Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 23.02.2019 - elodie-boschet - 3 min  - vu 305 fois

ALÈS Un débat d’orientation budgétaire sans débat

Conseil d'agglomération alésien. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Conseil de communauté à l'Atome. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Alors que le débat d’orientation budgétaire en conseil municipal avait été rythmé par de nombreux échanges, celui de l’Agglomération n’a pas suscité de réactions, tout comme les autres délibérations à l’ordre du jour.

La séance n’a pas été très longue. Avant le débat d’orientation budgétaire, le conseiller communautaire Alain Bensakoun a dévoilé le rapport sur la situation de l’agglomération en matière de développement durable, une obligation pour les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants.

Développement durable, quelles orientations ?

Plusieurs opérations déjà menées ou en cours de réalisation ont été présentées. Par exemple, concernant l’aide aux particuliers, chaque foyer d’Alès Agglo peut prétendre, depuis plus de dix ans maintenant, à une subvention de 200€ pour financer l’installation d’un chauffe-eau solaire, un système solaire combiné ou des panneaux photovoltaïques. Toujours sur le thème de l’énergie solaire, le projet « Le Soleil de Rochebelle », porté par Logis cévenols et EDF, consiste en l’installation de panneaux en toiture d’immeubles dont la consommation bénéficiera directement aux logements de la résidence. À Saint-Privat-des-Vieux, le site SNR-Cévennes a été équipé d’ombrières de parking photovoltaïques : la centrale solaire produira annuellement l’équivalent de 12% des besoins en électricité de l’usine. D’autres communes affichent des ambitions énergétiques comme c’est le cas à Saint-Jean-de-Serres avec le développement d’un projet de production « éco-citoyenne » d’énergie renouvelable sur la toiture du foyer où habitants, associations et institutions seraient parties prenantes. Enfin, des animations auprès du grand public sont proposées tout au long de l’année afin d’accompagner les changements de comportement.

« Sérénité financière » de l’Agglo pour 2019

Place ensuite au débat d’orientation budgétaire introduit par le président Max Roustan. Après quelques critiques sur le contexte national – « en 2019, l’État va devoir emprunter 200 milliards d’euros pour financer ses dépenses ! Si notre gestion était identique, on serait à la rue » – le patron de l’agglo s’est félicité de la bonne gestion de la grande collectivité alésienne. « Deux indicateurs significatifs prouvent notre performance financière : la capacité de désendettement qui s’élève à 5,7 ans en 2018 contre 8,1 ans en 2017. C’est une forte amélioration. Et le taux d’épargne brute de 8,7% qui est très satisfaisant. Et tout cela malgré une ponction annuelle de 5,8 millions d’euros au titre de la contribution au redressement des comptes publics. » 2019 s’annonce alors sous de bons auspices : « Notre sérénité financière nous permet d’aborder la nouvelle année en confiance, assure Max Roustan. On a tellement serré le boulon qu’on est arrivé au-delà de nos espérances. Il va falloir lâcher du lest sinon Coquinou (Emmanuel Macron, Ndlr) va tout nous prendre. » Pas de débats ensuite entre les élus communautaires, à l’exception de l’intervention du fidèle opposant Jean-Michel Suau, qui a souligné la nécessité de « mener des batailles pour donner plus de moyens aux collectivités. » Des moyens que le président de la République « peut trouver dans les 100 milliards d’euros de fraude fiscale. »

Extension de la zone d’activité économique de Méjannes-lès-Alès

L’une des délibérations portait sur l’approbation du principe de création d’une zone d’aménagement différée pour l’extension de la zone d’activité économique de Méjannes-lès-Alès. Aujourd’hui, Alès Agglomération gère et commercialise 13 zones à vocation économique. Seulement, sur l’ensemble de ces secteurs, moins de 6 hectares sont directement commercialisables. À Méjannes-lès-Alès, la zone actuelle s’étend sur 29 hectares et compte plus de 70 entreprises, soit 350 emplois. 12 hectares supplémentaires non urbanisés, situés à proximité, représentent un potentiel d’extension intéressant, « dans un contexte où les besoins du territoire en terrains à usage industriel sont très importants », rappelle Max Roustan. Ce projet permettrait de satisfaire à moyen terme les demandes de PME-PMI.

L’inquiétude du maire de Génolhac

Le conseil de communauté s’est clôturé par la prise de parole de George Besse-Desmoulières, maire de Génolhac, inquiet pour l’avenir du collège de la Régordane (quatre classes). En effet, l’Inspection d’académie a annoncé suppression de trois heures d’enseignement pour la rentrée 2019. « Au total nous perdons dix heures en quatre ans », souligne l’élu. « Cette décision va affecter le poste d’anglais qui est primordial à l’époque où nous vivons. De cinq postes à plein temps il y a deux ans, nous allons passer à trois. Cela affecte la qualité de l’enseignement, la dynamique et l’attractivité du collège. » Une entrevue avec le Dasen a été demandée par les parents et enseignants. « Bien que cela ne soit pas de sa compétence, poursuit le maire, comment l’Agglo peut nous aider ? » Pour Christian Chambon, élu délégué à l’éducation, « il faut faire des propositions au directeur académique pour que le professeur d’anglais puisse compléter son temps de service au niveau des écoles élémentaires sur place. » Une solution « tirée par les cheveux », estime Patrick Malavieille, conseiller départemental sur le secteur. « Ce sont encore les collèges des zones rurales les plus impactés, déplore-t-il. Tout cela au moment où l’Assemblée nationale vote en faveur de la présence obligatoire de drapeaux français et européen dans chaque classe : on n’est pas contre, mais ce n’est peut-être pas l’urgence. On devrait se concentrer sur la présence d’enseignants. » Un avis partagé par l’assemblée à en juger par les applaudissements.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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