Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 29.05.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1019 fois

NÎMES MÉTROPOLE Nouveaux locaux et vieilles querelles

Les élus de Nîmes métropole ont tenu leur premier conseil communautaire dans le nouvel hôtel communautaire (Photo : droits réservés)

Mardi soir, les élus de Nîmes métropole ont tenu leur premier conseil communautaire dans le nouvel hôtel communautaire (Photo : droits réservés)

Conseil communautaire (très) long et animé pour les élus de Nîmes métropole qui ont tenu séance, mardi soir, dans un hémicycle flambant neuf.

Vous la sentez, cette odeur de campagne électorale ? À dix mois des municipales, les débats ne manquent pas de saveurs entre les élus de Nîmes métropole. Il fallait au moins ça, hier soir, pour survivre aux quatre heures de séance publique, destinées à examiner, avant de voter, une centaine de délibérations. Ce sont les finances qui ont d’abord occupé l’assemblée. Bien qu’assommée par sa déroute aux Européennes, la Droite nîmoise démontre une certaine vitalité quand il s’agit d’attaquer le président centriste, Yvan Lachaud.

À chacun ses petits cadeaux...

Un « président-candidat » pour les municipales nîmoises, dont les 217 000€ de subventions attribuées à 31 associations font grogner Les Républicains. « Outre l’absence de justification, la concentration géographique rappelle furieusement le "vieux monde" », cogne le jeune Nîmois Julien Plantier. « Est-ce votre attachement à l’Empire du milieu qui a valu au festival du film chinois la somme de 15 000€ ? Nîmes est-elle la seule commune de l’Agglo à disposer d’une amicale d’employés municipaux ? »

Des « attaques personnelles auxquelles je ne répondrai pas », réagit Yvan Lachaud. « Concernant l’amicale, mon prédécesseur (le maire LR de Nîmes Jean-Paul Fournier, ndlr) l’avait déjà fait avant moi. » Pour sa défense défense, le patron centriste de l'exécutif communautaire pouvait trouver mieux ! Il suffisait de rappeler la hausse de 2€ des chèques déjeuners des employés municipaux par la Ville de Nîmes. Une décision qui, c'est une coïncidence sûrement, entre en vigueur en juillet prochain. Sacrée politique…

 « Pas de cadeau royal »pour Sylvette Fayet

Attaqué sur sa Droite, Yvan Lachaud l’est aussi sur sa Gauche. Concernant la nouvelle baisse de 15% du prix de l’eau (de 3,62€ à 3,30€ le mètre cube), l’élue communiste Sylvette Fayet crie à l'intox : « Cette baisse n’est pas un cadeau royal de la part de Nîmes métropole ! C'est le préfet du Gard qui vous l'a réclamée parce que la redevance d’occupation du domaine public était bien trop élevée ! C’est un retour aux usagers qui ont payé trop cher depuis des années. »

Plus de quatre heures de débats pour les élus de Nîmes métropole, ce mardi soir  (Photo : droits réservés)

Mais Yvan Lachaud n'en démord pas : « Le nouveau contrat avec Veolia pour la gestion de l'eau et de l'assainissement nous fait économiser huit millions d’euros par an. » L’élu du Parti de Gauche, François Séguy, réplique aussitôt : « Mais Véolia ne démarre son contrat qu’en 2020 ! Or, la baisse du prix de l’eau est prévue pour juillet ! » Et de rappeler : « On aurait pu se réjouir de cette décision si nous n’avions pas un réseau usé qui nous fait perdre chaque année des milliers de mètres cubes ! » Des remarques qui éclaboussent.

Open Nîmes dans le viseur

La Droite reprend la main lorsqu’il s’agit d’attribuer la coquette somme de 855 000€ à l'agence de développement économique de l'Agglo, Open Nîmes, au titre de 2019. L’ancien vice-président déchu, Pascal Goudel, - qui gérait avant le divorce Fournier-Lachaud cette délégation -, s’y oppose : « Depuis 2016, 2,4 M€ lui ont été attribués pour seulement 27 projets d’implantation et 92 emplois. Cette agence est devenue un outil de communication et non plus de promotion du territoire. »

Le sentiment est partagé par le Rassemblement national. Si son président Yoann Gillet « fait confiance à Yvan Lachaud dans l’enseignement supérieur, sur le développement économique, c’est zéro ! » Et de demander un contrôle de l'agence en convoquant la commission de contrôle de Nîmes métropole. « Il est vrai que les sièges de cette commission ne sont pas très usés... », balance François Séguy. Des attaques auxquelles Yvan Lachaud ne répondra pas non plus, confirmant qu’en fin d’année le bilan annuel de l’agence sera édité. De quoi alimenter d’autres échanges…

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Et aussi :

L'aéroport va devoir rendre des comptes. La prolongation du contrat pour la gestion de l’aéroport n’a pas manqué de faire réagir les élus. L’exécutif a décidé de poursuivre son contrat avec Edéis jusqu'au 30 décembre 2020, élections municipales obligent. L’occasion à la Droite de réagir sur une infrastructure dont elle s’occupait il y a encore quelques mois : « En subrogeant l’aéroport, vous nous privez des subventions de fonctionnement », déplore Le Républicain nîmois Richard Tibérino. De son côté, le frontiste Yoann Gillet se dit inquiet : « L’aéroport est mal géré. Il va falloir taper du poing sur la table auprès du délégataire avec des gens aux compétences assez douteuses ! » Le pré-rapport de la Chambre régionale des comptes sur le Syndicat mixte qui gérait l'infrastructure vient d'être remis à l'Agglo. 

Centre et Droite d'accord sur le co-working. Nîmes métropole a décidé d’acquérir pour 634 000€ des locaux situés au square de la Couronne à Nîmes. Elle projette d’y faire un espace de co-working, en vogue ces dernières années. « Mais quelle est la nécessité ? », interroge Le Républicain Christophe Rolland. « Il y a déjà des associations qui font la même chose à côté, sans faire dépenser 600 000€ aux pouvoirs publics ! » Nul ne sait si Yvan Lachaud avait anticipé la remarque. En tout cas, il avait prévu une réponse : « Dans son livre Demeure, le brillant François-Xavier Bellamy (récente tête de liste Les Républicains aux Européennes) explique qu’il doit se développer des espaces de co-working partout ! ».

Coralie Mollaret

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