Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 29.11.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 1284 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Les gilets jaunes provoquent l’annulation et le report du conseil municipal

Ce jeudi soir, lors du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Huit points étaient à l’ordre du jour de la séance du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit ce jeudi soir, dont l’important débat d’orientations budgétaires, préalable au vote du budget de la commune. Ils n’ont pas pu être traités ce soir.

En effet, quelques dizaines de gilets jaunes, pour partie venus du département voisin de Vaucluse, se sont invités au conseil. D’abord à l’extérieur de l’hôtel de ville, où après avoir négocié avec les élus et la nouvelle maire de la commune, Claire Lapeyronie, ils ont obtenu de pouvoir s’exprimer avant l’ouverture de la séance.

Une partie des gilets jaunes a donc pu pénétrer dans la salle du conseil, et l’un d’entre eux a pris le micro pour expliquer qu’après les blocages multiples ils avaient « décidé pour faire remonter nos revendications de bloquer des conseils municipaux et de leur demander de donner nos revendications au préfet et si possible aux ministres. »

Une autre gilet jaune prendra le relais pour lire les revendications des manifestants, parmi lesquelles « l’application de l’article 68 de la constitution permettant la destitution du président de la République », « une assemblée constituante », « le retour de l’ISF », « la baisse de la TVA à 10 % », « l’augmentation du minimum vieillesse de 30 % » ou encore « le retour de la retraite à 60 ans avec 37,5 ans de cotisations pour le privé comme pour le public. » La liste des revendications sera laissée aux élus, avec demande de la transmettre au préfet.

« Nous allons la faire passer », promettra Claire Lapeyronie, avant de répondre à la critique des gilets jaunes, ulcérés que certains d’entre eux aient dû rester à l’extérieur de l’hôtel de ville : « je comprends votre regret, mais nous avons des conditions de sécurité à respecter. »

« En 2011 quand vous manifestiez vous étiez plus nombreux dans cette salle, répondra un gilet jaune. Les gilets jaunes s’en souviendront. On restera pacifiques, mais on fera beaucoup plus d’opérations dans votre commune. » Claire Lapeyronie tentera bien de calmer le jeu en rappelant qu’elle avait accueilli une délégation de gilets jaunes, qu’elle leur prêtait une salle municipale et qu’elle avait donné son accord pour la « marche jaune » de samedi matin, rien n’y fera.

Le maire, dont c’était le baptême du feu ce soir, tentera ensuite de faire tant bien que mal débuter son conseil municipal, alors que deux gilets jaunes occupaient les sièges d’élus de l’opposition absents, ce qui est interdit par le règlement, comme les élus le rappelleront plusieurs fois. Sans succès. « L'ordre du jour, c’est les gilets jaunes ! », lancera l’un des manifestants, tandis qu’un autre énumérera une liste d’augmentations de prix et d’impôts. Après avoir tenté de lire la première délibération, Claire Lapeyronie prendra acte de l’impossibilité de conduire la séance, les manifestants continuant de perturber les débats avant de chanter la Marseillaise.

Les débats se sont poursuivis après l'interruption de la séance (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Après une nouvelle interruption de séance qui verra les élus quitter la salle durant quelques minutes, Claire Lapeyronie annoncera l’annulation et le report à une date ultérieure du conseil municipal, sous les applaudissements des gilets jaunes. Alors que la salle était évacuée par les forces de l’ordre, certains élus et certains gilets jaunes poursuivront les débats à l’extérieur de l’hôtel de ville, parfois de manière animée, pour ne pas dire houleuse. Avant de partir, l’un des gilets jaunes donnera rendez-vous aux manifestants samedi à 10 heures devant le magasin Carrefour.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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