par litre de sang.

"Vous avez cherché par tous les moyens à échapper à votre responsabilité et vous avez même osé accuser deux gendarmes qui ont vécu des jours d'enfer à cause de votre plainte. Vous avez fait avec eux ce que vous n'accepteriez pas d'un conducteur que vous auriez contrôlé dans le cadre de votre travail ", estime Maître Ludovic Para pour les deux gendarmes qui ont été définitivement blanchis et qui ont ensuite déposé des plaintes pour " dénonciation calomnieuse" contre le policier.  " Je persiste à dire que j'ai été victime de violence, mais je ne sais pas comment ", poursuit le policier qui semble perdu dans les méandres de cette soirée très alcoolisée. Dans le cadre de son travail, tout au long de sa carrière, le policier a fait condamner 15 personnes pour des outrages et rébellions.

Le policier a été condamné, mardi soir, à 23h50, mais le tribunal a décidé de ne pas inscrire cette condamnation sur son casier judiciaire, lui permettant ainsi de pouvoir poursuivre sa carrière dans la police.

Boris De la Cruz

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