Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 22.06.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 8813 fois

MONS Le docteur parti à Bora-Bora dans le collimateur des villageois

Les villageois ont fait une marche ce matin pour sensibiliser les pouvoirs publics à la situation. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Souvenez-vous, en mars dernier, le médecin généraliste de la commune de Mons partait sans prévenir du jour au lendemain, laissant un millier de patients sur la touche. Trois mois plus tard, le cabinet est toujours vide et les habitants ne décolèrent pas. Un rassemblement était organisé ce samedi matin pour sensibiliser les pouvoirs publics.

Bernard, 83 ans, marche difficilement. Malgré la chaleur et ses prothèses aux deux genoux, l’octogénaire a répondu à l’appel au rassemblement lancé par la mairie. « J’ai tenu à venir car un médecin c’est important », témoigne-t-il, essoufflé. Comme lui, près de 200 Monsois étaient présents, ce samedi matin, sur le parking du groupe scolaire Valat de Sicard afin d’exprimer leur inquiétude suite au départ inopiné du docteur Perret. « Il nous a abandonné sans prévenir. C’est vraiment considérer les gens comme des moins que rien », déplore Lucienne. Et ce n’est pas tout : les patients n’ont toujours pas pu récupérer leurs dossiers médicaux, comme Jean-Luc, 69 ans, atteint d’une affection longue durée : « J’ai envoyé de nombreux mails au Conseil de l’ordre des médecins, on m’a répondu qu’ils relançaient le praticien mais je n’ai toujours rien reçu… », explique-t-il. « Certaines personnes ont des traitements lourds, c’est donc indispensable que nous puissions avoir nos dossiers ! », ajoute Sylvie.

Le maire, Gérard Banquet, est déjà intervenu à plusieurs reprises auprès du Conseil de l’ordre, sans succès. « On sait que le docteur Perret est parti à Bora-Bora, il travaille au centre médical de Vaitape. Nous avons un numéro de téléphone. J’ai appelé hier et expliqué la situation à la personne que j’ai eu, on m’a demandé de téléphoner plus tard. J’ai rappelé trois fois depuis et j’ai eu des messages d’erreur. Il a peut-être laissé des instructions pour qu’on ne puisse pas entrer en contact avec lui… », s’interroge l’édile. Présente ce matin, la députée Annie Chapelier, quant à elle, s’est engagée à « solliciter à nouveau le ministère de la Santé qui est déjà informé de la situation » et à « entrer en contact avec des collègues élus polynésiens pour savoir ce qu’il se passe. »

Enfin, concernant le remplacement du docteur Perret, l’Agence régionale de santé a proposé de mettre un interne à disposition, « à condition qu’il soit chapeauté par un médecin », précise le maire. « Là-aussi, poursuit-il, on me répond que la procédure est longue, donc nous ne savons pas quand cela va se faire. » En attendant, les habitants tentent de se faire soigner dans les communes voisines, lesquelles ont manifesté leur soutien à travers la présence de nombreux élus au rassemblement. Le cortège s’est ensuite dirigé à pied vers le cabinet médical aux volets fermés. Dans les rangs de la marche, les commentaires et spéculations vont bon train : « Pendant que nous sommes en difficulté, lui doit se faire bronzer tranquillement à Bora-Bora », s’exclament certains quand d’autres doutent de l’intégrité de leur ancien médecin : « On a découvert qu’il était aussi magicien-prestidigitateur… Peut-être qu’il n’a jamais été docteur en fait ! » Et qu’il s’est tout bonnement volatilisé sans laisser de trace.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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