Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 30.08.2019 - thierry-allard - 4 min  - vu 898 fois

FAIT DU JOUR Le point sur les principaux dossiers à venir de l’Agglo du Gard rhodanien

Le président de l'Agglo du Gard rhodanien, Jean-Christian Rey, jeudi matin dans son bureau (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le président de l’Agglo du Gard rhodanien, Jean-Christian Rey, fait sa rentrée politique et évoque les principaux dossiers de l’intercommunalité d’ici aux élections. On y retrouve le transfert de la compétence eau et assainissement, les mobilités et la démocratie participative.

S’il ne souhaite pas encore dire s’il sera candidat ou non à sa propre succession - la réponse est attendue dans les prochaines semaines -, Jean-Christian Rey a encore quelques grands dossiers à gérer d’ici les élections de mars prochain. Le premier d’entre eux est le transfert au premier janvier de la compétence eau et assainissement. « C’est un enjeu majeur », martèle l’élu, qui a pourtant « tout fait pour ne pas récupérer cette compétence. » En vain : l’Agglo récupérera bel et bien le 1er janvier 2020 cette compétence difficile, actuellement assurée par les communes elles-mêmes ou par des syndicats ad hoc, sans grande cohérence d’une commune à l’autre.

Le big-bang de l’eau et de l’assainissement

L’Agglo n’a donc pas réussi à y couper, il a donc bien fallu s’y mettre. Un cabinet a été chargé de plancher sur le dossier et une évolution législative significative est intervenue durant l’été. « Les conventions de gestion, qui avant n’étaient que transitoires, pourront être pérennes, explique le président de l’Agglo. Nous allons passer des conventions avec toutes les mairies. » Et ça change beaucoup de choses.

Concrètement, « le maire dirigera toujours ses équipes, car c’est l’échelon le plus efficace pour le faire et le personnel sera payé par l’Agglo », poursuit Jean-Christian Rey. En clair : l’Agglo récupère la compétence, qui sera appliquée les communes. Et pour l’usager ? « Rien ne changera », promet le président. Ni sur les prix, ni sur le reste, et les délégations de service public, comme celle de Bagnols avec Véolia par exemple, vont perdurer.

Reste à définir le mode de gouvernance : soit un service propre de l’Agglo, soit une régie autonome. « Ce n’est pas tranché, ça le sera lors du conseil communautaire du 30 septembre », indique Jean-Christian Rey. Mais quoi qu’il arrive, l’Agglo ne révolutionnera pas les choses sur ce dossier : « Quand nous allons récupérer la compétence, nous allons récupérer les recettes et les futures dépenses. Nous allons continuer d’assumer les engagements dans les mêmes proportions en attente du schéma directeur eau et assainissement », note son président.

Ce schéma, c’est tout le but de cette réforme. « Avoir une vision stratégique globale », résume l’élu, alors que jusqu’ici l’eau et l’assainissement s’envisageaient à l’échelle communale ou syndicale, avec des disparités. Ce système a donc vécu « et d’ici dix à quinze ans on devrait avoir le même service pour tout le monde », avance Jean-Christian Rey. D’ici là, hors de question que les communes bonnes élèves paient pour les mauvaises, promet le président. Les questions de l’irrigation et de l’agriculture feront aussi parti du schéma directeur.

Du neuf sur les transports

Deuxième dossier : les mobilités. Le réseau de transport de l’Agglo devient UGGO, et quelques modifications accompagnent ce changement de nom. Ainsi, la ligne Bagnols-Montclus perd une fréquence en semaine pour en gagner une le samedi, le transport solidaire devient un transport à la demande, et des navettes gratuites feront leur apparition le 1er janvier 2020. Comme annoncé lors du dernier conseil communautaire fin juin (voir ici), une navette urbaine tournera dans les rues de Bagnols, du centre hospitalier au centre-ville en passant par les supermarchés.

Un dispositif identique verra le jour à Pont-Saint-Esprit le 1er janvier 2021, après les travaux de l’entrée sud. Deux navettes destinées aux zones économiques seront aussi proposées dès 2020 : une pour rallier le parking de la Cèze aux zones de l’Eure et de Berret et une autre du parking de la Cèze au parc Marcel-Boîteux, en lisière de Marcoule, à la zone industrielle de l’Ardoise. Cette dernière sera gratuite pour ceux l’utilisant pour des raisons professionnelles et payante au prix classique pour les autres usagers.

Toujours dans cette veine, « nous avons désormais les connexions avec nos voisins d’Avignon. Nous avons un flux important de personnes venant travailler dans les deux sens, note Jean-Christian Rey. Les personnes pourront s’abonner pour 40 euros par mois pour prendre les lignes régulières. » Une accélération sur les transports en commun justifiée également par la question environnementale, précise le président, qui souligne aussi la réouverture programmée de la ligne de TER et la déviation de l’Ardoise, dont les travaux débuteront fin 2019/début 2020.

Vers la mise en place d’un conseil de développement

Troisième dossier : la démocratie participative. Mettant en avant le rôle d’accompagnement des initiatives de l’Agglo, notamment sur le salon BIG, Jean-Christian Rey veut « faire de la co-construction avec la société civile une marque de fabrique. » Ainsi, l’Agglo va lancer « dès maintenant » la mise en place d’un conseil de développement, « qui rassemblera des gens qui ont envie de travailler pour le territoire et qui ont des choses à dire », présente le président, qui ajoute que tout le monde pourra se porter candidat.

Cette instance consultative pourra être saisie par les citoyens, par les élus mais aussi par elle-même. « Sur tous les sujets, même hors de nos compétences », précise l’élu, qui espère que ce « Codev » sera « prêt d’ici les élections pour être opérationnel à partir du début du mandat prochain. » Un mandat dont on ne sait toujours pas si Jean-Christian Rey le briguera, donc. « J’ai besoin de finir toute une série de consultations, je vous donnerai rendez-vous mi-octobre », concède-t-il.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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Des nouvelles de l’affaire Interface : l’affaire Interface, du nom du prestataire chargé du temps de Scène campagne de fournir toute une série de prestations numériques pour l’Agglo, notamment un site et une application, suit son cours. La section locale du Parti communiste était venue aux nouvelles il y a plusieurs semaines, avant de sortir ces derniers jours les factures payées à Interface, pour des prestations « pas du tout satisfaisantes », d’après Jean-Christian Rey. « C’est dans les mains de la justice. Il y a une enquête en cours de la gendarmerie », précise l’élu. L’Agglo a payé pour 150 000 euros de prestations à ce prestataire qui a fait, du temps de feu la communauté de communes Valcézard, l’objet « d’un choix collégial. » Pas forcément le meilleur choix, rétrospectivement. Reste à voir si l’affaire arrivera jusqu’aux tribunaux à l’issue de l’enquête.

Thierry Allard

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