Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 20.12.2018 - elodie-boschet - 4 min  - vu 515 fois

ALÈS Abattoir, shopping, corrida… : c’était le dernier conseil municipal de l’année

Conseil municipal. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Annulé le 3 décembre dernier en raison du climat social tendu (relire ici), le conseil municipal d’Alès s’est finalement tenu hier soir à l’Atome.

La première déception de Suau

Il l’a exprimée au moment du vote d’une décision modificative au budget 2018. Selon l’élu d’opposition communiste, dans le contexte actuel, « il aurait été opportun de donner un signe d’écoute aux gilets jaunes » en adoptant une mesure spéciale dans cette délibération. Jean-Michel Suau avait même sa petite idée : « Cela aurait pu être d’abandonner notre engagement avec Veolia pour remettre au goût du jour la création d’une régie publique, avec l’objectif de réduire le coût du m3 d’eau. » Une proposition qui... tombe à l’eau, ne suscitant pas de réaction de la part du maire, Max Roustan.

L’abattoir en déficit

La délibération suivante portait sur la constitution d’une provision pour risques et charges sur le budget principal, à hauteur de 3,5 millions d’euros. Une somme qui correspond au dernier déficit cumulé de l’abattoir d’Alès. Cette fois, c’est l’opposant Benjamin Mathéaud qui tique : « Peut-être que ce serait le moment de remettre sur la table le sujet de l’évolution de l’abattoir vers une structure où d’autres partenaires et collectivités pourraient s’impliquer. » Le maire précise que l’agence de développement économique Alès Myriapolis travaille sur le dossier « afin de trouver d’éventuels repreneurs. »

Les journées shopping du Comité des œuvres sociales

Lors du vote des avances sur subventions aux associations, dont 80 000€ pour le Comité des œuvres sociales (COS) d’Alès, Benjamin Mathéaud reprend la parole, annonçant d’abord que son intervention « n’est pas à caractère polémique. » Toutefois, le conseiller municipal « regrette que le COS persiste à vouloir organiser des déplacements en bus pour aller faire du shopping à Marseille ou encore à La Jonquera. » Il s’étonne « qu’une émanation de la Ville d’Alès organise de l’évasion commerciale à l’heure où la municipalité investit pour la redynamisation du centre-ville » et suggère « d’arrêter ce genre de prestations pour transformer cet argent en bons d’achat » valables dans les commerces alésiens. « Le COS a changé de président, répond le maire, et nous l’avons informé de cette situation pour qu’une réflexion soit faite. »

Le retour de Suau

Il ne s’était plus exprimé depuis quelques minutes. Jean-Michel Suau a profité de la délibération sur les tarifs et redevances applicables à compter du 1er janvier 2019 pour rallumer son micro et aborder la question du stationnement, et plus particulièrement du parking de la place des Martyrs de la Résistance. « Le taux de remplissage n’est pas au rendez-vous dans les parkings de structure. Pourriez-vous nous communiquer les résultats financiers de la fréquentation ? Cela permettrait de voir la pertinence de vos choix de faire construire ce type d’équipements. » Cette fois, c’est le directeur général des services, Christophe Rivenq, qui lui répond en dressant le bilan chiffré depuis la mise en place des tarifs réduits : « La fréquentation des parkings de structure a augmenté de 30% […] et 48% des usagers ne l’ont pas payé du tout […] Le plus utilisé, c’est celui de l’Abbaye, suivi de celui de la place des Martyrs. »

Benjamin Mathéaud s’engouffre dans la brèche : « Je remarque quand même que l’heure gratuite de stationnement sur les parkings de surface a été diablement compliquée à mettre en place ! Si vous aviez eu l’audace de m’écouter en 2009 lorsque je proposais les zones bleues, nous n’aurions pas perdu dix ans pour notre commerce alésien ! » Huées dans les rangs de la majorité à l’égard de Mathéaud.

Des Fumades au golf de Saint-Hilaire

À l’ordre du jour également : le rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes sur la Sogatherm (Société gardoise de thermalisme) qui exploite l’établissement thermal d’Allègre-les-Fumades, lequel fait l’objet d’un projet global de développement touristique. « J’espère avoir bientôt de bonnes nouvelles à vous annoncer », lance Max Roustan. Une fois encore, Jean-Michel Suau n’est pas convaincu : « La qualité et la quantité de l’eau de la station ne sont pas suffisantes pour permettre son extension. Là aussi, ça va peut-être finir comme vos projets avortés de parc de loisirs à Mercoirol, de golf à Saint-Hilaire… » Max Roustan, assez calme jusqu’à présent, commence à hausser le ton : « Un politique est là pour prendre des risques et avoir de l’ambition pour son territoire ! À Saint-Hilaire ça n’a pas marché car je ne voulais pas aller contre la population. Mais aujourd’hui, si je veux, je peux le faire le golf puisque le tribunal m’a donné raison ! »

Les taureaux entrent dans l’arène

Cinq mois avant le coup d’envoi de la Feria 2019, le conseil municipal devait autoriser le maire à approuver le contrat de délégation de service public pour permettre l’organisation de spectacles tauromachiques aux arènes. François Gilles détaille le programme composé notamment du Trophée des As, des corridas du week-end et de la novillada du dimanche, avec une nouveauté : un spectacle d’initiation à la tauromachie le samedi matin. Puis Benjamin Mathéaud entre en piste : « Le nombre de spectacles sans mise à mort progresse, c’est une bonne chose […] Cependant, je regrette que nous n’ayons pas fait la transition de positionner notre ville comme la première qui mette à l’honneur les traditions taurines sans mise à mort. Cela vivifierait notre Feria. C’est une occasion manquée. » Max Roustan manquera également l’occasion de lui répondre…

Élodie Boschet

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