Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 23.11.2019 - corentin-corger - 4 min  - vu 1971 fois

FAIT DU JOUR Avec Benjamin Gallego (USAM), la joie de vivre coule à flot

Benjamin Gallego avec le pull "Pepone" issu de sa propre marque ! (Photo Corentin Corger) - OG8

La famille Gallego avec Benjamin, Mathéo, Emma et Marion (Photo DR)

Ce samedi soir à 20h30, 25 ans après, le Parnasse accueille à nouveau un match de Coupe d'Europe. Et pas des moindres ! Une rencontre retour du 3e tour de Coupe EHF où l'USAM est obligé de remonter trois buts pour poursuivre l'aventure. Un parcours européen que ne pensait jamais connaître Benjamin Gallego, qui ne se destinait pas à être professionnel, devenu un des symboles du renouveau nîmois. Portrait sans filtre !

Il est 12h ce mardi au Parnasse, l'USAM vient de terminer l'entraînement. "Benji, tu es dispo quand pour faire ton portrait ?", demandons-nous à Benjamin Gallego. "À 14 heures si tu veux. Viens chez moi", répond l'intéressé. La simplicité et l'accessibilité : voilà ce qui caractérise le pivot nîmois. Au moment où nous arrivons à son domicile, l'intéresse débarque au même moment avec un sac de course à la main.

"J'ai même eu le temps de faire tourner une machine et de préparer une soupe", sourit-il fièrement. Car ce papa de deux enfants en bas âge (Mathéo, 14 mois et Emma, 2 ans et demi) et époux de Marion, experte-comptable et sœur de Julien Rebichon, doit aussi faire tourner le foyer familial. Lui aussi l'enfant de Clermont-l'Hérault, né en 1988, baignait dans le handball. Son papa a été joueur, entraîneur puis président. "Je me souviens aussi de mon papy Blaise qui nous embarquait à six ou sept dans sa Twingo. Même à l'extérieur, il faisait les déplacements. On l'emmenait en boîte avec nous !", se remémore-t-il de cette période heureuse.

Benjamin Gallego et Julien Rebichon, des amis de toujours (photo collection privée Benjamin Gallego)

Une volonté de conserver une âme d'enfant qui se poursuit à l'adolescence. "Mes parents m'obligeaient à me rendre dans les sélections départementales mais ça ne me plaisait pas. Moi, je voulais rester jouer avec mes copains." Il aura la même réaction à 17 ans lorsque Montpellier l'appelle pour jouer en équipe réserve sans être passé ni par un pôle ni par un centre de formation.

Une opportunité que l'Héraultais - "non, je ne suis pas héraultais mais Clermontais", rectifie-t-il - finit par accepter. Ce n'est pas pour autant que la maturité s'installe : "en Terminale, lors d'une sortie scolaire, j'ai montré mes fesses à travers la vitre à deux motards policiers. J'ai été viré quelques temps du lycée".

Ce compétiteur dans l'âme - "dès qu'il perdait un match, il pleurait" , savoure à confier Julien Rebichon - passera néanmoins quatre saisons au MHB. En Nationale 1, il côtoie notamment Rémi Salou et Rémi Desbonnet, qui faisait ses classes. Avant les entraînements de l'après-midi, Benjamin occupe ses matinées en suivant des études de commerce. "Plus les sorties le soir, ça faisait des bonnes journées. Je suis un branleur maintenant", plaisante-t-il. Le jeune adulte vivait déjà avec Marion Rebichon, avec qui il est en couple depuis ses 16 ans et qui deviendra Madame Gallego en 2015.

Arrivée à l'USAM en 2010

Alors qu'il n'a disputé qu'un seul match de Coupe de la Ligue sous le maillot montpelliérain, il est recruté par l'USAM en 2010, alors en première division. "Je détestais Montpellier et Nîmes. J'ai joué pour les deux. J'ai toujours détesté Barcelone mais le club n'est jamais venu me chercher", continue-t-il de blaguer.

Un premier contrat professionnel à 22 ans qu'il va saisir en se frayant un chemin dans l'équipe gardoise. "Humainement, c'était fantastique. Une de mes plus belles années. Jai retrouvé Julien (Rebichon) et rencontré des mecs comme Franck Junillon, Jean-Philippe Haon, Steve Massard ou encore Thomas Tesoriere."

Benjamin renouvelant son contrat en 2012 avec l'entraîneur Jérôme Chauvet, à gauche, et David Tebib, alors secrétaire général du bureau, à droite (Photo USAM)

Nîmes se maintient de justesse mais la saison suivante est blanche pour "Benji" qui se blesse gravement au genou et voit les siens relégués. "J'arrivais à la fin de mon contrat mais le club ne m'a pas lâché", se souvient-il avec beaucoup de respect pour l'USAM. Retour immédiat dans l'élite avec un titre de champion de D2, le seul décroché par Gallego. Le pivot en rêve forcément d'un autre avant la fin de sa carrière qu'il aimerait bien terminer à Nîmes.

"Je me suis toujours senti redevable même avec une grosse opportunité à l'étranger je ne sais pas si je serai parti", confie le solide gaillard (184 cm et 86 kg). Un fanatique de sport qui a déjà préparé sa reconversion dans le handball en tant qu'arbitre en formant un duo avec forcément... Rebiche. Avant de le voir officier en Lidl Starligue, il va continuer de mouiller le maillot pour une ville dont il est tombé amoureux. "J'aime cette mentalité  d'être attaché à ses racines. Les Nîmois sont fiers. Quand on gagne un match on nous dit bravo, quand on bat Montpellier on nous dit merci !"

Benjamin Gallego jouant aux cartes dans le bus en compagnie de Yoan Grau, le kiné, Mohammad Sanad et Theodor Paul (Photo Corentin Corger)

C'est en donc toute fierté qu'il va donner le maximum pour poursuivre l'aventure européenne qu'il découvre cette saison. "C'est unique", ressent celui qui porte le même nom qu'un cours d'eau espagnol. Le nôtre a la joie de vivre qui coule à flot et la transmet à ses partenaires. "Momo (Sanad) était en retrait au début. Il a fait des progrès énormes. Il doit en faire aux cartes maintenant", chambre notre interlocuteur. Ce dernier a aussi une âme de businessman : "Je suis hyper actif. Quand je m'ennuies, je monte des affaires."

Parmi ces concrétisations, une marque de vêtements intitulée "Pepone" qui n'a pas eu l'effet escompté. Par ailleurs, il y a un an, il a crée une société qui détient une énorme structure gonflable de ventriglisse (10 mètres de hauteur pour 70 mètres de long). Quand on vous parlait d'une âme d'enfant ! Après avoir organisé le premier championnat du monde de la discipline dans son village natal, Benjamin verrait bien une édition dans les arènes de Nîmes. "Je sais pas si ça rentre" s'inquiète-t-il.

Déjà dans les pages d'or du livre de l'USAM, Benjamin Gallego peut s'inscrire à jamais dans le marbre du club en y réalisant toute sa carrière professionnelle. En attendant peut-être 25 ans pour que Mathéo Gallego et Axel Rebichon, âgé de cinq mois, portent un jour le maillot vert, "Benji" va tenter d'offrir un beau cadeau aux supporters en qualifiant les siens pour la phase de poule de l'EHF, la veille de ses 31 ans.

Benjamin est un dur au mal ! (Photo USAM) • OG8

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