Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 05.03.2019 - thierry-allard - 4 min  - vu 6524 fois

FAIT DU JOUR Une plateforme logistique en projet à Fournès, plusieurs centaines d’emplois à la clé

Le terrain où doit s'implanter la plateforme logistique, à l'entrée de Fournès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Pour l’heure, ce ne sont encore que des vignes, tout à côté de la sortie d’autoroute et de la caserne des pompiers de Fournès, mais d’ici un an et demi, ce sera une plateforme logistique.

Le projet, initié à la fin de l’été dernier, avance bon train. « Le permis de construire a été déposé en mairie fin octobre, il est parti au service d’instruction de la Communauté de communes du Pont du Gard (CCPG, ndlr) », explique le maire de Fournès, Christelle Hinque. Le projet, c’est une plateforme logistique porté par l’entreprise Argon, spécialisée dans « le développement et la location de plateformes logistiques premium », lit-on sur son site internet.

Une entreprise qui compte des clients prestigieux, comme Décathlon, Castorama ou encore Amazon dans son portefeuille. C’est à un nom de ce type que la plateforme de Fournès sera dédiée. Amazon, selon la rumeur ? « Argan a en vue un client particulier, mais quel que soit le client, il faut qu’il ait les reins très solides, élude le maire. Le bâtiment fait un peu plus de 30 000 m2, avec 300 places de parking, sachant qu’on parle d’emplois en 5x8. » Le terrain fait quant à lui 13 hectares.

Qu’importe, le projet est d’ampleur et on parle de plusieurs centaines d’emplois. « Au minimum 150 emplois au démarrage et on nous a expliqué que ça pourrait aller jusqu’à 600 à la fin de la montée en puissance du site, en comptant la variable de saisonnalité », explique le député de la troisième circonscription, Anthony Cellier, qui mouille sa chemise sur ce dossier, et table plutôt « sur 300 à 400 emplois. »

« On m’a annoncé jusqu’à 600 emplois, confirme Christelle Hinque. Je me méfie de ce genre de chiffres, mais si ça pouvait être le cas, ce serait un atout exceptionnel pour le territoire. En mairie, nous recevons beaucoup de demandes d’emploi, il y a beaucoup de détresse. » Le Gard présentait un taux de chômage de 12,6 % au troisième trimestre 2018, selon les services de l’État.

Une manne fiscale

C’est que ce projet est une aubaine pour un territoire durement touché ces dernières années par les fermetures de Vitembal, à quelques centaines de mètres du projet d’aujourd’hui, puis de la centrale thermique EDF d’Aramon. Alors, même si « ce n’était pas le projet dont je rêvais pour mon entrée de village, qui est juste en sortie de l’autoroute, il est suffisamment d’envergure pour intéresser la commune et le territoire », reconnaît Christelle Hinque.

Car outre l’aspect emploi, dont le député « souhaite que les retombées profitent au Gard, car ce sont aussi des classes d’écoles qui ne ferment pas », il est impossible d’occulter un aspect fiscal. « Ce projet apportera une ressource financière loin d’être négligeable pour la commune, la CCPG et le département », rappelle le maire, qui a vu passer ses dotations de l’État de 78 000 euros en 2013 à 25 000 euros aujourd’hui.

« La commune percevra la taxe foncière sur le bâti, ce qui nous permettra d’enfin effectuer nos travaux d’eau et d’assainissement, ceux de notre station d’épuration, ou encore des travaux de voirie », avance Christelle Hinque. Côté communauté de communes, « c’est un projet très important pour le territoire en termes d’emploi et de recettes fiscales », estime le directeur général des services, Guilhem Quairel.

Un projet qui doit aller vite : « l’objectif du porteur de projet est d’assurer Noël 2020, explique Anthony Cellier. Nous avons un peu moins d’un mois de battement sur l’ensemble du projet, c’est très peu. » Alors dès que les premiers contacts ont été pris, en septembre dernier, tout le monde s’est mis en branle pour que le dossier avance. Ainsi, lorsqu’un frein a été détecté, avec la présence d’un couple de pies grièches, une compensation a été rapidement trouvée qui satisfait le porteur de projet, la mairie et la biodiversité avec la sanctuarisation de zones proches.

« J’ai expliqué que la biodiversité était primordiale, mais que face à 200 familles susceptibles de trouver un boulot, il fallait trouver une solution », raconte le parlementaire, qui salue également le « côté proactif » de la préfecture sur ce dossier. Un dossier aidé par « le côté facilitateur administratif du Contrat de transition écologique (CTE, ndlr) », affirme-t-il. Ainsi, une fiche projet, qui doit se transformer en fiche action, a été déposée et va rentrer dans le cadre du CTE. À ce stade, difficile d’en dire plus, si ce n’est qu’il y aura des panneaux photovoltaïques sur l’installation. Un point souligné par la CCPG, qui souhaite le voir intégré.

Si tout va bien, les travaux démarreront « en août-septembre 2019, pour une mise en exploitation en juin 2020 », avance Anthony Cellier. Pour l’heure, Christelle Hinque préfère en parler au conditionnel : « rappelez-vous du village de marques », glisse-t-elle, évoquant un projet d’envergure qui avait fini par capoter. Un projet qui était prévu… sur le même emplacement que la plateforme logistique.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

MàJ 5 mars 2019 : Le site de Vitembal n'a pas fermé comme indiqué plus haut dans l'article. Après un plan social d'ampleur, l'activité continue sur place. Toutes nos excuses pour cette erreur.

Thierry Allard

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