Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 23.12.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1518 fois

NÎMES OLYMPIQUE Incidents avec la police : des supporters veulent porter plainte

À gauche avec la barbe, Cyril Roure, président du groupe des Nemausus (Photo : Coralie Mollaret)

Ce soir, devant le stade des Costières, plusieurs supporters ont annoncé leur intention de porter plainte après des incidents avec les forces de l’ordre, samedi soir.

Ils ne laisseront pas passer. « Ils », ce sont les supporters du Nîmes Olympique réunis, ce lundi soir, devant le Stade des Costières. À la manœuvre, Cyril Roure, président du groupe Nemausus : « Je compte aller loin ! Je suis père de deux enfants et fils de policier. Je ne suis pas un caraque qui cherche à se faire tabasser un soir de match. »

Le Nîmois a rendez-vous au commissariat pour s’informer des modalités du dépôt de plaintes des supporters : « On attend des réponses sur ce qu’il s’est passé. D’ailleurs, j’appelle les supporters à se révolter à tous les matchs ! », harangue-t-il devant la foule. Une assistance composée de familles, de jeunes et de moins jeunes qui ont vécu, samedi soir, un cauchemar.

« Les supporters ne sont pas des voyous ! »

Cyril Roure, président du club Nemausus ne compte pas en rester là (Photo : Coralie Mollaret)

Au départ de Nîmes, plus de 400 Nîmois veulent assister à la 19ème journée de Ligue 1, opposant au stade Vélodrome, Crocos et Phocéens. « Nous avons d’abord été arrêtés à Arles pour être escortés jusqu’à Lançon », raconte Sébastien Nass, l’un des chauffeurs. Il poursuit : « c’est du jamais vu ! Je suis aussi abonné à l’OM et nous n’avons jamais connu pareil dispositif. »

Sur l’aire de Lançon, les choses se corsent. Les Nîmois sont trop nombreux... La jauge a été fixée par la préfecture des Bouches-du-Rhône à 200 spectateurs nîmois. « Cet arrêté a été pris seulement une semaine avant le match ! Les places avaient déjà été prises. On dit quoi aux enfants qui se sont vus offrir leurs places pour Noël ? », objecte Cyril Roure qui raconte : « la dernière fois à Saint-Étienne, seulement 300 personnes étaient prévues. On est passé à 1000 ! »

Reste que ces arrêtés préfectoraux sont pris pour assurer la sécurité, face à des supporters qui parfois succombent à la violence. « Ce n'est pas vrai ! », rétorque Cyril Roure, « on parle d'un petit groupe d'indépendants marseillais qui caillasse des bus. Les forces de l'ordre doivent les arrêter et faire la différence... Les supporters ne sont pas des voyous ! »  

« On a le droit de rien faire ! »

Sébastien Nass monte les restes d'une grenade de désencerclement balancée dans son bus (Photo : Coralie Mollaret)

Moins conciliants, les agents marseillais intiment l’ordre aux Nîmois de rentrer chez eux. Ils les raccompagneront même jusqu'aux Costières. Un trajet périlleux… « Nous avons voulu nous arrêter à Salon pour assister au match dans un village, là-aussi on nous l’a interdit ! », poursuit le chauffeur avant d'enchaîner : « en plein sur l'autoroute, des policiers m’ont demandé de fermer la porte de mon car. Je ne pouvais pas. Elle était ouverte à cause de l’air qui devait être renouvelé. C’est une mesure de sécurité. Résultat, on m’a balancé une grenade de désencerclement dans le véhicule ! »

À Nîmes, la situation - déjà bien tendue - dégénère. Si la préfecture du Gard soutient que des projectiles ont été jetés sur les forces de l’ordre, Cyril Roure objecte encore : « Ces policiers avaient de la haine envers nous. Ils nous ont dit qu’il allaient nous casser en deux ! » Portable en main, une jeune supportrice montre des photos de ses bleus : « j’ai reçu un flash-ball sur les fesses ! »

Portable en main, une jeune supportrice montre des photos de ses bleus ainsi que de ses yeux irrités par du gaz lacrymogène (Photo : Coralie Mollaret)

« Comment ces policiers marseillais ont-il pu rentrer sur le sol gardois ? Qui l'a autorisé ? », pointe Cyril Roure qui regrette : « aujourd'hui, on n'a plus le droit de circuler, on a le droit de rien faire ! C'est pas ça la France ! »

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

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Pour l’heure, le club de Nîmes Olympique n’a pas réagi à ces incidents. Une nouvelle preuve, s’il en fallait encore une, des relations tendues entre le président Assaf et les supporters. « Avec M.Assaf, il n’y a pas de dialogue ! », commente de façon lapidaire, Cyril Roure. Lors du prochain match, certains supporters envisagent de déployer des banderoles fustigeant le manque de soutien du club. 

Coralie Mollaret

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